SOMBRES BOURREAUX : l'histoire de Noirs collaborationnistes
Photo : La couverture de Sombres Bourreaux.
Des Afro-Antillais aux côtés d'Adolphe Hitler ? Cela peut paraître invraisemblable puisqu'en 1935, lors du rassemblement de Nuremberg, les lois raciales promulguées étaient contre les Juifs, les Tziganes et les Noirs. Pourtant, Sombres Bourreaux, dernier livre de Serge Bilé, publié aux Éditons Pascal Galodé, raconte comment de nombreux Noirs se sont engagés dans les forces armées hitlériennes
Après Noirs dans les camps nazis, qui expliquait la déportation et l'extermination des Noirs antillais et africains dans les camps nazis, le journaliste franco-ivoirien Serge Bilé dévoile cette fois ses recherches sur les Noirs africains et antillais qui ont été au service d'Hitler, devenant ainsi des bourreaux sous l'occupation. Un travail long de sept ans, durant lesquels l'auteur a puisé à de nombreuses sources pour remonter le fil de cette histoire étrange.
Le récit suit le parcours de Norbert Désirée, Guadeloupéen d'origine, arrivé en Métropole avec le désir « de combattre avec l'armée en Russie ou de rentrer dans les Waffen SS ». Cette étrange motivation, de nombreux Noirs la caressaient. L'auteur en a recensé une centaine. Et parmi eux, un Ivoirien, un Éthiopien, un Camerounais et des volontaires français venant des départements d'outre-mer.
Mais qu'est-ce qui pouvait bien les pousser à être au service d'Hitler ? Selon l'auteur, « l'armée allemande payait très bien. Donc, ça pouvait être l'appât du gain. Il y aussi le fait que des gens qui sont opprimés peuvent prendre fait et cause pour leurs bourreaux. »
Si certains d'entre eux sont encore vivants, très peu ont cependant été jugés, comme cela fut le cas pour les soldats d'Hitler ou ses collaborateurs. Paradoxalement, certains ont eu le statut de martyr, à l'exemple d'Adolfo Prasso, un métis italo-éthiopien dont un buste a été élevé dans une commune du Piémont.
Meryll Mezath
Par Jrang An@go.
SPECTACLE : frère Aimé Nkanu va livrer son premier concert en live à BrazzavillePhoto : Frère Aimé Nkanu au cours de la conférence de presse
Le musicien chrétien de République démocratique du Congo (RDC), Aimé Nkanu, à Brazzaville depuis deux semaines, se produira le soir du vendredi 16 décembre 2011 avec son groupe Amina au Palais des congrès
En prélude à ce spectacle, organisé par le label IFE Productions avec l'appui de la maison Christ Roi, Aimé Nkanu a exprimé sa gratitude à l'égard des partenaires qui croient en son talent. « C'est la première fois que nous allons nous produire à Brazzaville en tant qu'orchestre », a confié l'artiste.
Le thème choisi pour la circonstance, « histoire d'amour », reprend d'ailleurs le titre de son nouvel opus déjà sur le marché depuis quelques mois. Le groupe se rendra en suite à Ndjamena (Tchad) pour apporter la consolation, à travers la chanson, au peuple de Dieu secoué par les multiples épreuves de la vie courante.
« Nous essayons toujours de donner le maximum de nous-mêmes dans ce que nous faisons, afin de présenter un spectacle qui soit à la hauteur des attentes du public pour la seule gloire de Dieu. C'est pour nous une occasion de présenter notre nouvel album, Histoire d'amour », a expliqué Aimé Nkanu qui a promis d'interpréter quelques anciens tubes pour faire plaisir au public.
À noter qu'avec son groupe Amina, le musicien, auteur, compositeur, Aimé Nkanu a réussi à se tailler une place de choix sur l'échiquier de la musique chrétienne en particulier et congolaise en général. Il exhorte notamment les jeunes à rechercher l'excellence et le reste du monde à mettre en œuvre l'amour de Jésus-Christ qu'il exprime à travers le chant.
Jean Dany Ébouélé
PARIS : L'Atelier du roman ouvre ses colonnes à l'Afrique
Le 13 décembre, deux écrivains congolais ont été à l'honneur au cours de la soirée « Atelier du roman », organisée dans le cadre prestigieux de la Société des gens de lettres à Paris, en partenariat avec les Éditions Flammarion. Il s'agit du diplomate Henri Lopes et de Boniface Mongo-Mboussa, le critique littéraire africain le plus en vue sur la scène littéraire parisienne.
Pour sa soixante-huitième livraison, en effet, la revue trimestrielle L'Atelier du roman* a choisi d'opérer une manière de révolution culturelle en ouvrant ses colonnes à l'Afrique, continent en pleine ébullition en matière de création littéraire. « De l'Afrique au roman et vice versa », tel est le fil conducteur de ce numéro dans lequel on trouve, notamment, un témoignage du romancier congolais qui revient sur ses débuts - tout en montrant, non sans quelque humour, la marche inexorable de la présence africaine dans la littérature mondiale - ; des lectures de romanciers africains (Mongo Béti, Kourouma, Achebe, Soyinka ou Cheikh Hamidou Kane), faites surtout par des écrivains ou critiques français (notamment Yves Lepesqueur) ; des entretiens avec des écrivains africains (Nouhou, Dogbé, Gbaguidi), mais aussi des inédits d'auteurs africains (notamment Boubacar Boris Diop). Le tout, introduit par l'auteur de Désir d'Afrique, tandis que Jacques Jouet y officie en pionnier de cette redécouverte du continent noir.
Au cours de la table ronde, Henri Lopes, Boniface Mongo-Mboussa et Jacques Jouet sont revenus sur leurs contributions, incités par Lakis Prodiguis, directeur de la revue, dans le rôle de modérateur. Dans la deuxième partie de la soirée, une lecture du prologue d'une pièce « africaine » écrite par Jacques Jouet a été lue par deux comédiens d'origine burkinabé. La soirée s'est terminée par un cocktail dans la pure tradition française.
R.S. Tchimanga
*L'Atelier du roman, n° 68, déc.2011, Paris, Flammarion. Prix France :15 €. ISBN : 978-2-0812-5529-6.
Ouvrages à paraître :
Une enfant de Poto-Poto de Henri Lopes (Gallimard, Continents noirs) et Les deux Congo dans la guerre (en collaboration avec Ivan Vangu, Gallimard, Continents noirs).
DANCE CHALLENGE : Number one sacré meilleur groupe de hip-hop de l'année à Pointe-Noire
Avec à peine deux ans d'existence, le groupe, qui s'est retrouvé en finale avec le redoutable Racine de la danse version punition, a pu arracher la première place de la compétition qui s'est déroulée le 11 décembre dans la salle du Forum Mbongui
Sur les onze groupes sélectionnés, dix au total répartis en deux poules se sont affrontés avec détermination et conviction au cours de cette deuxième édition : Racine de la danse version punition, Number one, Dance for live, Black dance, Nibawubo, Racine de la danse, Les Génies de la danse, Team Strong, Lumière de la danse et ZBX. La plupart des groupes, ovationnés par le public enthousiaste et très expressif (tantôt encourageant, tantôt très critique) qui avait envahi la salle, ont présenté un travail satisfaisant.
Le jury, composé de quatre membres, qui jugeait, entre autres, de la technique, la tenue de scène, l'occupation de l'espace, l'harmonie et la durée de la prestation, n'a pas eu la tâche facile en raison du niveau et de la qualité du travail présenté par les groupes. Trois étapes ont marqué la compétition : les quarts de finale avec les dix groupes, la demi-finale qui a opposé les six groupes retenus (Number one, Dance for live, Black dance, Nibawobo, Team Strong, Racine de la danse et Racine de la danse version punition) et la finale. Racine de la danse version punition, qui a pourtant dominé les deux premières étapes, s'est finalement pliée à la finale devant Number.
Selon Sunyla, l'un des membres du jury, le vainqueur a été plus précis dans les mouvements et techniquement plus au point à la dernière étape que le deuxième, qui s'est un peu relâché. Pour Scorpion, manager du groupe Number one, qui a reconnu en Racine de la danse version punition un adversaire redoutable, la victoire vient aussi de la stratégie : « Nous les avons observés et nous avons détecté leurs failles. Nous avons donc mis en place une stratégie en tenant compte de leurs points faibles et cela a marché ». Le groupe a un rêve : se hisser parmi les meilleurs groupes de danse d'Afrique centrale : « Cela ne sera pas facile mais on va s'y mettre », a confié le manager.
Organisé par l'agence de communication et d'événementiel Pres'Com, le concours Dance Challenge, qui avait cette année pour parrain la municipalité de Pointe-Noire et MTN comme sponsor officiel, a déjà conquis les jeunes qui y ont trouvé un moyen de s'exprimer et de prouver leur talent. L'agence entend encourager les artistes évoluant dans le hip-hop et prévoit, d'après Gildas Bakala, responsable de la communication, un concours dédié au hip-hop.
Lucie Prisca Condhet
Photo : De gauche à droite Fredy Massamba, Athe Marque, May Plau,
Wilfrid Massamba et Jean-Philippe Botter lors de la confeÌrence de presse
Wilfrid Massamba et Jean-Philippe Botter lors de la confeÌrence de presse
Organisé par l'espace culturel Basango, ce festival, qui réunit des grands noms du jazz congolais, se poursuivra jusqu'au 17 décembre
Il connaîtra la participation de Fredy Massamba, du doyen Paul Mayena alias May Plau et Sosaf, Jean-Philippe Botter, Alain Douta alias le Gardien-du-temple, l'accordéoniste Hubert Gambou, Athe Marque, la joueuse de sanza, Le Sankou et Mo & Cy Jazz. Ces artistes, qui ont chacun apporté leur touche au jazz et créé leur style, enchanteront le public pendant trois jours. Outre les concerts, le festival prévoit des ateliers artistiques, des rencontres quotidiennes avec les musiciens, une exposition, un atelier et un village.
Le démarrage de la manifestation a été précédé d'une conférence de presse avec les organisateurs ainsi que les artistes qui a eu lieu le 12 décembre à l'espace culturel Basango. Selon Wilfrid Massamba, directeur culturel du lieu, ce festival, qui se veut un catalyseur culturel au Congo, permettra de faire rayonner des musiciens issus du pays : « Ce festival est un grand moment musical. Il réunira de grands artistes capables de rassembler le public par leur seule présence. Nous avons donc conclu qu'organiser un festival de jazz à Pointe-Noire serait l'un des plus grands événements de cette fin d'année 2011 », a-t-il expliqué.
Le jazz reste peu connu des Congolais, surtout des jeunes. Les artistes ont fait état de difficultés qui empêchent le jazz congolais et les artistes évoluant dans la musique de recherche d'émerger. La plus grande d'entre elles demeure le manque de mécènes et de producteurs. Hormis Fredy Massamba qui a pu se hisser au niveau international, tous les artistes participant à ce festival n'ont pas de disque sur le marché, même les anciens comme May Plau et Jean-Philippe Botter qui ont fait leurs preuves.
Et ceux qui arrivent à percer ne sont pas encouragés par leurs pairs. « Je suis plus encouragé ailleurs que dans mon pays. Et souvent, je me retrouve seul Congolais dans de grands festivals alors que le pays regorge de talents dans le domaine du jazz et de la musique de recherche », a déploré Fredy Massamba, qui vient de mettre sur le marché son premier album solo intitulé Ethnophony.
Et ceux qui arrivent à percer ne sont pas encouragés par leurs pairs. « Je suis plus encouragé ailleurs que dans mon pays. Et souvent, je me retrouve seul Congolais dans de grands festivals alors que le pays regorge de talents dans le domaine du jazz et de la musique de recherche », a déploré Fredy Massamba, qui vient de mettre sur le marché son premier album solo intitulé Ethnophony.
Lucie Prisca Condhet
THÉÂTRE: Brazzaville s'apprête à accueillir le festival international Mantsina sur scènePhoto : Dieudonné Niangouna, le responsable du festival international Mantsina sur scène.
L'ouverture officielle de cette 7e édition est annoncée pour le jeudi 15 décembre au village Mantsina localisé au Cercle culturel Sony Labou-Tansi à Bacongo, le 2e arrondissement de la capitale
Outre les spectacles qui ont débuté le 8 décembre au Centre de formation en art dramatique (CFAD), le public brazzavillois découvrira dès jeudi la richesse de la programmation du festival. Plus de 80 représentations, dont 15 concerts, 4 performances, 3 ateliers de formation, 6 lectures dont une vingtaine de textes d'auteurs contemporains, 6 débats avec le public et un laboratoire apostrophé d'un challenge nommé « Le Ring », telles sont parmi les nombreuses prestations attendues. Celles-ci seront réparties dans 17 lieux différents. Plusieurs expositions seront installées durant le festival. Des projections de documentaires seront également proposées au public afin de découvrir la vie et l'œuvre d'artistes congolais.
Pour rendre la manifestation très attractive, les organisateurs ont choisi d'inviter 7 compagnies théâtrales d'Afrique, de France et de Belgique, 75 artistes étrangers, 221 artistes nationaux. Ainsi, ce festival a le mérite de rassembler les artistes tant nationaux qu'internationaux. Citons Tchicaya U Tam'si, Sony Labou Tansi, Alain Mabanckou et Marcel Gotène, avec des spectacles regroupés en trois triptyques, à savoir ceux de Arthur Vé Batouméni, Guy Stan Mantingou et Jean Covis Ngoubili.
« Urgence Brazzaville » est le thème de cette édition, avec à la clé la place du théâtre africain dans le contexte actuel. « Urgence parce que le théâtre congolais est en train de mourir notamment par manque d'artistes, par manque de financement et d'espaces de production pouvant promouvoir les activités culturelles », a expliqué le directeur artistique du festival, Dieudonné Niangouna. Créé en juillet 2003, Mantsina sur scène (qui se traduit par « un bon parfum ») entend privilégier trois aspects, notamment la formation du corps de métier lié au théâtre, le renforcement des capacités des artistes et la circulation du théâtre dans la sous-région d'Afrique centrale.
"En fait, nous sommes une liberté qui choisit mais nous ne choisissons pas d'être libres : nous sommes condamnés à la liberté". - Jean-Paul Sartre
RépondreSupprimerExtrait de "L'Être et le Néant".
"Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter." -
RépondreSupprimerSagesse chinoise