mardi 31 juillet 2012

Rome : le Vatican souligne que les armes ne sont pas des produits commerciaux comme les autres

Pour le Saint-Siège, le commerce mondial des armes doit être encadré par des textes stricts. Les armes doivent servir la cause du développement.

Le Vatican a été très clair : un traité sur les armes n'a de sens que s'il vise avant tout le respect et la protection des droits humains. Pendant des semaines à son siège de New York, l'ONU a débattu pour parvenir à la signature d'un traité sur le commerce illicite des armes. De longues semaines de débats, des protectionnismes redéployés et des arguties volant dans tous les sens et pour finir... rien. Réunis le 2 juillet, les experts de la communauté internationale se sont quittés le 27 sans rien conclure.
Les États-Unis ont fait connaître leur disponibilité à renouer le dialogue au plus tôt, mais en l'assortissant de conditions. La première puissance mondiale est en effet bien disposée « à un deuxième round de négociations, pour aboutir à un consensus sur le traité l'an prochain, mais nous ne sommes pas favorables à un vote à l'Assemblée générale de l'ONU sur le texte actuel », expliquait Victoria Nuland, la porte-parole du département d'État. Les grands pays fabricants et exportateurs d'armes ont donc, les uns après les autres, trouvé chacun une raison particulière pour faire en sorte que se maintienne le statu quo.
C'est cela que déplore le Saint-Siège. Son représentant aux travaux de New York, Mgr Joseph Chullikatt, a fortement insisté sur le fait que « les armes ne sont pas une marchandise comme n'importe laquelle. Elles doivent s'encadrer dans une réglementation particulière si l'on veut prévenir, combattre et éradiquer leur commerce illicite irresponsable ». Mais pour cela, a poursuivi le représentant du Vatican, un forum n'est pas le tout : sans une volonté qui « engage tous les membres de la communauté internationale », aucun effort n'aboutira.
En six points, le Vatican réaffirme qu'il y a des préalables pour aboutir à un traité qui reflète le souci d'équité au service de la famille humaine tout entière. Et puisqu'il s'agit d'armes, quel qu'en soit le calibre, le souci de sécurité qu'invoquent producteurs, vendeurs et acquéreurs ne peut se mettre qu'au service de la dignité de l'homme et du développement des nations ; pas à celui de leur destruction. La coopération de toutes les nations est donc requise puisque la fabrication et le commerce des armes impliquent aussi que d'autres nations les acquièrent ou subissent les effets de leur utilisation.
Surtout, le Saint-Siège met l'accent sur un point que n'abordent que rarement ce genre de débats planétaires : l'assistance aux victimes. Il plaide fortement pour une coopération qui permette aux États non seulement de pouvoir aider leurs ressortissants quand ils sont les victimes indiscriminées des armes, mais aussi d'apporter leur assistance aux victimes de toute autre nation, d'aider à leur réhabilitation sociale et économique. Si un traité international pouvaitgarantir de telles avancées, alors le monde s'en trouverait plus en sécurité physique et morale, estime en substance le Vatican.
Par Jrang An@go.                                                               Retrouvez-nous sur Google+

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