Le gouvernement de la République du Congo a entrepris, depuis le 4 avril 2014, une opération de lutte contre la criminalité et le grand banditisme dans certains quartiers périphériques de Brazzaville. Cette opération, dénommée: «Mbata ya bakolo», a conduit à l’interpellation et au rapatriement de près de deux mille ressortissants de la République Démocratique du Congo, en situation irrégulière.
Redoutant une interpellation, bien d’autres citoyens de la République Démocratique du Congo ont décidé de quitter, volontairement, le territoire congolais. Ainsi, près de 130.000 personnes ont traversé le Pool Malebo, en direction de leur pays d’origine. Il en demeure encore plus de 400.000 au Congo-Brazzaville. Ces retours massifs et volontaires ont généré une situation humanitaire dont les autorités des deux Etats s’activent à soulager au mieux les conséquences.
A la suite d’une visite qu’il a effectuée, le 23 mai 2014, au site de Maloukou, site abritant les ressortissants de la République Démocratique du Congo rapatriés de Brazzaville, Monsieur Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en République Démocratique du Congo et chef de la Monusco, a déclaré avoir «reçu des informations sur des violences physiques, des mauvais traitements, des violences sexuelles infligés aux ressortissants de la République Démocratique du Congo». Il a affirmé, en outre, que des enfants étaient poussés à la noyade et des femmes accouchaient sur la plage. Monsieur Martin Kobler a conclu, en faisant une injonction à la République du Congo que «cessent, immédiatement, les expulsions des ressortissants de la République Démocratique du Congo vivant au Congo».
La République du Congo est surprise par ces déclarations grossières et outrageuses. Le gouvernement congolais voudrait rappeler que la République du Congo est membre actif de l’Organisation des nations unies et qu’en cette qualité, il abrite, sur son territoire, toutes les institutions du système des Nations unies. Monsieur Martin Kobler, qui n’est ni coordonnateur de ces institutions, ni proconsul du Congo, aurait été bien inspiré de vérifier ses allégations auprès de ses collègues accrédités à Brazzaville, lesquels ont été associés aux opérations d’assistance humanitaire organisées à Brazzaville.
Le gouvernement de la République du Congo demande à ce que la retenue soit davantage observée et que la raison l’emporte sur la passion dans la gestion d’une question aussi sensible et qui implique la préservation de l’entente et de la concorde entre les deux peuples de la République Démocratique du Congo et de la République du Congo. Le gouvernement de la République du Congo rappelle que les résultats de l’opération sont disponibles.
Il rappelle, en outre, que les deux pays sont dotés de mécanismes bilatéraux de gestion et de règlement des crises qui ont fait la preuve de leur efficacité tout au long de leur histoire commune.
Dans ce sens, une session de la Commission spéciale de défense et de sécurité entre les deux pays se tiendra dans les prochains jours à Kinshasa et nous sommes convaincus que dans ce cadre seront trouvées les solutions les plus appropriées pour le rétablissement urgent de la confiance, et le renforcement de l’amitié et de la fraternité entre les deux peuples et les deux Etats.
Fait à Brazzaville, le 27 mai 2014
Le Gouvernement
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire