Photo : François Ibovi lors de la rencontre avec les professionnels de santé à l'ambassade du Congo en France.
À l'initiative d'Edith Laure Itoua, chef du département des Congolais de l'étranger auprès du président de la République, une réunion publique s'est tenue le dimanche 30 juin, à l'ambassade du Congo en France, entre les professionnels de santé de la diaspora et le ministre de la Santé et de la Population, François Ibovi, de passage à Paris
« Ce serait un réel gâchis de ne pas montrer ce que vous avez appris », leur a lancé François Ibovi. La salle Verte de l'ambassade du Congo était comble pour la rencontre entre le ministre de la Santé, accompagné du directeur général de la santé du Congo, le professeur Alexis Elira Dokékias, le conseiller du ministre, Damase Bodzongo, et les professionnels de santé de la diaspora congolaise, venus de tous les coins de France. En participant à cet échange, le ministre et son équipe répondaient à l'invitation du conseiller du président de la République du département des Congolais de l'étranger.
Aux affaires depuis près de dix mois, le ministre François Ibovi a établi le diagnostic actuel du système de santé congolais. Il a ensuite abordé les réformes entreprises et prévues depuis son arrivée au ministère. Évoquant l'aspect des ressources humaines, il a qualifié de « facteur limitant » le manque de professionnels de santé pour animer les nouvelles structures construites à travers le pays. François Ibovi s'est livré à une séance de questions/réponses « sans tabou » avec l'assistance comme il l'avait annoncé, en s'appuyant sur une pédagogie limpide.
Il s'est expliqué sur les principales préoccupations de son département en matière de santé au Congo. « Aujourd'hui, nous pouvons affirmer que la situation de notre système de santé est catastrophique », a-t-il confié. Et, poursuivant ses explications : « Mais, avec la volonté du président de la République, désireux d'assurer le bien-être des populations, je vous affirme notre détermination de mener à bien l'amélioration du système de santé... La solution passe par une réforme de la politique dans ce domaine. »
De quoi s'agit-il ? Pour le ministre, il est question de réorganiser le système de santé avec un cadre juridique qui permettrait de mettre les unités de soins aux normes correspondant aux standards internationaux, que ce soit pour les hôpitaux ou les centres de soins intégrés ; de donner l'accès aux soins à toute la population ; et de rationnaliser l'administration hospitalière. « Le chantier de la santé est jalonné de difficultés et exige d'énormes efforts, ce qui justifie l'action », martèle-t-il. Il s'agit d'assurer la prévention de masse, de donner une place de choix aux patients dès leur accueil, et d'éduquer les populations en leur apportant la capacité de distinguer les différentes étapes de soins.
« Tout est possible et dépend de notre volonté commune à changer la donne, d'inverser la tendance en assurant la formation du personnel. Vous êtes partis du Congo pour acquérir ces connaissances. Vous détenez les lumières. Il serait raisonnable de prendre part au redressement du Congo... Ce serait un réel gâchis de ne pas montrer ce que vous avez appris et de rester dans l'anonymat dans les hôpitaux français », a insisté le ministre.
Invités au retour dans leur pays d'origine, les professionnels de santé de la diaspora se sont prononcés en grande partie pour « un retour séquentiel », estimant que leurs acquis actuels : logement, retraite, scolarité des enfants pour ne citer que ceux-là, sont loin d'être garantis par le cadre juridique congolais actuel. Une infime minorité se dit prête au retour.
Après la séance d'échanges avec la salle, le ministre s'est insurgé devant le « manque de patriotisme » des uns et des autres qui privilégient trop souvent leur ego. « Ne parlez pas du Congo comme s'il s'agissait d'un simple accessoire. La patrie est au-dessus de tout. Remontrez-nous vos attentes par le biais du département des Congolais de l'étranger, a-t-il précisé. Quoiqu'il en soit, l'amélioration du système de santé se fera avec vous ou sans vous. Que ceux qui sont prêts rejoignent le Congo dans les différents établissements hospitaliers prévus dans chaque chef-lieu de département ou dans les établissements existants réhabilités », a exhorté le ministre.
Par Jrang An@go.
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