Photo : Le président Sassou-Nguesso au «National press club» de Washington.
En séjour de travail à Washington (Etats-Unis d’Amérique), depuis le 31 juillet dernier, le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a animé un déjeuner de presse, le vendredi 1er août 2014, au «National press club» (Club de la presse nationale), sur le thème: «Paix et sécurité en Afrique centrale». Devant plusieurs journalistes et personnalités rassemblées, le président Sassou-Nguesso a appelé à une refondation des relations entre les États-Unis d’Amérique et l’Afrique et invité le gouvernement américain à prendre cinq mesures concrètes dans ce sens.
A la suite d’une question qui lui a été posée, le chef de l’Etat s’est aussi prononcé sur le débat constitutionnel qui a lieu dans son pays.
C’ est à 13 heure locale, dans une salle comble que Denis Sassou-Nguesso s’est exprimé, en commençant son propos liminaire par l’évocation de l’actualité brûlante, à travers un monde en péril, mis à mal par des guerres et le bruit assourdissant des armes. Ensuite, le chef de l’État a dressé un tableau de la situation sécuritaire en Afrique centrale où, malgré des avancées notables, la paix est menacée par les situations, notamment en République Démocratique du Congo et en Centrafrique. Il a, également, évoqué les menaces de la piraterie maritime et de terrorisme venant de la secte Boko Haram, au Nigeria, qui cherche à régionaliser ses razzias, en étendant ses tentacules vers le Cameroun, le Tchad et même aggraver la situation en République Centrafricaine.
Le président de la République a rappelé le rôle du Congo en faveur de la préservation de la paix en Afrique. «Le Congo n’a jamais ménagé ses efforts dans la recherche de la paix, de la stabilité et de la sécurité en Afrique. Le Congo a toujours répondu, de façon positive, pour la promotion de la réconciliation», a-t-il rappelé, évoquant le rôle joué, naguère, par son pays, en Afrique du Sud, sous l’apartheid, au Darfour, au Sahel, dans la région des Grands-Lacs. Il a, également, parlé de la médiation internationale établie par l’Union africaine et les Nations unies en Centrafrique où le Congo a envoyé mille hommes pour participer aux forces de maintien de la paix.
Le président Sassou Nguesso a invité les pays occidentaux à tenir compte du caractère multifonctionnel du défi sécuritaire. «La notion de sécurité doit dépasser les questions de défense, pour s’intéresser à la viabilité même de nos États dont les premiers facteurs d’insécurité sont la pauvreté et l’injustice».Le chef de l’État a appelé les partenaires de l’Afrique à plus de patience, de réalisme et d’humilité dans l’appréciation des États du continent, ceux-ci devant faire face au défi simultané de l’État, de la nation, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du droit. «Les soubresauts que nous vivons constituent l’enfance d’une démocratie en cours de maturation». a-t-il dit. Il a rappelé que l’installation de la démocratie durable est un long et laborieux processus qui doit être initié par les peuples eux-mêmes, à leur rythme.
Denis Sassou Nguesso a, surtout, appelé à une refondation des relations entre les États-Unis d’Amérique et l’Afrique. Pour cela, il a fait cinq propositions concrètes à l’adresse du partenaire américain. Il a plaidé pour l’intensification de la formation et l’équipement des forces de défense africaines, afin que l’Afrique assure, elle-même, sa propre sécurité. Il a invité les États-Unis à accompagner les efforts d’intégration du continent ainsi qu’à intensifier les partenariats en matière d’éducation avec les États-Unis qui comptent les meilleures universités du monde. Il a encouragé les Etats-Unis à se déployer un peu plus dans l’espace économique africain devenu concurrentiel. «Le pays qui célèbre l’esprit de compétition doit faire avec la concurrence d’où qu’elle vienne».
Le chef de l’État a donc saisi cette occasion pour inviter, solennellement, les Américains à travailler avec toute l’Afrique. Mais Denis Sassou-Nguesso a déploré le fait que le programme d’électrification «Power Africa» ne sera déployé, dans un premier temps, que dans six pays africains, tous anglophones. Enfin, il a encouragé les partenaires des deux côtés de l’Atlantique à se garder des préjugés, des simplifications abusives et des caricatures faciles, invitant ainsi les Américains à connaître l’Afrique.
Concernant le débat constitutionnel au Congo, Denis Sassou-Nguesso a précisé que l’objet du débat n’est pas tant de savoir s’il briguera ou non un nouveau mandat, mais, plutôt, de s’interroger sur la Constitution actuelle «qui a atteint ses propres limites». Le président de la République a rappelé que la volonté de changement de cette constitution devait être, avant tout, une émanation de la volonté du peuple et qui requière l’organisation d’un référendum. Une série d’interviews avec les médias internationaux a suivi cette grande communication au «National press club» de Washington.
Valentin OKO
(Cabinet communication de la Présidence de la République)
Par Jrang An@go.
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