Voilà l'essentiel de la communication faite ce jour à Pointe-Noire
par Victor Kaya, président du bureau exécutif de l'organisation visant la
protection, la défense et la promotion des droits de l'homme au Congo, en
Afrique et dans le reste du monde
Cette communication s'adresse à tous les Congolais et plus particulièrement à
l'autorité de régulation des médias ou Conseil supérieur de la liberté de
communication (CSLC) afin qu'il s'implique activement pour mettre fin aux
chansons dites obscènes du genre « coupées-décalées », diffusées à
longueur de journée sur les chaînes audiovisuelles. Car elles portent
dangereusement atteinte à la pudeur au vu et au su des autorités compétentes et
de tous.
Le Consortium panafricain des droits de l'homme et de lutte contre la
toxicomanie (CPDHLCT) est membre à part entière de la société civile congolaise
à compétence panafricaine. Il a observé sur le terrain au Congo-Brazzaville et
dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, la dépravation des mœurs du fait des
chansons obscènes diffusées sur toutes les chaînes de radiodiffusion et de
télévision (en dehors des chaînes d'obédience chrétienne), dans les bars
dancing, ainsi que la duplication et la vulgarisation des CD, DVD, cartes
mémoires, clés USB et autres sans faire l'objet d'aucune attention par les
autorités.
« Il est vraisemblable que le pluralisme médiatique suppose la
prohibition de la censure, mais cette prohibition ne se rapporte pas au
libertinage. Loin s'en faut, a déclaré le président du CPDHLCT, car les
démocraties même les plus modernes, prescrivent qu'à côté des droits, figurent
des restrictions, c'est-à-dire les limites de ce qu'il ne faut pas faire. Et
selon Emmanuel Kant, ma liberté s'arrête là où commence celle d'autrui », a
précisé Victor Kaya.
Pour le Consortium, la pratique que l'on observe depuis plus d'une décennie
au Congo-Brazzaville, est que les œuvres musicales des sujets congolais et
étrangers, reconnues sous le label de coupé-décalé, chansons obscènes voire
impudiques, gangrènent les mentalités et aliènent la jeunesse. La population la
plus vulnérable est la tranche d'âge oscillant entre 4 et 25 ans. « Ces
jeunes exposés à une culture obscène et dévergondée, ne peuvent malheureusement
pas poursuivre de longues études », a-t-il poursuivi.
Sur la question des droits de la propriété intellectuelle, Victor Kaya
répond : « Ces œuvres dont les auteurs jouissent certainement des droits de la
propriété intellectuelle contenus dans la loi n°24/82 du 07/07/82, sont
vraisemblablement protégées au Bureau congolais des droits d'auteur, et font
l'objet des recouvrements, sauf preuve du contraire. Pourtant, poursuit
l'orateur, la Déclaration universelle des droits de l'homme de décembre 1948 en
ses articles n°1, 22, 27 et 29 (alinéas 2 et 3) dispose que dans l'exercice de
ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux
limitations établies par la loi afin de satisfaire justes exigences de la
morale, de l'ordre public et du bien-être général. Force est de constater,
a-t-il renchéri, que la Constitution congolaise du 20 janvier 2002, en ses
articles 22, 43 et 44 stipule en substance que le droit à la culture et au
respect de l'identité culturelle de chaque citoyen est garanti, et l'exercice de
ce droit ne doit porter préjudice, ni à l'ordre public ni à autrui, ni à l'unité
nationale », a-t-il conclu.
Avant son mot de fin, le président du Consortium a interpellé les autorités
compétentes sur les proportions très inquiétantes que prend ce fléau, avec pour
conséquences, la dépravation des mœurs, l'accélération d'une sexualité
anarchique et de sa précocité impliquant les maladies sexuellement
transmissibles et les grossesses non désirées, la chute vertigineuse du taux des
enfants scolarisés, la croissance du taux de chômage, faute de qualification
professionnelle, pour ces enfants qui ont précocement fait mauvais usage du
sexe.
Pour terminer, Victor Kaya pense que l'autorité de régulation des libertés de
la communication, en étroite collaboration avec le ministère de la Culture, la
force publique, le ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères,
devraient prendre conscience de la plénitude de leurs responsabilités.
Faustin Akono
Par Jrang An@go.
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