Le ministre français des Affaires étrangères et
européennes a réaffirmé son attachement à la politique de coopération au
développement de la France et a souligné l'importance du principe de solidarité
internationale, avant de rappeler les moyens consacrés par la France en 2011,
notamment par l'Agence française de développement (AFD) - 7 milliards d'euros en
aide au développement -, la plaçant ainsi au deuxième rang du
G8
Alain Juppé reste convaincu que la coopération au
développement ne peut plus être une politique à part, « elle doit donc être
au cœur de la politique étrangère de la France », a-t-il déclaré, en droite
ligne avec le message porté dans le cadre du G20 développement.
Il est convaincu qu'il faut investir dans le développement pour
agir en faveur de la croissance mondiale future ; qu'il faut lutter contre les
inégalités et la réduction des grands équilibres en développant des socles de
protection sociales efficaces ; bâtir un développement reposant sur un modèle
de croissance écologiquement soutenable, « un message que la France portera
lors de la Conférence de Rio+20 », a-t-il indiqué, et de l'intérêt
d'encourager le développement en mobilisant les sources de financement, parmi
lesquelles l'adoption d'une taxe sur les transactions financières. « La
France entend la mettre en place dès que possible, a indiqué Alain
Juppé, afin qu'elle contribue à la lutte contre le réchauffement climatique,
à la coopération au développement et au financement de l'Union
européenne. »
Franchir une nouvelle étape dans le processus d'intégration
européenne pour permettre à l'Europe de répondre à la crise de la dette, mais
aussi de peser davantage dans les affaires du monde ; poursuivre les efforts
engagés pour encourager le développement économique et social du monde arabe,
dans le cadre de la politique de voisinage de l'Union européenne, de l'Union
pour la Méditerranée et du Partenariat de Deauville ; encourager les progrès de
la démocratie et de l'Etat de droit sur le continent africain ; agir en faveur
de la sécurité et de la stabilité du monde, en redoublant de fermeté sur le
dossier iranien et en préparant la transition en Afghanistan ; enfin, être au
rendez-vous des grandes échéances des mois à venir, notamment la Conférence de
Rio+20. Dans le même esprit, la France accueillera en mars prochain, à
Marseille, le 6e Forum mondial de l'eau, qui a vocation à être
« le forum des solutions », selon Alain Juppé, qui a également présenté
les priorités de l'AFD.
La première concerne l'aide aux pays pauvres, dont 40% de
l'aide engagée en 2011 ont été consacrés à l'Afrique subsaharienne ; la deuxième
aux pays de la zone méditerranéenne, « printemps arabe » oblige, ces pays
bénéficieront de 20% de l'AFD, en matière de développement. L'objectif étant de
favoriser le succès des transitions démocratiques, et notamment de tenir les
engagements pris lors du sommet du G8 à Deauville. La troisième priorité
concerne les pays émergents qui vont bénéficier de 10% de financement. Enfin,
l'AFD va poursuivre ses efforts dans les pays en sortie de crise.
En complément des propos d'Alain Juppé, le ministre chargé de
la Coopération, Henri de Raincourt, a présenté l'approche de la coopération au
développement de la France telle qu'elle a été définie dans le Document cadre de
la coopération au développement (DCCD), qui est concentré en priorité à
l'Afrique subsaharienne et au bassin méditerranéen. Il s'est ensuite livré à la
relecture des moments forts de l'année écoulée riche en sommets internationaux
liés au développement, et a rappelé que la France était le pays du G8 qui
consacrait la plus grande part de son aide à l'Afrique subsaharienne où est
concentrée la majorité des PMA, plus de 50% de ses subventions.
Henri de Raincourt a en outre indiqué que la sécurité
alimentaire était l'un des piliers du Plan d'orientation stratégique de l'AFD
pour 2012-2016. L'AFD prépare actuellement un cadre d'intervention sectorielle
sur la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Le ministre a sinon
rappelé l'urgence dans les crises actuelles, dans la Corne de l'Afrique et dans
la région du Sahel. Des questions qui seront abordées sous l'angle de l'eau au
prochain Forum mondial de l'eau à Marseille.
Enfin, Henri de Raincourt a émis le souhait « de passer de
la notion d'efficacité de l'aide à celle de l'efficacité des politiques de
développement, avec la volonté d'avoir une conduite plus politique du
processus ». Il a pour cela tiré des enseignements de
l'année 2011: la mise en œuvre des politiques globales visant à réduire les
déséquilibres, pour donner un sens plus humain à la mondialisation, dans le Sud
en particulier ; la prise en compte du double statut des pays émergents, qui
impose à l'évidence de nouveaux rapports de force sur la scène internationale,
et celle de l'interdépendance du monde, ainsi que leur statut de pays donateurs
et de pays en développement ; la lutte contre le réchauffement climatique ;
l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.
Par Jrang An@go.
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