jeudi 12 janvier 2012

Développement : les grandes orientations de la politique étrangère française en 2012 présentées par Alain Juppé lors des Journées du réseau de l'AFD les 9 et 10 janvier

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes a réaffirmé son attachement à la politique de coopération au développement de la France et a souligné l'importance du principe de solidarité internationale, avant de rappeler les moyens consacrés par la France en 2011, notamment par l'Agence française de développement (AFD) - 7 milliards d'euros en aide au développement -, la plaçant ainsi au deuxième rang du G8

Alain Juppé reste convaincu que la coopération au développement ne peut plus être une politique à part, « elle doit donc être au cœur de la politique étrangère de la France », a-t-il déclaré, en droite ligne avec le message porté dans le cadre du G20 développement.
 
Les convictions d'Alain Juppé
Il est convaincu qu'il faut investir dans le développement pour agir en faveur de la croissance mondiale future ; qu'il faut lutter contre les inégalités et la réduction des grands équilibres en développant des socles de protection sociales efficaces ; bâtir un développement reposant sur un modèle de croissance écologiquement soutenable, « un message que la France portera lors de la Conférence de Rio+20 », a-t-il indiqué, et de l'intérêt d'encourager le développement en mobilisant les sources de financement, parmi lesquelles l'adoption d'une taxe sur les transactions financières. « La France entend la mettre en place dès que possible, a indiqué Alain Juppé, afin qu'elle contribue à la lutte contre le réchauffement climatique, à la coopération au développement et au financement de l'Union européenne. »

Les priorités de la diplomatie française en 2012
Franchir une nouvelle étape dans le processus d'intégration européenne pour permettre à l'Europe de répondre à la crise de la dette, mais aussi de peser davantage dans les affaires du monde ; poursuivre les efforts engagés pour encourager le développement économique et social du monde arabe, dans le cadre de la politique de voisinage de l'Union européenne, de l'Union pour la Méditerranée et du Partenariat de Deauville ; encourager les progrès de la démocratie et de l'Etat de droit sur le continent africain ; agir en faveur de la sécurité et de la stabilité du monde, en redoublant de fermeté sur le dossier iranien et en préparant la transition en Afghanistan ; enfin, être au rendez-vous des grandes échéances des mois à venir, notamment la Conférence de Rio+20. Dans le même esprit, la France accueillera en mars prochain, à Marseille, le 6e Forum mondial de l'eau, qui a vocation à être « le forum des solutions », selon Alain Juppé, qui a également présenté les priorités de l'AFD.

Les 4 priorités de l'AFD
La première concerne l'aide aux pays pauvres, dont 40% de l'aide engagée en 2011 ont été consacrés à l'Afrique subsaharienne ; la deuxième aux pays de la zone méditerranéenne, « printemps arabe » oblige, ces pays bénéficieront de 20% de l'AFD, en matière de développement. L'objectif étant de favoriser le succès des transitions démocratiques, et notamment de tenir les engagements pris lors du sommet du G8 à Deauville. La troisième priorité concerne les pays émergents qui vont bénéficier de 10% de financement. Enfin, l'AFD va poursuivre ses efforts dans les pays en sortie de crise.
 
En complément des propos d'Alain Juppé, le ministre chargé de la Coopération, Henri de Raincourt, a présenté l'approche de la coopération au développement de la France telle qu'elle a été définie dans le Document cadre de la coopération au développement (DCCD), qui est concentré en priorité à l'Afrique subsaharienne et au bassin méditerranéen. Il s'est ensuite livré à la relecture des moments forts de l'année écoulée riche en sommets internationaux liés au développement, et a rappelé que la France était le pays du G8 qui consacrait la plus grande part de son aide à l'Afrique subsaharienne où est concentrée la majorité des PMA, plus de 50% de ses subventions.

Henri de Raincourt a en outre indiqué que la sécurité alimentaire était l'un des piliers du Plan d'orientation stratégique de l'AFD pour 2012-2016. L'AFD prépare actuellement un cadre d'intervention sectorielle sur la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Le ministre a sinon rappelé l'urgence dans les crises actuelles, dans la Corne de l'Afrique et dans la région du Sahel. Des questions qui seront abordées sous l'angle de l'eau au prochain Forum mondial de l'eau à Marseille.

Enfin, Henri de Raincourt a émis le souhait « de passer de la notion d'efficacité de l'aide à celle de l'efficacité des politiques de développement, avec la volonté d'avoir une conduite plus politique du processus ». Il a pour cela tiré des enseignements de l'année 2011: la mise en œuvre des politiques globales visant à réduire les déséquilibres, pour donner un sens plus humain à la mondialisation, dans le Sud en particulier ; la prise en compte du double statut des pays émergents, qui impose à l'évidence de nouveaux rapports de force sur la scène internationale, et celle de l'interdépendance du monde, ainsi que leur statut de pays donateurs et de pays en développement ; la lutte contre le réchauffement climatique ; l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.

                                 Par Jrang An@go. 

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