Photo 1 : Victoria Kiyoboula Nganga sur le site d'exploitation du calcaire. Photo 2 : Un jeune heureux dépose ses premiers porcelets dans leurs loges.
Le Projet d'appui à la réinsertion socioéconomique des
groupes défavorisés (Parsegd) a évalué, le week-end dernier, l'évolution de
quelques projets économiques réalisés par d'anciens miliciens reconvertis dans
le district de Mindouli
La mission conduite par le directeur national du Parsegd,
Alfred Constant Kiakouama, a remis des porcs d'élevage à une dizaine de jeunes
entrepreneurs potentiels. Ces ex-combattants identifiés par les services des
Affaires sociales comme personnes vulnérables, ont été formés pendant plusieurs
semaines à l'esprit d'entreprise par le Forum des jeunes entreprises du Congo
(FJEC). Cette formation les a rendus capables d'identifier et de présenter des
projets valides, agréés ensuite par le Fonds d'action mutuelle (FAM), un des
établissements de micro-finance partenaire du Parsegd. Des crédits remboursables
leur ont été octroyés avec la garantie du ministère des Affaires sociales.
« Nous avons mis en place un dispositif, le Fonds de réinsertion
socioéconomique des groupes défavorisés (Forsegd) qui permet aux personnes très
pauvres d'accéder au crédit. Il s'appuie sur des structures de micro-finance et
permet à des jeunes, notamment des ex-combattants, d'entreprendre », a
expliqué le responsable du Parsegd.
Une expérience de production de la chaux
éteinte
Parmi ces jeunes entrepreneurs, Victoria Kiyoboula Nganga est
un exemple remarquable. À la tête d'une structure qui emploie une vingtaine de
jeunes, essentiellement des ex-combattants, ce quadragénaire s'est lancé dans la
fabrication de la chaux éteinte à Mindouli. Une petite industrie qu'il dit bien
maîtriser. « En partant de Mindouli à Kimbédi, on trouve l'un des meilleurs
calcaires en Afrique. C'est une matière première précieuse qui permet de
fabriquer également de la peinture, de la craie, des staffs, des plaques, etc.
J'ai une expérience dans ce domaine. Nous avons des clients potentiels qui
attendent le produit à Brazzaville », a-t-il expliqué.
Afin de mettre en place une installation semi-industrielle près
de la mine située à la périphérie de Mindouli, Victoria Kiyoboula Nganga a
obtenu un crédit de 6,6 millions de FCFA. Il juge le montant suffisant pour la
construction d'un four et d'un entrepôt, l'installation d'une machine de
broyage, une tronçonneuse, une motopompe, un groupe électrogène, ainsi qu'une
maison d'astreinte pour le bon fonctionnement de sa structure. Seul regret
exprimé, un retard dans la mise en place des installations. Le projet avait déjà
commencé à aménager un premier site, situé au village Kingoyi, à 12 kilomètres
de Mindouli, mais il s'est vu obligé de quitter les lieux pour un problème
d'emplacement. Le promoteur reste toutefois confiant quant à l'achèvement à
courte échéance des travaux d'aménagement. « Nous pensons que toutes les
installations seront prêtes d'ici peu de temps », nous a-t-il confié.
Alfred Constant Kiakouama et sa suite ont donc touché du doigt
l'évolution de ce projet comme certains autres projets d'élevage porcin. Pour
ces derniers, la mission du Parsegd vient mettre fin à une longue attente des
produits d'élevage. « Nous avons eu un retard pour passer à la deuxième
phase du projet, retard dû essentiellement aux difficultés de transport des
bêtes. Nous sommes contents parce que c'est désormais chose faite avec l'appui
du Parsegd », s'exprimait Guy Clotaire Mounoko. Après une formation au FJEC
en 2009, il a bénéficié d'un financement d'un peu plus de 3 millions de FCFA
dont une première tranche d'1,5 million versée en octobre 2011 qui lui a permis
de construire la porcherie et réaliser des petits travaux d'aménagement.
Pour aider ces jeunes entrepreneurs à réussir, le ministère des
Affaires sociales a mis en place des dispositifs de suivi. « Le FJEC va les
accompagner pour le suivi technique et pour tenir une bonne comptabilité. De
même, le ministère a mis en place un système de tutorat. Il accorde à chaque
jeune un agent des affaires sociales comme tuteur qui l'aidera à résoudre les
éventuels problèmes qu'il pourra rencontrer », a poursuivi Alfred Constant
Kiakouama.
Par ailleurs, la sous-préfecture de Mindouli, tout aussi
préoccupée par la réinsertion des ex-combattants, entend elle aussi, mettre la
main à la pâte. « Dès demain, je ne manquerai pas d'appeler le chef du
secteur agricole pour que ses spécialistes aident à l'encadrement et au suivi de
ces jeunes. Nous ne manquerons pas d'aller de temps en temps nous enquérir de
l'évolution de leurs projets. Surtout, les portes de la sous-préfecture leurs
sont grandes ouvertes », s'est engagé le sous-préfet Paul Goma. Le Forsegd
est également à l'œuvre dans d'autres contrées du Congo.
Thierry Noungou
Par Jrang An@go.
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