lundi 6 février 2012

Affaires sociales : des ex-combattants formés pour devenir de jeunes entrepreneurs dans le Pool

Photo 1 : Victoria Kiyoboula Nganga sur le site d'exploitation du calcaire.    Photo 2 : Un jeune heureux dépose ses premiers porcelets dans leurs loges.


Le Projet d'appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Parsegd) a évalué, le week-end dernier, l'évolution de quelques projets économiques réalisés par d'anciens miliciens reconvertis dans le district de Mindouli

La mission conduite par le directeur national du Parsegd, Alfred Constant Kiakouama, a remis des porcs d'élevage à une dizaine de jeunes entrepreneurs potentiels. Ces ex-combattants identifiés par les services des Affaires sociales comme personnes vulnérables, ont été formés pendant plusieurs semaines à l'esprit d'entreprise par le Forum des jeunes entreprises du Congo (FJEC). Cette formation les a rendus capables d'identifier et de présenter des projets valides, agréés ensuite par le Fonds d'action mutuelle (FAM), un des établissements de micro-finance partenaire du Parsegd. Des crédits remboursables leur ont été octroyés avec la garantie du ministère des Affaires sociales. « Nous avons mis en place un dispositif, le Fonds de réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Forsegd) qui permet aux personnes très pauvres d'accéder au crédit. Il s'appuie sur des structures de micro-finance et permet à des jeunes, notamment des ex-combattants, d'entreprendre », a expliqué le responsable du Parsegd.
Une expérience de production de la chaux éteinte
Parmi ces jeunes entrepreneurs, Victoria Kiyoboula Nganga est un exemple remarquable. À la tête d'une structure qui emploie une vingtaine de jeunes, essentiellement des ex-combattants, ce quadragénaire s'est lancé dans la fabrication de la chaux éteinte à Mindouli. Une petite industrie qu'il dit bien maîtriser. « En partant de Mindouli à Kimbédi, on trouve l'un des meilleurs calcaires en Afrique. C'est une matière première précieuse qui permet de fabriquer également de la peinture, de la craie, des staffs, des plaques, etc. J'ai une expérience dans ce domaine. Nous avons des clients potentiels qui attendent le produit à Brazzaville », a-t-il expliqué.

Afin de mettre en place une installation semi-industrielle près de la mine située à la périphérie de Mindouli, Victoria Kiyoboula Nganga a obtenu un crédit de 6,6 millions de FCFA. Il juge le montant suffisant pour la construction d'un four et d'un entrepôt, l'installation d'une machine de broyage, une tronçonneuse, une motopompe, un groupe électrogène, ainsi qu'une maison d'astreinte pour le bon fonctionnement de sa structure. Seul regret exprimé, un retard dans la mise en place des installations. Le projet avait déjà commencé à aménager un premier site, situé au village Kingoyi, à 12 kilomètres de Mindouli, mais il s'est vu obligé de quitter les lieux pour un problème d'emplacement. Le promoteur reste toutefois confiant quant à l'achèvement à courte échéance des travaux d'aménagement. « Nous pensons que toutes les installations seront prêtes d'ici peu de temps », nous a-t-il confié.


Alfred Constant Kiakouama et sa suite ont donc touché du doigt l'évolution de ce projet comme certains autres projets d'élevage porcin. Pour ces derniers, la mission du Parsegd vient mettre fin à une longue attente des produits d'élevage. « Nous avons eu un retard pour passer à la deuxième phase du projet, retard dû essentiellement aux difficultés de transport des bêtes. Nous sommes contents parce que c'est désormais chose faite avec l'appui du Parsegd », s'exprimait Guy Clotaire Mounoko. Après une formation au FJEC en 2009, il a bénéficié d'un financement d'un peu plus de 3 millions de FCFA dont une première tranche d'1,5 million versée en octobre 2011 qui lui a permis de construire la porcherie et réaliser des petits travaux d'aménagement.

Pour aider ces jeunes entrepreneurs à réussir, le ministère des Affaires sociales a mis en place des dispositifs de suivi. « Le FJEC va les accompagner pour le suivi technique et pour tenir une bonne comptabilité. De même, le ministère a mis en place un système de tutorat. Il accorde à chaque jeune un agent des affaires sociales comme tuteur qui l'aidera à résoudre les éventuels problèmes qu'il pourra rencontrer », a poursuivi Alfred Constant Kiakouama.

Par ailleurs, la sous-préfecture de Mindouli, tout aussi préoccupée par la réinsertion des ex-combattants, entend elle aussi, mettre la main à la pâte. « Dès demain, je ne manquerai pas d'appeler le chef du secteur agricole pour que ses spécialistes aident à l'encadrement et au suivi de ces jeunes. Nous ne manquerons pas d'aller de temps en temps nous enquérir de l'évolution de leurs projets. Surtout, les portes de la sous-préfecture leurs sont grandes ouvertes », s'est engagé le sous-préfet Paul Goma. Le Forsegd est également à l'œuvre dans d'autres contrées du Congo. 
Thierry Noungou
                                Par Jrang An@go.

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