Le report des élections générales prévues le 29 avril
commence à être évoqué par certains leaders politiques maliens
La situation de tension, notamment dans le nord du pays,
compromet l'organisation du scrutin. De plus, le fichier électoral fait l'objet
de contestations par une grande partie de l'opposition.
Comme au Sénégal, le report des élections risque de créer un
vide constitutionnel, le mandat du président actuel, Amadou Toumani Touré,
prenant fin le 8 juin 2012. La Constitution malienne a prévu la vacance du
pouvoir uniquement lorsque le président est empêché de façon temporaire de
remplir ses fonctions ou lorsqu'il y existe un empêchement absolu ou définitif,
incluant la mort. Dans ce cas, il revient au président de l'Assemblée nationale
d'assurer l'intérim de la présidence et d'organiser l'élection d'un nouveau
président dans les quarante jours. Le cas de figure d'un report du scrutin
présidentiel n'est pas prévu et serait inédit. Si tel était le cas, il
reviendrait alors à la classe politique malienne de trouver un accord consensuel
et inventif pour éviter la prolongation du mandat du président sortant.
Le projet d'une grande conférence sur la sécurité a été évoqué
récemment, lors du mini-sommet de l'Union africaine (UA) au Bénin. Elle
réunirait les chefs d'État des pays riverains de la bande sahélienne et pourrait
être élargie à l'UA et à l'Union européenne.
L'urgence est d'obtenir un cessez-le-feu au nord du Mali entre
les rebelles touaregs et l'armée malienne avant la mi-mars pour que se tienne
l'élection présidentielle du 29 avril. Une délégation des pays de la sous-région
est présente sur le terrain pour discuter avec tous les acteurs impliqués. Le
président en exercice de l'UA, Thomas Yayi Boni, a confirmé la tenue prochaine
d'une conférence pour trouver une solution à l'insécurité dans l'espace
Sahara-Sahel en général et plus particulièrement pour « consolider l'État
malien dans son intégrité ».
L'ex-membre de la rébellion du 23 mai, Mahmoud Ag Aghali,
président du bureau politique du Mouvement national de libération de l'Azawad
(MNLA), a appelé la communauté internationale à faire pression sur le Mali pour
accorder à l'Azawad son indépendance. Il nie toute accointance avec Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi). « Donnez-nous l'indépendance et vous verrez : ce
sera la fin d'Aqmi, des enlèvements d'Occidentaux et du trafic de drogue »,
a-t-il déclaré.
L'élection du 29 avril dépendra peut-être beaucoup plus de la
qualité des négociations sur le terrain avec les Touaregs, d'une part, et
l'opposition, d'autre part, que d'une grande conférence régionale.
Par Jrang An@go.
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