Le ministre congolais du Développement durable, de l'économie forestière et de l'environnement est intervenu le 9 février à l'hôtel de ville et a rappelé que le continent africain avait déjà commencé à pratiquer le développement durable
Henri Djombo a présenté différentes mesures nécessaires à la réalisation de
l'économie verte, qui à long terme permettra de créer « une nouvelle voie
vers la croissance économique » en créant des emplois décents et en luttant
contre la pauvreté. Avec des mots simples, le ministre a rappelé ce qu'était
l'économie verte, en insistant sur le fait qu'elle « doit être universelle
et prendre en compte les réalités des différents États, car chaque pays obéit à
un contenu local et à la vision de son peuple. »
Pour les aspects pratiques relatifs à la réalisation de l'économie verte, le
ministre a tenu à rappeler que, contrairement aux idées reçues, celle-ci était
déjà en marche en Afrique : « Nous la pratiquons partout et depuis toujours.
Aujourd'hui, il est question de rechercher des techniques nouvelles qui
permettront de réduire les gaz à effet de serre qui intoxiquent l'atmosphère. Il
existe énormément de secteurs qui pourraient être exploités en vue de la
réalisation de cette économie. »
L'agriculture en Afrique constituant le premier facteur de déforestation et
d'émission de carbone, Henri Djombo a proposé que soient mis en place des
politiques de promotion d'une agriculture biologique. Le ministre a ajouté à
cela la nécessité de transformer les produits sur place et de pratiquer le
transfert de technologies entre partenaires économiques. À propos de
l'hydraulique, le ministre congolais a rappelé que le continent africain
disposait d'un important potentiel hydro-électrique encore inexploité faute de
financements et de projets d'investissements.
En prenant le Congo pour exemple, il a plaidé pour le changement de mode de
production par la construction de centrales électriques au gaz, qui réduisent la
consommation de bois et limitent la destruction des forêts. Il a pointé du doigt
la pratique du fumage du poisson, nocive à la santé et à l'environnement. «
Cette pratique devant être améliorée, je lance un appel aux institutions des
Nations unies comme la FAO qui pourraient mettre à profit des instruments plus
appropriés, construits selon les normes respectueuses de l'environnement. »
Le ministre a également évoqué le problème du traitement des déchets, qui
avec les points déjà soulevés, constitue des opportunités d'investissements à
développer. « Ce sont des projets d'économie verte, des projets concrets qui
génèrent des emplois importants. »
L'économie verte en pratique dans le Bassin du Congo
« Aujourd'hui, l'Afrique maîtrise la gestion des forêts. Il s'agit d'une
gestion durable, car dans le Bassin du Congo les bois exploités sont certifiés.
L'exploitation de la forêt est donc contrôlée et assure la préservation de la
planète. C'est cela l'économie verte ! Il nous faut maintenant des projets et
des activités alternatifs pour intéresser ceux qui n'ont pas le choix de vivre
autrement que de la forêt », a poursuivi Henri Djombo, qui a tenu à
préciser que « l'Afrique a dit oui à l'économie verte », relevant
toutefois que tous les continents ne pouvaient courir à la même vitesse dans la
quête du développement durable, car « il nous faut des formations
appropriées, il nous faut mettre de l'argent public dans les projets
environnementaux, créer des mesures incitatives fiscales et financer petits et
grands investisseurs ».
Henri Djombo a de plus dénoncé certaines pratiques qui paralysent le dialogue
international entre États. Selon lui, le but fixé ne peut être atteint si
certains se complaisent à bloquer les négociations : « J'ai peur que cela ne
se reproduise à Rio et qu'on ne soit enfermé dans un cycle de négociations
interminables. Alors je me pose la question de savoir comment lutter contre les
égoïsmes nationaux ? »
Par Jrang An@go.
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