L'année 2012 marque la commémoration du centenaire de la
naissance du poète guyanais Léon-Gontran Damas, l'un des grands hommes du siècle
dernier. Père fondateur avec Césaire et Senghor du mouvement de la négritude,
Damas s'est également illustré dans le combat pour la défense des droits des
peuples noirs dans le monde et pour la reconnaissance des cultures africaines.
Le 28 mars 1912, le Martinico-Guyanais Léon-Gontran Damas voit
le jour à Cayenne dans une fratrie de quatre enfants. Sa mère, Marie-Aline,
martiniquaise, métisse amérindienne noire, décède en 1931. Damas est alors élevé
par sa tante paternelle, Gabrielle Damas, qu'il appellera affectueusement dans
ses récits « Man Gabi ».
Après une scolarité en Martinique où il rencontre Aimé Césaire
qui deviendra l'un de ses proches amis, Damas va en métropole suivre des cours
de droit, de russe et de japonais. Il y retrouve Césaire. Les deux compères
rencontrent le Sénégalais Léopold Sédar Senghor avec lequel ils rédigeront en
1935 le premier numéro de la revue L'Étudiant noir consacré à la
promotion d'une conscience noire.
Contrairement à ses deux amis, dont les pensées sont connues,
il existe très peu de documents sur les particularités de sa vision de la
négritude. Pourtant, selon de nombreux chercheurs, Damas est le tout premier des
trois penseurs et poètes - Damas, Césaire, Senghor - à avoir publié dans le sens
de l'idée de la négritude. De plus, les particularités de son écriture,
poétiquement et politiquement rageuses, sont des constituants faisant du
mouvement de la négritude un mouvement révolutionnaire entier. La publication en
1937 de son premier recueil de poèmes, Pigments, signe certainement
l'arrivée d'un poète humaniste à l'écoute de son époque et de ses contemporains.
En 1939, l'ouvrage sera interdit au motif d'atteinte à la sécurité de l'État
français.
Que peut-on, 34 ans après sa disparition, retenir de l'œuvre de
ce poète nègre resté longtemps dans l'ombre de ses frères ? En Guyane et en
France, de nombreuses initiatives seront organisées en 2012 pour honorer sa
mémoire et célébrer son œuvre littéraire. Citons la conférence-lecture prévue à
Paris le 24 février au Tarmac, qui accueille Daniel Maximin autour du thème
« Léon-Gontran Damas : feu sombre toujours... ». Plus tard, le 10 mars, le
public est convié à la rencontre animée par Valérie Marin La Meslée sur le thème
« Conscience universelle » en présence de Daniel Maximin.
Meryll Mezath
Par Jrang An@go.
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