Bercy, siège du ministère français de l'Économie et des
Finances, a abrité la conférence le 21 février en présence de personnalités et
d'institutions concernées par le sujet
Faciliter les transferts, réduire leurs coûts et optimiser leur
impact sur le développement des pays d'origine ont été les points centraux du
séminaire organisé par le Fonds africain de développement, le ministère français
de l'Immigration et l'Agence française de développement (AFD). Près de deux
cents personnalités venues de la Zone franc et du Maghreb y ont pris part, aux
côtés de Henri de Raincourt, ministre français chargé de la Coopération ; de
Kamal Elkheshen, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) ;
Stéphane Fratacci, secrétaire général à l'Immigration et à l'intégration au
ministère français de l'Intérieur, de l'outre-mer, des collectivités
territoriales et de l'immigration ; Delphine d'Amarzit, chef de service des
affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor
français.
Henri de Raincourt a commencé par rappeler que la France a tenu
les engagements pris lors du sommet du G20 en novembre 2011, précisant que le
gouvernement français était « parfaitement mobilisé sur toutes ces
questions ». Tout comme le vice-président de la BAD, il a montré
l'importance des flux d'argent privé des diasporas vers leurs pays d'origine,
qui permettent de soutenir la croissance des pays en développement. « Au
même titre que l'aide au développement et les investissements directs étrangers,
ils contribuent à renforcer la capacité d'épargne et d'investissement des pays
bénéficiaires », a-t-il souligné, précisant que plus de 30 milliards
d'euros avaient été transférés en 2010. C'est une source de financement
extrêmement importante pour les pays africains, spécialement en période de
crise. C'est également la deuxième source de recettes étrangères et, pour
favoriser le développement de ces pays, il faudrait réduire le coût des
transferts, ce qui permettrait aux familles de bénéficier de 2 milliards d'euros
supplémentaires.
Stéphane Fratacci a montré l'enjeu de la réduction des coûts
qui serait de « maximiser l'impact positif sur le développement. Le
ministère français contribue à accompagner le développement des pays d'origine
et à encourager au départ des migrants qui le souhaitent vers les pays
d'origine. » Dans cette optique, a été mis au point un « programme
solidaire » soutenant les migrants porteurs de projets économiques « à
dimension locale » visant à créer des richesses dans les pays d'origine. Le
ministère de l'Immigration propose trois axes pour réduire les coûts de
transfert : développer les opérations qui encouragent la concurrence entre
organismes de transferts d'argents via un nouveau site Internet permettant une
comparaison de prix ; créer un fonds fiduciaire « migrations et développement »
doté de près de 6 millions d'euros pour soutenir, notamment, la réforme du cadre
réglementaire en matière de transferts d'argents internationaux ; favoriser
l'émergence de produits financiers innovants, qui aident à l'investissement
productif, à la création d'entreprises, à la construction de structures
d'utilité publique et à l'organisation de séminaires.
Delphine Amarzit a ajouté que « les migrants ont la
capacité de puiser dans leurs poches pour subvenir aux besoins de leurs
familles lorsque l'État devient défaillant ». Elle a pris
pour exemple la diaspora comorienne qui, en 2009, « a su compenser les
insuffisances de l'État dans le paiement des salaires des
fonctionnaires ».
Le rapport « Réduire les coûts des transferts d'argent des
migrants et optimiser leur impact sur le développement : outils et produits
financiers pour le Maghreb et la Zone franc », préparé par l'association Épargne
sans frontière et cofinancé par la BAD et l'AFD, a été présenté à l'issue du
séminaire. Les propositions du rapport portent sur l'amélioration de la
bi-bancarisation dans les pays de résidence et les pays d'origine, la mise au
point de produits financiers innovants, le soutien aux nouvelles technologies de
paiement dématérialisé et l'adaptation des cadres réglementaires et
législatifs.
Carmen Féviliyé
Pour en savoir plus : www.afd.fr
Par Jrang An@go.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire