Légende 1 : Le Zambien Kennedy Mweene, meilleur gardien de cette 28e CAN, embrasse le précieux trophée sur la pelouse du stade de l'Amitié de Libreville (crédit photo : cafonline). Légende 2 : L'Ivoirien Didier Drogba, qui a manqué un penalty à la 69e, échoue en finale de la CAN comme lors de l'édition 2006. Légende 3 : Légende vivante du football zambien et président de la ZFA, Kalyusha Bwalya, en costume coupe en main, peut jubiler et partager ce succès avec ses joueurs.
Tombeuse des Ivoiriens, la Zambie monte sur le toit de l'Afrique
Les Chipolopolo Boys de Zambie ont battu la Côte d'Ivoire aux tirs au
but lors de la finale de la CAN, à Libreville. Un premier succès continental des
Zambiens qui clôture une belle édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
Dans un stade de l'Amitié bondé et sous les yeux d'un parterre de chefs d'État,
dont le président Denis Sassou N'Guesso, la CAN revient en Afrique subsaharienne
dix ans après le sacre du Cameroun.
Face à l'armada ivoirienne, donnée gagnante par la majorité des observateurs,
la Zambie opposait un collectif construit sur la durée, un mental à toutes
épreuves et une force mystique abreuvée par la mémoire des aînés disparus, au
large de Libreville, en avril 1993. Mais ce n'est pas tout : ces Zambiens, qui
évoluent au pays, en Afrique du Sud ou au TP Mazembe, sont aussi pétris de
talent. Les Katongo, Mayuka, Mweene (photo 1) ou Kalaba sont de beaux
vainqueurs. Si les supporteurs des Éléphants ont souligné le penalty raté de
Drgiba qui aurait pu faire basculer le cours du match, il ne faut pas oublier le
poteau de Christopher Katongo lors des prolongations.
Les Chipolopolo bousculent les favoris ivoiriens dès l'entame du
match
Ce duel entre les deux meilleures attaques du tournoi (9 buts
inscrits) est débuté tambours battants par les Zambiens, qui bousculent la
meilleure défense de la CAN (zéro but encaissé) : Sinkala pousse Copa Barry à la
parade dès la 2e minute. S'ensuivent plusieurs actions zambiennes (tête
au-dessus de Mayuka à la 14e, coup franc de Kalaba dévié in extremis à la 23e,
puis frappe trop timide de ce même Kalaba à la 25e). Rapidement privés de
Musanda, le « papa » de la défense, la Zambie est peu inquiétée par des
Éléphants, peut-être paralysés par la pression « politique » et par l'enjeu.
Les Éléphants répliquent timidement, mais le collectif zambien tient bienMais les Ivoiriens ont du talent à revendre : la talonnade de Drogba pour Yaya Touré l'illustre, mais la frappe du Ballon d'or africain s'échappe du cadre (30e). La frappe trop appuyée de Gervinho à la 37e, ne trouve pas meilleur sort, et c'est sur un score vierge que les équipes rentrent aux vestiaires. La seconde mi-temps reprend sur quelques banderilles ivoiriennes (Gervinho à la 48e, Drogba à la 54e), mais les Zambiens prouvent qu'ils savent aussi défendre, dans un élan collectif efficace.
Penalty manqué ou intervention divine des aînés disparus
?
Le premier tournant de ce match a lieu à la 69e : Gervinho
s'engouffre dans la surface et s'écroule sous la charge (légère) de Chansa :
l'arbitre siffle penalty. Didier Drogba, qui avait échoué dans cet exercice en
quart-de-finale, s'élance et expédie la sphère dans le ciel de Libreville. Le
joueur de Chelsea incrimine d'un geste hautain la pelouse, mais d'autres, plus
romantiques ou spirituels, y verront l'intervention mystique des glorieux aînés
disparus.
Le poteau envoie les deux équipes aux tirs au but
La
partie se poursuit, dominée par des Ivoiriens conscients que la finale leur
échappe. Le tir trop croisé de Gradel (88e) semble d'ailleurs confirmer que les
Dieux du football ont choisi la Zambie. En prolongations, les frères Katongo,
Félix à la passe et Christopher à la conclusion, peuvent ouvrir le score, mais
Barry s'illustre du bout du pied et dévie sur son poteau (95e). À la 117e, c'est
Mweene, le meilleur gardien de cette CAN, qui sauve les siens devant Gervinho et
envoie les deux équipes aux tirs au but.
La Zambie s'adjuge une séance digne d'un film d'Alfred Hitchcock
Haletante et prenante, cette
séance tient en haleine le continent. Une litanie de tirs dans la lucarne, un
arrêt de Mweene face à Bamba annulé par l'arbitre sénégalais, un nouvel arrêt
face à Touré, suivi de l'échec du jeune Kalaba et de Gervinho et enfin, la
délivrance finale sur le tir vainqueur de Sunzu, du TP Mazembe. La Zambie
l'emporte 8 tirs au but à 7 et célèbre, dans la joie et la prière, ce premier
succès. Formidable catalyseur du groupe zambien, le sélectionneur Hervé Renard
peut alors porter en triomphe son défenseur blessé, Musanda, et son président,
Kalusha Bwalya (photo 1). Après dix-neuf ans de deuil, la Zambie peut enfin
honorer ses anciens dans la joie et la victoire.
Zambie-Côte d'Ivoire : 0-0 (8-7 aux tirs au but)
Stade de
l'Amitié de Libreville, 40 000 spectateurs
Arbitre : M.
Diatta (Sénégal)Tirs au but : réussis par C. Katongo,
Mayuka, Chansa, F. Katongo, Mweene, Sinkala, Lungu et Sunzu, manqué par Kalaba
pour la Zambie, réussis par Tioté, Bony, Bamba, Gradel, Drogba, Tiéné et Ya
Konan, manqués par K.Touré et GervinhoAvertissements :
Mulenga (69e) pour la Zambie, Tioté (63e) et Bamba (66e) pour la Côte
d'IvoireZambie : Mweene-Nkausu, Sunzu, Himoonde, Musanda
(Mulenga, 12e, puis F.Katongo, 74e)-Lungu, Sinkala, Chansa, Kalaba-C. Katongo
(cap), Mayuka Sélectionneur : Hervé Renard
(France)Côte d'Ivoire : Barry-Gosso, Touré, Bamba,
Tiéné-Tioté, Zokora (Ya Konan, 75e)-Gervinho, Yaya Touré (Bony, 87e), Kalou
(Gradel, 63e)-Drogba (cap)Sélectionneur : François Zahoui
(Côte d'Ivoire)
Camille Delourme
Par Jrang An@go.
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