Quelque 20 000 participants de plus de 140 pays sont présents à
Marseille pour une semaine de réflexions et d'échanges
Le Premier ministre français, François Fillon, le président du Comité
international du forum, Benedito Braga, et d'autres intervenants ont souligné
d'une même voix la nécessité de placer l'eau au cœur des politiques
internationales de développement. « Nous devons réfléchir aux moyens de
rendre l'accès universel à l'eau en 2030 », a déclaré François Fillon.
Rappelant les morts causées chaque année par manque d'eau salubre, il a invité
« la communauté internationale à se mobiliser pour y remédier »,
plaidant pour une gouvernance mondiale de l'eau : « Il n'y a aucune raison
qu'il y ait une organisation mondiale du commerce et pas une telle organisation
de l'environnement », a-t-il martelé.
L'apport de la France en Afrique pour l'accès à l'eau et à
l'assainissement
En matière d'actions concrètes de solidarité internationale, François Fillon
a cité le financement de projets en Afrique subsaharienne, où 350 millions de
personnes sont privées d'accès à l'eau et 450 millions à l'assainissement.
L'aide française vise la création, chaque année, d'un accès à l'eau potable pour
800 000 personnes en moyenne, et à l'assainissement pour 500 000 personnes. La
France s'est également engagée à apporter 40 millions d'euros à la réforme de
l'initiative de la Banque africaine de développement en matière
d'approvisionnement en eau et d'assainissement en milieu rural.
L'apport de l'Union européenne en Afrique
Le commissaire européen chargé du développement, Andris Pielbalgs, a rappelé
que plus de 3 000 enfants meurent chaque jour en raison du manque d'eau potable,
et a fait le point sur les résultats de l'Initiative européenne pour l'eau.
Parmi les résultats concrets de cette initiative, figure la création d'un
mécanisme de financement spécifique : la Facilité eau ACP-UE (Afrique, Caraïbes
et Pacifique-Union européenne). Celle-ci a déjà alloué 700 millions d'euros pour
des projets dans le secteur de l'eau et de l'assainissement au sein des pays
ACP. Au total, en ajoutant d'autres programmes européens dédiés à l'eau et à
l'assainissement, ce sont près de 3 milliards d'euros qui ont été investis
depuis 2003 dans le secteur.
Pour une meilleure répartition des ressources en eau avec la prise en
compte des populations
« Si l'eau de la planète équivalait à 5 litres, la part utilisable ne
représenterait qu'une cuillerée ». C'est le rappel qu'a fait le Premier
ministre de Corée du Sud, Hwang-Sik Kim, pays hôte du prochain Forum mondial de
l'eau (FME), pour introduire son discours, et plaider pour une meilleure gestion
des ressources en eau.
Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de prendre en compte
les populations et la société civile pour résoudre les questions liées à la
pénurie d'eau. La situation du Niger a été largement évoquée, où le lac Tchad
est passé d'une superficie de 25 000 km2 dans les années 1960 à moins de
1 500 km2 aujourd'hui. Pourtant, tout le monde a reconnu qu'il était possible
d'agir efficacement. En Corée du Sud par exemple, un projet de réhabilitation de
quatre fleuves a permis de lutter contre la pénurie d'eau, et ainsi de réduire
fortement les inondations.
La coopération, un élément essentiel pour les problèmes liés
d'eau
Les intervenants ont souligné l'importance de la capitalisation et de la
diffusion des savoirs ainsi que de la coopération régionale et internationale,
l'une des clés de l'adaptation aux impacts du changement climatique : si l'eau
ne s'arrête pas aux frontières, la coopération peut renforcer l'intensité et la
fréquence des problèmes d'accès. C'est le cas de l'initiative « A l'eau
l'Afrique, à l'eau le monde », qui a permis de mobiliser au Niger six pays
de la sous-région pour préparer le sixième FME.
Les orateurs ont mis en avant l'importance des sommets internationaux, et
rappelé la force des actions concrètes, en insistant sur la nécessité d'inclure
la question de l'eau, dans une approche transversale, « dans tous les
sommets internationaux sur l'environnement », notamment la prochaine
conférence de Rio+20.
Le processus politique va constituer un volet important de ce FME, qui sera
sanctionné par une Déclaration ministérielle, un Manifeste parlementaire. La
conférence ministérielle devra, quant à elle, définir les priorités pour l'eau
dans la perspective de Rio+20, notamment accélérer la mise en œuvre du droit de
l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, souligner la contribution de
l'eau à l'économie verte dans un contexte de développement durable et
d'éradication de la pauvreté, et inscrire l'eau dans un cade de gouvernance et
de coopération qui s'appuie sur les Objectifs du millénaire pour le
développement jusqu'en 2015 et au-delà.
Quelques chiffres :
. 884 millions de personnes n'ont pas un accès adapté à des
sources d'eau améliorée.
. Depuis 1990, 2 milliards de personnes ont obtenu accès à l'eau
potable.
. 2,6 milliards de personnes vivent sans assainissement
amélioré.
. 70% de l'eau douce mondiale est consommée par
l'agriculture.
. D'ici 2035, la consommation globale d'énergie augmentera de
46%.
. D'ici 2050, la population atteindra 9,1 milliards et la
demande alimentaire augmentera de 70%.
Par Jrang An@go.
Mieux vaut vivre enchaîné près de celui que l'on aime, que libre au milieu des jardins près de celui que l'on hait.
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