mercredi 21 mars 2012

Mode : bientôt une nouvelle collection du styliste Djibril Kachidi

Photo 1 : Une séquence de la collection « La tentation ».   Photo 2 : Le styliste congolais, Djibril Kachidi.

Le spécialiste de la mode congolaise de la génération montante a annoncé la présentation officielle dans les prochains mois, à Brazzaville, de sa collection en chantier intitulée « Tentation »
Djibril Kachidi a récemment créé la sensation à Kinshasa (RDC) avec ses créations « Divinity ». Mais, selon lui, sa nouvelle collection, « Tentation » traduit « l'étape de l'immaturité à la maturité. On ne peut pas prétendre devenir mature sans frôler la tentation », explique-t-il. Doué d'un talent qui force le respect, Djibril Kachidi soutient que le corps de la femme est une arme secrète qui lui permet d'attirer pour créer l'envie. « Par cette arme, la femme peut avoir sa stabilité. Dieu est l'auteur de cette arme que nous appelons la tentation », poursuit-il.


À travers ses nouvelles créations, Djibril Kachidi estime donc approcher la maturité. « Il arrive qu'on cède à la tentation à cause de notre faiblesse. C'est dans la faiblesse que l'on devient fort », ajoute l'artiste. Convaincu que les premiers stylistes au monde étaient des Africains, hélas, l'Afrique ne parvient pas à faire vivre son stylisme, n'en tirant aucun profit. « Pourtant, le styliste est un opérateur économique et peut jouer un rôle important dans le processus de développement d'un pays », indique Djibril Kachidi.

L'homme étant le reflet de son milieu, il doit vivre en parfaite harmonie avec la nature. « Le stylisme pour moi c'est une passion. Toutefois, lorsque ce feu brûle en moi, j'ai envie de m'exprimer. Ces derniers temps, je m'exprime sur le cubisme, c'est-à-dire, des figures géométriques mélangées pour donner une quelconque image, ainsi que l'a fait Picasso », souligne le styliste. Travailler sur le cubisme pour lui, c'est vouloir cacher un message dans l'abstrait.

Pour exprimer ses états d'âme, Djibril Kachidi, au cours du défilé de mode organisé en marge des festivités des cinquante et un ans de l'indépendance congolaise à Ewo, avait présenté sa collection « Dépassement ». Et de faire remarquer : « Dépassé par les événements que j'ai vécus moi-même, c'était peut-être un message pour l'ensemble de la communauté que j'avais exprimé à travers ma création. Au regard de ce que nous connaissons avec le sinistre de Mpila, beaucoup disent aujourd'hui être dépassés. »

Aujourd'hui, l'ambition de Djibril Kachidi est de faire asseoir le stylisme au Congo afin de persuader le monde extérieur que les Congolais sont capables de créer la sensation. Le problème à son avis reste le fait que les stylistes et modélistes congolais ne sont pas animés par les mêmes motivations. « L'argent est un mauvais ami lorsqu'on le place avant toute chose, il tue l'art. Il vaut mieux qu'il accompagne toute initiative pour réussir, plutôt que de le placer avant », déclare-t-il.

L'art étant une vision, c'est à travers les vêtements que ce styliste congolais exprime ses pensées pour avoir étudié les couleurs. « Dis-moi ce que tu portes et je te dirai ce que tu es, tel est mon devoir. Je peux à travers les couleurs lire ce qu'est la personne. Or, souvent nous arborons les couleurs sans le savoir, alors que cela interprète notre façon de voir », précise Djibril Kachidi. Laisser à la postérité la griffe qui porte son nom, tel est le rêve prémonitoire de Djibril Kachidi.
Jean Dany Ebouélé

                             Par Jrang An@go.

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