Lors de l'interview qu'il a accordée à la presse nationale, le
président de la Commission nationale d'organisation des élections(Conel), Henri
Bouka, a reconnu que, contrairement à celle de l'intérieur du pays, la
population brazzavilloise ne montre pas d'enthousiasme à participer à
l'opération de révision extraordinaire des listes électorales.
Pour ce qui concerne les trois circonscriptions électorales dévastées par les
explosions du 4 mars, Henri Bouka a indiqué quela participation ou non des
électeurs de cette partie du pays au prochain scrutin relevait de la compétence
du président de la République et de la Cour constitutionnelle.
Question : Monsieur le Président, une autre prorogation de
l'opération de révision extraordinaire des listes
électorales est-elle envisageable ?
Henri Bouka (HB) : En matière de révision extraordinaire des
listes électorales, dix jours suffisent pour capter des milliers d'électeurs,
c'est-à-dire pour réaliser des retranchements, des ajouts et des
inscriptions. À quelques jours de la fin de l'opération, je ne peux pas vous
certifier qu'il y aura une autre prorogation ou non. Sans vouloir me substituer
au gouvernement, je pense que nous devrions clore cette
opération le 30 mars.
Question : Quel est le sort des trois circonscriptions électorales
qui ne sont plus habitées à cause du drame du4 mars ?
HB : Il n'y a pas eu de révision des listes électorales dans
ces trois quartiers. Or, pour aller aux élections, il faudrait que la liste
électorale soit actualisée. En réalité, le cas de ces trois entités
électorales relève de la haute compétence du président de la République qui est
seul habilité à convoquer le corps électoral. Il peut décider d'annuler ou
non le vote dans cette partie du pays, en s'appuyant sur la Constitution de la
République, qui précise en son article 92 qu'en cas de circonstances
exceptionnellement graves empêchant le déroulement normal des élections, la Cour
constitutionnelle peut décider de la prolongation des mandats des députés
et des sénateurs.
Question : La Conel prévoit-elle un traitement particulier pour les
populations autochtones concernant leur participation aux
scrutins ?
HB : En matière électorale, nous ne faisons pas de
distinction entre les autochtones et les Bantous. Toutes les personnes recensées
participent au scrutin.
Question : Pouvez-vous nous faire le point à mi-parcours de
l'opération de révision extraordinaire des listes électorales ?
HB : Le taux de participation est plus fort à l'intérieur du
pays qu'à Brazzaville. Je veux profiter de vos micros et publications pour dire
à la population congolaise que l'établissement des listes électorales est
l'affaire de tous. Certes, l'Administration a la responsabilité de mettre en
place toute la logistique. Les populations, quant à elles, ont le devoir d'y
participer massivement afin de pouvoir exercer leur droit de vote.
Propos recueillis par Roger Ngombé
Par Jrang An@go
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