Le doyen de la faculté des lettres et des
sciences humaines de l'université Marien-Ngouabi a fait cette proposition le 21
mars au cours de l'atelier de renforcement des capacités sur la prise en charge
médico-psychologique des victimes du sinistre du 4 mars à Brazzaville
Dans son plaidoyer, Dieudonné Tsokini a rappelé les différents acteurs à
leurs responsabilités en tant que gestionnaires de l'objet psychique, en
l'occurrence le traumatisme, face à ce qu'il a qualifié d'actualité
alarmante.
« Mon propos, a-t-il déclaré, se réfère à la dynamique
événementielle du moment, événement tragique qui nous étreint tous, mais qui
appelle un sursaut à la fois individuel, collectif et professionnalisant afin de
réagir et surtout d'agir. C'est l'action qui est attendue de nous, par delà
l'aide humanitaire très visible qui se déploie au jour le jour, destinée à faire
face à l'urgence vu l'acuité et l'immensité de la blessure et de la souffrance
subséquente ».
Devant l'urgence, Dieudonné Tsokini, en sa qualité de psychologue clinicien,
pense que « l'anticipation oblige à répondre en faisant fi de l'exigence
clinique classique du point de vue de la démarche, où la demande est au
fondement de l'intervention psychologique ». Selon lui, « l'urgence
appelle d'autres attitudes, d'autres réflexes, d'autres pratiques et techniques
réarticulées en fonction de l'objet au nombre desquelles le trauma-counseling
qui, à n'en point douter, constitue un outil tout à fait indiqué en cette
circonstance. »
L'effroi dû à la soudaineté de lourdes détonations assourdissantes et la
gravité des violences ont généré des traumatismes qui doivent être pansés et
gérés pour une reconstruction psychique et morale de l'ensemble des populations
directement et indirectement victimes, singulièrement celles se trouvant
actuellement dans les différents sites, et ce, malgré la résilience que
certaines peuvent manifester en fonction de leur personnalité.
Soulignant l'enjeu du moment et les attentes placées dans les psychologues
par les pouvoirs publics et la communauté nationale tout entière, Dieudonné
Tsokini a indiqué : « Nous avons le devoir de répondre par une technicité
requise et non point hasardeuse, une technicité à laquelle nous devrons notre
reconnaissance nationale par une réponse d'envergure à la dimension de la
calamité humaine et sociale. »
Par ailleurs, il s'est dit confiant et rassuré au regard de la pertinence des
outils d'interventions déclinés par les différents orateurs, dont la crédibilité
et l'efficience ne souffrent aucune contestation, d'autant plus que leur
validation a été faite sur la base de critères scientifiquement éprouvés.
En conclusion, le Pr Dieudonné Tsokini, conscient de la responsabilité qui
incombe aux psychologues, a rappelé : « Nous devons mettre le meilleur de
nous-mêmes pour que, à terme, la perspective de la création d'une cellule
d'urgence médico-psychosociale puisse trouver un écho favorable auprès des
décideurs et devenir une réalité vivante, crédible, respectable, devant jouir de
toute la notoriété et légitimité institutionnelle qui lui serait dévolue en
matière de gestion des crises et catastrophes. »
Par Jrang An@go.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire