Après avoir organisé un coup de force dans la nuit du 21 au 22
mars, qui a conduit à la chute du régime, les soldats mutins ont annoncé, très
tôt ce matin, la suspension de toutes les institutions du pays
Dans une déclaration aux premières heures de la matinée aujourd'hui, le
porte-parole du Comité national pour le redressement de la démocratie et la
restauration de l'État, lelieutenant Amadou Konaré, a annoncé que les mutins
avaientmis fin au régime du président Amani Toumani Touré à
cause de « l'incapacité » du gouvernement à mettre des moyens pour
combattre la rébellion touarègue dans le Nord.
Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sonago, a pris la parole peu
après pour signaler qu'un couvre-feu avait été décrété à compter du même jour,
notamment de 0h00 à 6h00et ce, « jusqu'à nouvel
ordre ». Il a justifié cela par le « manque de matériel adéquat pour la
défense nationalemis à la disposition de l'armée pour lutter contre la
rébellion » mais aussi par « l'incapacité du pouvoir à lutter contre le
terrorisme ».
Les militaires qui revendiquent le pouvoir ont déclaré n'avoir
aucune intention de le confisquer et se sont engagés à le rendre aux civils
après des élections libres et transparentes.Des sources bien informées indiquent
que plusieurs arrestations ont été opérées, dont le ministre des Affaires
étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, et le chef du département de
l'Administration du territoire, Koufougouna Koné.
Selon des témoins, les militaires se contentaient, au début du putsch, de
tirer en l'air pour revendiquer plus de moyens pour combattre les rebelles dans
le Nord Mali et un changement radical dans le commandement des troupes sur
place. La situation a pris une autre allure lorsque les insurgés ont investi
la radiotélévision nationale et le palais présidentiel,après des échanges de
tirs nourris avec la garde présidentielle, obligeant ainsi le président Amani
Toumani Touré et ses hommes à quitter le palais présidentiel.
La situation au Mali suscite des réactions un peu partout. La
France, ancienne puissance coloniale par exemple, a appelé au respect
constitutionnel. « Nous avons condamné ce coup d'État militaire parce que
nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles.
Nous demandons le rétablissement de l'ordre constitutionnel. Des
élections étaient programmées pour avril. Il faut qu'elles aient lieu le
plus vite possible », a déclaré le ministre français des Affaires
étrangères, Alain Juppé.
Washington, de son côté, a demandé au Mali de régler la crise politique par
le dialogue et a « condamné tout recours à la violence ». Le
département d'État américain a invité les Maliens, dans cette période
cruciale, à « préserver la démocratie ». Le secrétaire général de
l'ONU, Ban Ki-moon, a, quant à lui, appelé « au calme et à ce que les
doléances soient résolues pacifiquement ».
Rappelons que le Mali est confronté depuis la mi-janvier à des attaques des
rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad et d'autres
groupes armés touaregs. Des hommes lourdement armés, qui ont combattu pour le
régime de Mouammar Kadhafi, disent avoir déjà pris le contrôle de plusieurs
villes du Nord du pays.
Nestor N'Gampoula
Par Jrang An@go.
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