Les préfets, sous-préfets, administrateurs-maires et
maires ne peuvent plus assurer la fonction de président au niveau des
commissions départementales et locales d'organisation des
élections
La décision a été prise le 17 décembre à Ewo, dans la
Cuvette-Ouest, à l'issue de la concertation politique qui a regroupé les membres
du gouvernement, les membres des partis de la majorité, ceux des partis de
l'opposition, ceux des partis du centre, ainsi que les représentants de la
société civile et ceux du corps diplomatique accrédités au Congo. La présidence
des commissions départementales et locales est désormais confiée aux
fonctionnaires ou personnalités jouissant d'une bonne moralité et nommés par
l'administration.
Les participants ont également recommandé la création de deux
nouvelles circonscriptions électorales au niveau des circonscriptions
administratives dont le ressort territorial ne correspond pas aux
circonscriptions électorales existantes ; l'introduction progressive dans la
législation nationale de l'usage du bulletin unique ; la prise d'une disposition
précisant les pouvoirs des délégués nationaux de la Commission nationale
d'organisation des élections (Conel), qui devraient cosigner les documents
sanctionnant le scrutin pour marquer son autorité sur les commissions locales ;
l'amendement de certaines dispositions de la loi électorale et les décrets
subséquents pour donner une base juridique aux améliorations proposées lors de
la concertation ; la nécessité d'opérer une réorganisation administrative,
susceptible de permettre un redécoupage électoral global, afin de rapprocher
l'administration publique des populations, et de mieux organiser les élections ;
enfin, la diligence de la procédure d'adoption et de promulgation de la loi sur
le financement des campagnes électorales.
Le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Raymond
Zéphirin Mboulou, qui a assuré la présidence des travaux pendant trois jours, a
appelé les participants, lors de la clôture des travaux, à maintenir la
dynamique du dialogue enclenché par le gouvernement. Il a invité les
représentants des partis politiques, toutes tendances confondues, ceux de la
société civile et des confessions religieuses, à faire parvenir au plus vite les
listes de leurs représentants auprès du ministère pour la réorganisation de la
Conel.
L'ambassadrice de la République centrafricaine au Congo, Marie
Charlotte Fayanga, a loué la maturité politique des participants à la
concertation, « au regard de la qualité des débats », a-t-elle déclaré.
Elle a reconnu la capacité des hommes politiques congolais à trouver des
solutions à leurs incompréhensions ou divergences sans le concours d'une
médiation étrangère. La diplomate a exhorté les acteurs politiques congolais à
capitaliser les acquis de la réunion d'Ewo.
De son côté, le président de l'Union pour la république et la
démocratie (UDR-Mwinda), Guy Romain Kinfoussia, qui a lu le mot des partis
politiques, toutes tendances confondues, a salué la tranquillité qui a
caractérisé le déroulement des travaux. L'orateur a recommandé au gouvernement
de tout mettre en œuvre pour la mise en pratique des résolutions issues de cette
réunion, dans la perspective de consultations transparentes, apaisées et
crédibles.
Pour sa part, Germain Loubota, qui a lu le discours des
représentants de la société civile, a marqué la disponibilité de sa structure à
accompagner le processus électoral au Congo. Il a invité les acteurs politiques
et le gouvernement à veiller à la traduction dans les faits des recommandations
de la concertation politique d'Ewo.
Abordé par la presse à la fin de la réunion, le secrétaire
général de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Pascal Tsaty
Mabiala, a déclaré : « Lorsque l'on vient à une rencontre de cette nature,
on ne peut pas tout gagner et tout perdre. Nous avons constaté des avancées
significatives par rapport à la concertation de 2009. » À la question de
savoir pourquoi les autres membres du Front des partis de l'opposition
congolaise ne sont pas venus à la concertation, le secrétaire général de l'UPADS
a répondu que l'échantillon représentatif de l'opposition, présent aux assises,
était déjà important.
L'ancien ministre Aimé Mambou Gnali, membre de l'opposition,
estime que le travail va maintenant commencer avec la mise en œuvre des
recommandations issues de la réunion d'Ewo. « Nous souhaitons que le
gouvernement continue sur la voie du dialogue permanent qui épargnera le Congo
de toutes les dérives nées des consultations électorales », a-t-il
conclu.
La concertation politique s'est tenue dans des conditions de
sécurité garantie et dans une ambiance détendue, étant donné que les
congressistes travaillaient jusque tard dans la nuit. Chose qu'ils n'auraient
peut-être pas pu faire à Brazzaville, sous le prétexte d'une éventuelle
insécurité.
Les groupements et partis politiques ayant pris part à
la concertation politique d'Ewo :
Rassemblement de la majorité présidentielle (RMP) ; Union
panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) ; Parti congolais du travail
(PCT) ; Union des partis du centre (UPC) ; Rassemblement des acteurs de la
démocratie (RAD) ; Front républicain des rénovateurs (F2R) ; Mouvement congolais
pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) ; Conseil national des
républicains (CNR) ; Union pour la démocratie et la République (UDR-Mwinda) ;
Union pour la démocratie et la République (UDR-Mwinda authentique) ; Jeunesse
unie pour la République (JUR) ; Rassemblement des forces pour la démocratie
(RFD) ; Union patriotique pour la démocratie et le progrès (UPDP) ; Union pour
la République (UR) ; Congrès pour la démocratie et la République (CDR) ; Parti
pour l'alternance démocratique (PAD) ; Rassemblement pour la démocratie et le
progrès social (RDPS) ; Mouvement action et renouveau (MAR), Union des forces
démocratiques (UFD) ; Mouvement pour la démocratie et le progrès (MDP) ;
Rassemblement citoyen (RC) ; Convergence citoyenne (CC) ; Mouvement pour
l'unité, la solidarité et le travail (MUST) ; Mouvement pour les intérêts
congolais et le salut (MIS) ; Rassemblement pour la démocratie et le
développement (RDD) : Parti républicain et libéral (PRL).
Roger Ngombé
Par Jrang An@go.
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