La deuxième conférence de l'Union africaine des ministres en
charge de la mise en valeur des ressources minières s'est achevée, vendredi, à
Addis-Abeba, en Ethiopie, par l'adoption d'une déclaration réaffirmant la
volonté des Etats africains de faire en sorte que le secteur minier contribue, à
coté d'autres, à l'éradication de la pauvreté sur le continent.
Appelée Déclaration d'Addis-Abeba sur l'édification d'un
avenir durable pour l'industrie extractive en Afrique : de la vision à l'action,
ce texte est un condensé de recommandations et d'engagements dont la mise en
œuvre appellera, dans une grande mesure, la concertation régulière entre pays
signataires. Tout au long des débats, sur l'adoption de cette déclaration, le
lien a été fait sur les ressources minières et la souveraineté des Etats. Ce qui
explique qu'à côté de la volonté commune exprimée par les délégations de voir
les Etats « protéger et sauvegarder leurs ressources naturelles contre le
pillage de toute sorte », le chemin consacrant une meilleure gouvernance de
ce secteur d'activités reste long.
S'agissant, par exemple, du règlement des litiges qui
pourraient survenir de l'exploitation des ressources minières dans un pays
tiers, les participants n'ont pas pu s'accorder sur la désignation d'un organe
continental susceptible d'arbitrer ce genre de conflits. Il est apparu difficile
de situer la nature de ces litiges qui peuvent soient, opposer des Etats entre
eux, des communautés vis-à-vis des entreprises ou alors les entreprises
vis-à-vis des Etats.
La déclaration relaye néanmoins un appel en direction des Etats
membres, afin qu' « ils mettent en place un secteur d'exploitation minière
qui préserve durablement l'environnement et qui est socialement responsable
grâce au renforcement des évaluations de l'impact environnemental et social, à
l'élaboration et à l'adoption des normes environnementales, sanitaires et de
sécurité commune ».
Le besoin de maximiser les avantages tirés de l'exploitation
des ressources minières du continent est à la base d'un second appel invitant
dans la même déclaration les Etats africains à intégrer « les meilleures
pratiques de gouvernance telles que l'Initiative pour la transparence dans les
industries extractives (ITIE) » de même qu'à « protéger et sauvegarder
leurs ressources naturelles contre le pillage sous toutes ses formes ».
Il a été également proposé la création d'un centre africain de
recherche en politique minière, dont l'une des missions serait de fournir les
capacités stratégiques en matière d'appui techniques aux Etats et aux
communautés économiques régionales. En direction des compagnies minières opérant
en Afrique, la déclaration les invite à adhérer à la charte de développement
durable du Conseil international des mines et métaux et de la Global Reporting
Initiative, des mécanismes qui ont le bénéfice, peut-on comprendre, d'aider à la
bonne gouvernance entrepreneuriale.
Vingt-huit pays au total, sur les cinquante-quatre que compte
d'Union africaine ont pris part à cette conférence qui a connu la participation
des communautés économiques régionales, de plusieurs organisations
internationales et de pays non-africains, comme la France, à travers l'Agence
française de développement ou encore le Canada, représenté par l'Agence
canadienne de développement international.
Avant le choix du Mali comme pays hôte de la prochaine
conférence dans deux ans, le ministre congolais des Mines et de la géologie a
prononcé, au nom de ses pairs, le mot de remerciement de la conférence aux
autorités éthiopiennes pour la tenue de ces assises. Dans celui-ci, Pierre Oba a
réitéré l'engagement des gouvernements signataires de la Déclaration
d'Addis-Abeba à traduire dans les faits les recommandions contenues dans
celle-ci.
Par Jrang An@go.
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