samedi 10 décembre 2011

Musique : l'éducation artistique et musicale s'impose aux musiciens congolais


Photo : Gervais Hugues Ondaye au cours de son exposé.


Le membre du bureau exécutif du Conseil international de la musique (CIM), Gervais Hugues Ondaye, l'a évoqué au cours d'un échange avec des acteurs musicaux et des journalistes le 9 décembre à Brazzaville

Pendant plus de deux heures, Gervais Hugues Ondaye s'est montré disposé à éclairer certains points d'ombre depuis son élection le 1er octobre au bureau exécutif du CIM. Il a sensibilisé l'auditoire aux enjeux dudit conseil créé en 1949, et au bureau exécutif duquel le Congo accède pour la première fois. L'instance étant peu connue des Congolais, Gervais Hugues Ondaye a développé sa communication sur ce que le CIM et l'Afrique attendent de lui avec le concours des Congolais impliqués dans le secteur musical.
 
Le but essentiel de cette organisation est de proposer des orientations à l'Unesco sur les questions liées aux métiers de la musique. « Le CIM a pour mission de défendre et promouvoir la diversité musicale pour permettre l'accès à la culture pour tous, avec un actif de deux cents millions de membres », a-t-il précisé.

Pendant son mandant au bureau exécutif du CIM, il a été convenu avec la Banque mondiale la réalisation de certains projets. La Banque mondiale s'est en effet engagée à mettre à la disposition dudit conseil les moyens nécessaires à la réalisation d'un important programme lié au secteur musical. Il revient aux différents pays africains de formuler des projets susceptibles d'intéresser l'ensemble de la chaîne musicale, de la création à la distribution, en passant par la production.
 
Cette démarche, selon Gervais Hugues Ondaye, n'exclut pas les projets liés à l'éducation musicale. L'éducation artistique, le renforcement des capacités des professionnels, la construction des infrastructures musicales pourront ainsi bénéficier du financement de la Banque mondiale.
« Force est de constater que tous les acteurs de la filière musicale en Afrique, comparativement à ceux de l'Europe ou de l'Amérique, sont pauvres en dépit du potentiel important dont dispose le continent reconnu comme le berceau de la musique », a déclaré l'orateur.
Comment la musique peut-elle contribuer au développement des États ?
Gervais Hugues Ondaye avance qu'en plus des productions des artistes, à la fois porteurs de valeurs et de développement, il existe une myriade d'activités concertées. Dans le secteur du disque, par exemple, on trouve des professionnels tels que producteurs, arrangeurs, techniciens, éditeurs, distributeurs ou vendeurs. Autant pour les métiers de la scène, où l'on trouve tourneurs, organisateurs de concerts, personnels de salle et techniciens du spectacle vivant.

« Autour des métiers de la musique, on doit inclure le volet communication, avec les attachés de presse, les conseils en communication, les photographes, les infographistes, les imprimeurs, les équipes de tournage de clips vidéo, les animateurs radio et télé, mais aussi des journalistes spécialisés. À cela s'ajoutent d'autres métiers, à l'instar des fabricants d'instruments, loueurs et vendeurs, réparateurs, employés de bureau de droits d'auteur, autant de métiers qui peuvent être créés », a rappelé Gervais Hugues Ondaye.

Enfin, l'orateur a plaidé pour la stabilité socioéconomique et politique et la mise en exergue d'une réglementation dans le secteur de la musique pour attirer plus d'investisseurs extérieurs. « L'État, qui dispose des moyens nécessaires, doit investir dans le secteur musical en construisant, par exemple, des infrastructures pendant que se déploient les activités de la municipalisation accélérée à travers le pays », a-t-il suggéré

Cette rencontre avec les acteurs musicaux a été appréciée. D'aucuns ont d'ailleurs souhaité d'autres moments d'échanges pour parfaire la connaissance du CIM par le public. Certains pensent à une structure financière qui viendrait à bout des multiples problèmes que connaissent les musiciens congolais.

                                        Par Jrang An@go.

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