Photo : Gervais Hugues Ondaye au cours de son exposé.
Le membre du bureau exécutif du Conseil international
de la musique (CIM), Gervais Hugues Ondaye, l'a évoqué au cours d'un échange
avec des acteurs musicaux et des journalistes le 9 décembre à
Brazzaville
Pendant plus de deux heures, Gervais Hugues Ondaye s'est montré
disposé à éclairer certains points d'ombre depuis son élection le 1er
octobre au bureau exécutif du CIM. Il a sensibilisé l'auditoire aux enjeux dudit
conseil créé en 1949, et au bureau exécutif duquel le Congo accède pour la
première fois. L'instance étant peu connue des Congolais, Gervais Hugues Ondaye
a développé sa communication sur ce que le CIM et l'Afrique attendent de lui
avec le concours des Congolais impliqués dans le secteur musical.
Le but essentiel de cette organisation est de proposer des
orientations à l'Unesco sur les questions liées aux métiers de la musique.
« Le CIM a pour mission de défendre et promouvoir la diversité musicale pour
permettre l'accès à la culture pour tous, avec un actif de deux cents millions
de membres », a-t-il précisé.
Pendant son mandant au bureau exécutif du CIM, il a été convenu
avec la Banque mondiale la réalisation de certains projets. La Banque mondiale
s'est en effet engagée à mettre à la disposition dudit conseil les moyens
nécessaires à la réalisation d'un important programme lié au secteur musical. Il
revient aux différents pays africains de formuler des projets susceptibles
d'intéresser l'ensemble de la chaîne musicale, de la création à la distribution,
en passant par la production.
Cette démarche, selon Gervais Hugues Ondaye, n'exclut pas les
projets liés à l'éducation musicale. L'éducation artistique, le renforcement des
capacités des professionnels, la construction des infrastructures musicales
pourront ainsi bénéficier du financement de la Banque mondiale.
« Force est de constater que tous les acteurs de la filière
musicale en Afrique, comparativement à ceux de l'Europe ou de l'Amérique, sont
pauvres en dépit du potentiel important dont dispose le continent reconnu comme
le berceau de la musique », a déclaré l'orateur.
Comment la musique peut-elle contribuer au
développement des États ?
Gervais Hugues Ondaye avance qu'en plus des productions des
artistes, à la fois porteurs de valeurs et de développement, il existe une
myriade d'activités concertées. Dans le secteur du disque, par exemple, on
trouve des professionnels tels que producteurs, arrangeurs, techniciens,
éditeurs, distributeurs ou vendeurs. Autant pour les métiers de la scène, où
l'on trouve tourneurs, organisateurs de concerts, personnels de salle et
techniciens du spectacle vivant.
« Autour des métiers de la musique, on doit inclure le
volet communication, avec les attachés de presse, les conseils en communication,
les photographes, les infographistes, les imprimeurs, les équipes de tournage de
clips vidéo, les animateurs radio et télé, mais aussi des journalistes
spécialisés. À cela s'ajoutent d'autres métiers, à l'instar des fabricants
d'instruments, loueurs et vendeurs, réparateurs, employés de bureau de droits
d'auteur, autant de métiers qui peuvent être créés », a rappelé Gervais
Hugues Ondaye.
Enfin, l'orateur a plaidé pour la stabilité socioéconomique et
politique et la mise en exergue d'une réglementation dans le secteur de la
musique pour attirer plus d'investisseurs extérieurs. « L'État, qui dispose
des moyens nécessaires, doit investir dans le secteur musical en construisant,
par exemple, des infrastructures pendant que se déploient les activités de la
municipalisation accélérée à travers le pays », a-t-il suggéré
Cette rencontre avec les acteurs musicaux a été appréciée.
D'aucuns ont d'ailleurs souhaité d'autres moments d'échanges pour parfaire la
connaissance du CIM par le public. Certains pensent à une structure financière
qui viendrait à bout des multiples problèmes que connaissent les musiciens
congolais.
Par Jrang An@go.
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