Les acteurs politiques et les représentants de la
société civile sont réunis en session à Ewo, chef-lieu du département de la
Cuvette-Ouest, depuis ce matin jusqu'au 17 décembre, pour débattre des questions
liées aux prochains scrutins
Les travaux sont dirigés par le ministre de l'Intérieur et de
la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou. Dans son discours d'ouverture, il
a relevé l'irréversibilité du processus démocratique au Congo. L'orateur a
appelé tous les acteurs politiques à créer des conditions pour sa
consolidation.
Le ministre a précisé que le gouvernement s'employait à faire
en sorte que les consultations électorales ne soient plus sources de
contestations débouchant souvent sur des conflits armés. « La présente
réunion s'inscrit dans cette perspective. Car les malentendus naissent parce que
les acteurs sociaux-politiques communiquent rarement », a-t-il indiqué.
« Vos échanges doivent être fructueux et constructifs. En effet, le Congo
doit maintenant aller de l'avant avec le concours des filles et des fils du
pays, après avoir trop souffert des incompréhensions politiques », a
précisé le ministre. Et de rappeler : « La paix doit être le credo de tous
les Congolais et le dialogue leur refrain. »
De son côté, le préfet du département de la Cuvette-Ouest,
Gilbert Mouanda-Mouanda, a relevé que le peuple congolais était désolé des
diatribes des hommes politiques. « Heureusement, a-t-il déclaré,
qu'à certains moments, les hommes politiques congolais ont su donner une
meilleure image de leur capacité à transcender leurs divergences et à donner la
priorité au Congo, notamment lors du dialogue national sans exclusive tenu en
février 1998. » Gilbert Mouanda-Mouanda souhaite que les présentes assises
aboutissent à des conclusions heureuses. Pour cela, il a exhorté les
participants « à placer l'intérêt collectif au-dessus de
l'égocentrisme ».
Rappelons les points essentiels inscrits au projet d'ordre du
jour : la mise en œuvre des recommandations de la concertation politique d'avril
2009 ; la prise en compte de la représentativité à l'Assemblée nationale des
circonscriptions administratives nouvellement créées ; la préparation des
élections législatives de 2012: méthodologie de détermination du corps
électoral ; la représentativité des partis politiques et de la société civile au
sein de la Commission nationale d'organisation des élections (Conel) et la
communication du président de la CONEL, Henri Bouka, sur la traçabilité des
résultats électoraux.
Sont absents à cette réunion d'Ewo, Mathias Dzon, Clément
Mierassa et Rigobert Ngouolali.
Reportage de Roger
Ngombé depuis EwoPar Jrang An@go. .
ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE (APF) : une délégation internationale au Parlement tunisien
La délégation du Réseau des femmes parlementaires de la
Francophonie a achevé le 13 décembre sa visite de deux jours à
Tunis
Françoise Bertieaux (Belgique), Henriette Martinez (France) et
Marie Mariam Gisèle Diasso-Guigma (Burkina Faso) ont assisté à la séance au
cours de laquelle Moncef Marzouk a été élu nouveau président de la Tunisie.
Elles ont rencontré le président de l'Assemblée nationale tunisienne, Mustapha
Ben Jaafar, ainsi que dix femmes parlementaires issues de différents partis
politiques récemment élues à l'Assemblée constituante et des représentantes de
la société civile tunisienne.
Selon un communiqué de l'organisation des parlementaires des
pays ayant le français en partage, l'entretien avec le président de l'Assemblée
nationale de Tunisie « a permis de réitérer l'attachement indéfectible de la
Francophonie parlementaire à la Tunisie, parlement fondateur de l'APF ».
Mustapha Ben Jaafar a pour sa part émis le souhait que le Parlement de son pays
réintègre rapidement les instances de l'APF, insistant particulièrement sur la
coopération et la jeunesse.
« L'avenir des droits des femmes, le développement
économique et social et la réalité quotidienne des parlementaires sur le terrain
ont été à l'ordre du jour de cet échange marqué par la pluralité des opinions
exprimées en toute liberté », indique le communiqué qui fait référence à la
rencontre avec les femmes parlementaires.
Avec les représentantes de la société civile, la délégation de
l'APF a notamment échangé avec des femmes membres de l'Association tunisienne
des droits de l'Homme, de l'Association tunisienne des femmes démocrates et de
la Fédération internationale des droits de l'homme. « Le Bureau de l'APF sera saisi du rapport de la délégation
lors de sa prochaine réunion » qui se tiendra en février prochain à Phnom Penh,
au Cambodge, conclut le communiqué.
Jacques Joachim Yhomby-Opango et ses camarades du
bureau dirigeant du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD)
ont estimé, à l'issue de la réunion du secrétariat exécutif du 10 décembre à
Brazzaville, le moment venu de préparer les échéances politiques de
2012
Sous la direction de son leader, le Rassemblement pour la
démocratie et le développement a publié la liste des onze personnalités chargées
de conduire les délégations dans les départements du 17 au 30 décembre.
Jusqu'à présent, seule la fédération de Brazzaville a été dotée
d'instances restructurées. Jacques Joachim Yhomby-Opango a invité les chefs de
délégations à « être à l'écoute et à faire preuve de rigueur, afin que des
différentes assemblées générales électives sortent de nouveaux dirigeants à la
hauteur des ambitions du parti ».
Les délégations sont conduites par Martial Mathieu Kani pour
les départements du Kouilou et Pointe-Noire ; Anaclet Tsomambet pour le Niari ;
Odile Molosso pour la Bouenza ; Jean Itoua Okemba pour la Lékoumou ; Bertin
Maoungou pour le Pool ; Alphonse Gangoué pour les Plateaux ; Vivien Obanda pour
la Cuvette ; Alphonse N'dinga pour la Cuvette-Ouest ; Guy Barthélémy Niombela
pour la zone fluviale de la Cuvette ; Marcellin Richard Elenga pour la Sangha et
Eugène Sama pour la Likouala.
Thierry Noungou
CONCERTATION POLITIQUE : le Rassemblement des
acteurs de la démocratie annonce sa participation
L'annonce a été faite le 13 décembre au cours d'une conférence
de presse animée par les dirigeants de cette plate-forme. Le Rassemblement des
acteurs de la démocratie (RAD) justifie sa démarche par le fait que la
population du chef-lieu du département de la Cuvette-Ouest doit aussi comprendre
que l'opposition politique existe au Congo, l'autre raison étant qu'il a
toujours lutté contre la politique de la chaise vide.
Le groupement constitué de quatre partis de
l'opposition modérée participera aux assises prévues du 15 au 17 décembre à Ewo,
dans la Cuvette-Ouest. Les responsables du RAD proposent une feuille de route tenant
compte de la sécurité des acteurs politiques pendant la concertation, de la
logistique, du présidium et du secrétariat des travaux. À cela s'ajoutent les
questions de la révision des listes électorales, du découpage du corps
électoral, de la refonte de la Commission nationale d'organisation des
élections. D'après eux, celle-ci devrait se faire en toute impartialité en
associant le gouvernement, les partis politiques et la société civile, d'où son
institutionnalisation à l'instar des autres institutions de la République.
Le RAD a, par ailleurs, salué la démarche engagée par le
ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation dans le
souci de maintenir un climat électoral apaisé. « Il revient au ministère de
prendre en compte les bases définies, mais surtout de capitaliser cette noble
vision plurielle qui rappelle à satiété qu'elle est loin d'être une simple
rencontre de routine, mais bien une stratégie viable pour les pouvoirs
publics », précise-t-il.
Selon ce groupement, les partis politiques qui n'iront pas à la
concertation à Ewo en tireront les conséquences. Interrogé sur la position du
RAD, peu connu du public, qui ferait le jeu du pouvoir, son coordonnateur, Abel
Godefroy Bouckas, a répliqué qu'il regroupait « des vrais opposants parce
que ceux qui font du bruit sont des dissidents du président Denis Sassou
N'Guesso puisqu'ils sont en majorité ses anciens ministres. Le RAD n'est pas une
opposition du ventre »
.
Abordant la situation postélectorale en République démocratique
du Congo, le RAD a invité les différents acteurs politiques à accepter « les
résultats proclamés par la Ceni afin d'épargner à la population un bain de sang
inutile » et à utiliser les voies légales.
Soulignons que le RAD est constitué de l'Union patriotique des
démocrates congolais (UPDC) d'Abel Godefroy Bouckas, de l'Union des forces vives
de la nation (Ufivina) de Jean-Michel Ebaka, de l'Alliance congolaise pour
l'unité et les libertés du peuple (Aculp) de Clotaire Dikamona et du Parti
africain pour le ralliement des sociaux-démocrates (PARSD).
Par Jrang An@go.
Le président de l'institution, Justin Koumba, a marqué le
13 décembre, à la clôture de la session, sa satisfaction quant à l'adoption par
les députés du projet de loi de finances de l'État dans les délais
constitutionnels.
La moisson n'a pas été abondante, nonobstant l'adoption
du projet de loi de finances de l'État exercice 2012.
JR & Cloches |
Le Congo est engagé sur la voie du progrès et de la croissance
économique, mais le chemin à accomplir reste encore long comme dans la plupart
des pays en voie de développement. « Nous ne vivons pas en vase clos, ni dans un monde
immobile. Nous partageons une communauté de destin planétaire avec son lot
d'incertitudes. Notre responsabilité est de nous prémunir, de nous préparer et
de préparer notre jeunesse à surmonter ces incertitudes. Les leçons de notre
histoire économique et financière, même les plus récentes restent, à plus d'un
titre, édifiantes », a ajouté Justin Koumba.
L'orateur a noté que le libéralisme économique, qui prétendait
succéder aux idéologies décadentes, se révèle en elle-même une source de
faillite et de désordre. « Son laisser-faire a déterminé des réussites
partielles, mais a provoqué plus d'appauvrissement que d'enrichissement. Sous
son égide, la mondialisation, le développement, l'occidentalisation - trois
faces du même phénomène - se sont montrés incapables de traiter les problèmes
vitaux de l'humanité. Dans cette situation d'une intense gravité, nous
partageons la thèse qui affirme que la mondialisation constitue à la fois le
meilleur et le pire de ce qui a pu advenir à l'humanité », a-t-il
conclu.
Les grands enjeux environnementaux, les accords
multilatéraux sur l'environnement et le développement, les outils et procédures
d'aide à la décision, les échanges d'expériences et le mécanisme de suivi du
séminaire ont constitué la toile de fond du colloque qui s'est tenu du 7 au
9 décembre à Brazzaville
L'Assemblée parlementaire de la Francophonie (AFP) et
l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie, en
collaboration avec le Parlement congolais, ont pris l'initiative d'organiser ce
séminaire sur les questions environnementales en Afrique centrale
La thématique des grands enjeux environnementaux a été
subdivisée en deux sous-thèmes : le concept et les enjeux du développement
durable, d'une part ; la gestion forestière et l'exploitation minière en Afrique
centrale, d'autre part. À propos des accords multilatéraux sur l'environnement
et le développement, les participants ont rappelé l'existence de la Convention
sur la biodiversité, celle sur le changement climatique et le Protocole de
Kyoto.
Concernant les outils et processus d'aide à la décision, les
parlementaires ont été éclairés sur la Convention de lutte contre la
diversification et la sécheresse ; l'évaluation environnementale des projets et
des politiques ; l'économie de l'environnement et la prise de décision ainsi que
sur la contribution de la forêt à l'économie verte en Afrique centrale.
Les participants ont aussi organisé un panel sur les
expériences des parlements nationaux dans le suivi des dossiers
environnementaux. Ils ont donné des contenus aux idées-forces soulevées au cours
des débats, comme la stratégie nationale en matière de développement durable
(définition claire du rôle des parlements et des gouvernements dans la mise en
œuvre des politiques environnementales) ; la systématisation des études d'impact
des projets sur l'environnement ; l'harmonisation des différentes politiques
environnementales de la région Afrique centrale avec les textes et règlements
nationaux et internationaux.
Sur la question des changements climatiques, les parlementaires
ont reconnu la nécessité de mettre en œuvre une réflexion d'ensemble pour mieux
lutter contre la désertification en Afrique, en Afrique centrale en particulier,
et de gérer en commun les ressources naturelles avec la création de réseaux de
parlementaires pour la sauvegarde des ressources en danger de disparition.
En outre, ils ont relevé l'importance de la consultation des
populations riveraines des projets afin qu'elles obtiennent des informations
techniques et expriment leurs opinions. Ils ont souhaité la création de réseaux
de parlementaires à l'instar du réseau Appel pour promouvoir la défense des
intérêts des populations. La mise à contribution des universitaires pour une
bonne maîtrise de différents enjeux de dossiers étudiés a été également
soulignée.
Clôturant les travaux du séminaire, la deuxième secrétaire du
Sénat, Jeanne Émilie Ngoto, s'est dite convaincue que les parlementaires
d'Afrique centrale s'impliqueraient davantage dans la gestion des questions du
développement durable.
MÉDIAS : les journaux La Voix du Peuple et Amicale suspendus de parution
Photo : Marie Jeanne Kouloumbou.
Amicale a écopé de six mois de suspension de
parution, et La voix du Peuple de trois mois, à compter du 14
décembre
Le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) qui
a prononcé cette sentence le 13 décembre au Palais des Congrès de Brazzaville,
au cours d'une session extraordinaire, a également infligé un avertissement au
quotidien Les Dépêches de Brazzaville et a rappelé à l'ordre la Radio
Congo.
Le journal Amical, qui paraît à Brazzaville, a subi
cette sanction suite à un article publié dans sa parution n° 213 du 16 août 2011
sous le titre « L'unité du Sud ». Ce texte fait une invite aux cadres
ressortissants des zones sud du Congo à la partition du pays, à la division et à
la haine tribale. Le CSLC a précisé que « les appels à la haine tribale, à
l'incitation à la violence, à la manipulation de l'opinion, à la calomnie et à
l'injure à travers la presse, sont incompatibles avec la dignité
professionnelle, et sont condamnés par la loi ».
Le CSLC a noté que l'article incriminé dans Amicale,
tiré de l'Internet, est le deuxième du genre après celui intitulé « La Saga
du clan Sassou N'Guesso au Congo-Brazzaville » publié le 31 mai 2011 dans
sa livraison n° 208 en page 2.
En ce qui concerne La Voix du Peuple, il lui est
reproché l'appel à la révolte, à l'incitation à la division, à la haine tribale
et ethnique, à la diffamation et à l'atteinte à la vie privée dans les articles
intitulés « Les mbochis au Congo, le tribalisme et la République » et
« Un portrait craché, dissimulé et rejeté : Jean Dominique Okemba tarde à
reconnaître son premier fils Marcellin Kondé Okemba ». Le CSLC estime que,
conformément à la loi, cet article constitue une atteinte à la vie privée du
citoyen et à sa diffamation.
Quant au blâme écopé par le journal Les Dépêches de
Brazzaville, il est consécutif à la publication illégale d'un droit de
réponse de Jean Dominique Okemba au journal La voix du Peuple et pour
l'article intitulé « Un homme de Dieu écroué à Ouenzé pour violences
sexuelles sur une mineure ». Pour le premier article, il faut savoir que la
loi n'autorise pas un droit de réponse dans un journal autre que celui qui a
publié l'article incriminé.
S'agissant du deuxième texte, « la publication des
identités de la fille présumée violée porte atteinte à sa personnalité et
compromet le reste de sa vie et la loi interdit la publication par le livre, la
presse écrite ou audiovisuelle, la cinématographie ou quelque manière que ce
soit, de tout texte ou illustration concernant l'identité et la personnalité des
mineurs ».
Par ailleurs, le CSLC a fait obligation à la direction générale
de Radio Congo de s'abstenir dorénavant de toute directive de nature à ne pas
garantir le traitement d'une information pluraliste, objective, responsable et
républicaine. Ce rappel est relatif à un article publié par la Semaine
Africaine révélant que le directeur général de Radio Congo avait réuni ses
collaborateurs de la direction de l'information pour leur dire que
« désormais, à Radio Congo, l'information politique était placée sous
contrôle du directeur général et du ministère de la Communication ».
Cette mise en garde frise la censure et n'est pas conforme aux
lois et règlements de la République en matière de pluralisme politique.
Roger Ngombé
"J'ai des idées politiques bien établies, mais mes idées littéraires changent selon ma digestion". -
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