lundi 22 juin 2015

Budget de l’Etat 2015 : Face à la chute du prix du baril de pétrole, le Gouvernement mise sur l’entreprise

Photo : Gilbert Ondongo.

Le ministre d’Etat Gilbert Ondongo, ministre de l’économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l’intégration, a présenté, jeudi 18 juin 2015, à l’Assemblée nationale, le projet de budget de l’Etat 2015 réajusté. Arrêté à la somme de 2.715 milliards 656 millions de francs Cfa, soit une diminution de 354 milliards 684 millions de F.Cfa (11,55%). par rapport au budget 2015 initial, qui était de 3.069 milliards 750 millions de francs Cfa.

L’orientation de ce projet de budget réajusté est que le gouvernement met l’accent sur la diversification de l’économie nationale, en renforçant la promotion et l’accompagnement des entreprises, dans tous les secteurs de l’économie nationale.

Pour une rare fois, les prévisions des recettes non-pétrolières (1.269 milliards 500 millions de francs Cfa) dépassent les prévisions des recettes pétrolières (859 milliards 620 millions de francs Cfa), dans le budget réajusté. Dans la loi de finances initiale, elles étaient projetées à 1478 milliards 804 millions de FCfa, soit une baisse de  de 619 milliards 184 millions de FCfa. 

Outre les recettes pétrolières, les recettes douanières et les dividendes sont, également, révisés à la baisse, respectivement de 24 milliards et 12 milliards 500 millions de F.Cfa. Les recettes douanières, quant à elles, passeraient de 220 milliards, dans la loi de finances initiale, à 196 milliards, dans la loi de finances rectificative. «La prévision sur les dividendes a été supprimée avec concertation avec la S.n.p.c, seul établissement public en capacité de verser à l’Etat des dividendes substantiels», a indiqué Gilbert Ondongo.

Afin d’achever la construction des équipements en rapport à l’organisation des jeux africains, de poursuivre les travaux de la municipalisation accélérée de la Sangha, les grands travaux structurants et de dynamiser l’offre nationale des biens et des services, le Gouvernement propose la conversion d’une partie des ressources de trésorerie en recettes budgétaires de 2015, soit un montant de 300 milliards de F.Cfa.
Tout compte fait, les recettes budgétaires, en moyens librement affectables, dans le cadre de la loi de finances rectificative, seront de 2129 milliards de F.Cfa, contre 2484 milliards 804 millions de F.Cfa, dans la loi de finances initiale.

A ces moyens financiers, s’ajouteront les 585 milliards 946 millions de F.Cfa de recettes externes, pour obtenir un total des recettes budgétaires rectifiées de 2.715 milliards 656 millions de F.Cfa, contre 3.069 milliards de F.Cfa, dans la loi de finances initiale. En conséquence, les recettes budgétaires totales de 2015 diminueront de 354 milliards 684 millions de F.Cfa. 

De toutes les dépenses prévues au budget, seules les dépenses de rémunération des personnels de l’Etat et les charges financières de la dette ne subissent pas de modification. Les autres dépenses, tant pour le fonctionnement que pour l’investissement, ont connu une baisse, soit 1.695 milliards 566 millions de francs Cfa (investissement), contre 2.062 milliards 394,5 millions de francs Cfa, dans le budget initial. 
Les priorités de ce budget d’investissement sont les suivantes:
- achèvement des équipements en rapport avec l’organisation des Jeux africains;
- municipalisation accélérée du département de la Sangha;
- poursuite des travaux et actions mis en œuvre avec l’apport partiel des partenaires au développement et des contreparties de l’Etat.

Comme on peut le constater, c’est une vraie cure d’amaigrissement qui, sur le terrain, se traduit par l’arrêt ou l’abandon de nombreux projets.
Pour ce qui est du fonctionnement de l’Etat, les dépenses de consommation de biens et services ont été diminuées de 59 milliards 461 millions de F.Cfa. Celles de transferts et d’interventions directes de l’Etat, de 3 milliards 394 millions.

«Les charges communes ont été exceptionnellement révisées en hausse en vue d’une prise en charge corrects des différentes dépenses, directes et indirectes, liées à l’organisation des 11ème jeux africains», a fait savoir le ministre d’Etat. Par ailleurs, il a estimé que le Gouvernement ne subit pas, de façon passive, la détérioration des recettes budgétaires sous l’effet de la chute du cours du baril du pétrole. «Il prend des mesures pour entretenir la croissance, dynamiser le marché de l’emploi et pour préserver la stabilité macroéconomique», a précisé le ministre Gilbert Ondongo, qui a appelé au changement de comportements.

Pour élaborer ce budget rectificatif, le gouvernement a retenu l’hypothèse selon laquelle le prix moyen du baril de brent, en 2015, sera de 60 dollars. Le prix moyen du brut congolais, à 55 dollars le baril. Tenant compte des indications des sociétés pétrolières opérant au Congo, la production pétrolière totale du pays sera de 89 millions 687.000 barils, au lieu des 97 millions 683.000 barils arrêtés dans la loi de finances initiale. Le cours de change moyen du dollar, pour l’année 2015, est de 600 F.Cfa pour un dollar américain.

Rappelons que pour le budget initial, le prix du baril de brut congolais était estimé à 96 dollars américains. Aujourd’hui, le prix du baril a chuté à moins de 60 dollars. D’où le collectif budgétaire soumis par le Gouvernement au Parlement.

Par Jr LesCloches.


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