vendredi 21 février 2014

Lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée : Le ministre français de la défense satisfait des initiatives congolaises

Photo : Jean Yves Ledrian entre le D.g du P.a.p.n, Jean-Marie Agnélé (á sa droite) et le ministre de la défense Charles Richard Mondjo.

Jean Yves Le Drian, ministre français de la défense, a effectué, le 10 février dernier, à Pointe-Noire, une visite de travail, en compagnie de son homologue congolais Charles-Richard Mondjo, ministre à la présidence, chargé de la défense. Le Congo est en train de mettre en œuvre des mécanismes efficaces en vue de contribuer à la sécurisation efficiente du golfe de Guinée. Le ministre français de la défense s’est dit satisfait des efforts du Congo à lutter contre la piraterie maritime. 

La question de la sécurité maritime des personnes travaillant en mer et des installations portuaires nécessite, pour son règlement, l’engagement des Etats. Mais, ceux du golfe de Guinée (entre le Libéria et l’Angola) disposent de peu de moyens et semblent ainsi vulnérables à la piraterie. Des rançonnements sont enregistrés, ces dernières années, entre le Cameroun et le Nigéria. «Risk Intelligence», une institution danoise spécialisée dans l’évaluation des risques, citée par le journal français «Le Monde», relève que de 2010 à 2012, plus de 48 milliards de francs Cfa (environ 75 millions euros) de marchandises ont été volés par des pirates à bord des bateaux cargos.

Bien que n’ayant pas encore été touchée, l’Afrique centrale n’est, cependant, pas à l’abri de la menace des pirates. Le Congo-Brazzaville, par exemple, qui, grâce à son port en eau profonde, joue un rôle économique potentiellement important en Afrique centrale, pourrait aiguiser les appétits de quelques corsaires qui sévissent par exemple au delta du Niger, aux larges du Nigéria. Une situation dont le gouvernement congolais se montre conscient, en initiant des démarches préventives. Dotée par la Chine de quatre bateaux patrouilleurs équipés, chacun, d’un nombre important de canons, la marine congolaise pourrait, désormais, traquer et arraisonner toute embarcation suspecte détectée aux larges de Pointe-Noire ou des États voisins comme l’Angola, la RDC et le Gabon.

Mais, ce n’est pas tout. En synergie avec les autres pays membres de la C.e.e.a.c (Communauté économique des États de l’Afrique centrale), le gouvernement congolais travaille à ce sujet au sein du Cresmac (Centre de recherche de la sécurité maritime en Afrique centrale), une institution sous-régionale qui a pour mission essentielle de veiller à la sécurité des installations portuaires et de la navigation maritime. Basé au centre-ville de Pointe-Noire, le Cresmac contribuera donc, grâce à son équipement sophistiqué, à la sécurisation du golfe de Guinée, c’est-à-dire la partie de l’Océan atlantique qui s’étend de l’Angola au Libéria. «Ma visite à Pointe-Noire s’inscrit dans le cadre de la volonté de regarder comment s’organisent les États africains en matière de sécurité maritime. La question de la sécurité maritime devient progressivement une question majeure dans le golfe de Guinée», a indiqué Jean Yves Le Drian qui était accompagné de son homologue congolais, Charles Richard Mondjo, ministre à la présidence chargé de la défense, et d’autres responsables civils et militaires tant français que congolais.

Après avoir visité la plate-forme «Alima» de Total E&P Congo, le terminal à conteneurs du Port autonome de Pointe-Noire (P.a.p.n) et suivi les explications du général de brigade François Osselé, directeur des opérations au Cresmac, le ministre Le Drian n’a pas caché sa satisfaction, en raison de la démarche anticipative menée par le Congo en matière de lutte contre la piraterie maritime. «Je comprends qu’avec toutes ces initiatives, les autorités congolaises prennent vraiment en compte la menace des pirates. Il y a une réelle volonté politique d’installer une police des mers, à l’image de ce qui se fait en France ou en Espagne. C’est donc une action anticipative, car ces menaces observées ailleurs, peuvent s’étendre dans la sous-région», a souligné Jean Yves Le Drian.

Par Jrang An@go.

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