mercredi 12 mars 2014

Troisième édition du F.i.p.a.c à Impfondo : Denis Sassou Nguesso s’est insurgé contre la bio-piraterie

Photo : L’inauguration du village du Fipac.

La troisième édition du F.i.p.a.c (Forum international sur les peuples autochtones) s’est tenue à Impfondo, dans le département de la Likouala, du 4 au 7 mars 2014, sous le thème: «Peuples autochtones, savoir-faire traditionnel et économie verte». Cette troisième édition, qui a réuni un millier de participants, a été marquée par le transfert de la gestion de ce forum, du gouvernement congolais à la C.e.e.a.c (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), entre les présidents Denis Sassou Nguesso et Idriss Déby Itno, en présence de leur homologue béninois, Thomas Boni Yayi.

Outil de promotion des droits des peuples autochtones et de leur intégration, le Fipac, initiative lancée en 2007 par le Congo, est devenue ainsi une activité de la C.e.e.a.c, mais le Congo y apportera toujours sa contribution.

Si le forum a commencé le mardi 4 mars, c’est le jeudi 6 mars que le président Denis Sassou Nguesso est arrivé à Impfondo, où il a accueilli ses homologues Idriss Déby Itno, du Tchad, et Thomas Boni Yayi, du Bénin, pour la grande cérémonie de transfert de la gestion du Fipac à la C.e.e.a.c. Les deux chefs d’Etat, accompagnés de leur frère béninois, ont, ensuite, inauguré le village du Fipac, dont les travaux ont été financés par le Congo, à hauteur de 1,8 milliard de francs Cfa. Construit sur un terrain de 184 hectares, en dehors de la ville d’Impfondo, ce village est doté d’un bloc administratif et d’un complexe touristique et tient lieu de siège du Fipac.

Le lendemain, vendredi 7 mars, le président Denis Sassou Nguesso a prononcé une allocution, à l’ouverture du segment de haut niveau de la troisième édition du Fipac, tenant lieu d’ouverture officielle, en présence des autorités locales, dont le préfet de la Likouala, Gilbert Djombo Bomondjo, et les sous-préfets. «En créant le F.i.p.a.c, nous avons voulu proclamer notre foi et nos engagements dans la juste cause de l’épanouissement de ces peuples dignes et respectables auprès de qui nous avons tant à apprendre. Le thème de cette édition a le grand mérite de traduire cette volonté, en mettant en relief deux dimensions: l’importance des connaissances précieuses et des pratiques originales développées par ces peuples.

Ensuite, l’actualité et la pertinence de ce thème permet de traduire, de tout temps, ce qui constitue le fondement de toutes les activités des populations autochtones», a-t-il déclaré. Le chef d’Etat congolais a saisi cette opportunité pour s’insurger contre le phénomène de la bio-piraterie. «Il s’agit, en réalité, d’un véritable scandale. En effet, certains chercheurs et certaines entreprises s’accaparent les droits sur le matériel biogénétique, les techniques et les savoirs traditionnels. Ils privent ainsi les communautés détentrices de ces ressources ou de ces savoirs, de leur droit légitime. C’est le cas, hélas, des peuples autochtones et des Etats concernés. Il est temps que soit mis un terme à cette immoralité», a-t-il dit.

Rappelons que les rencontres de la troisième édition du F.i.p.a.c ont mis en présence plusieurs experts, des ministres, des représentants des organisations internationales et bien d’autres acteurs de la sous-région. Ce rendez-vous a traité des enjeux actuels du savoir-faire traditionnel des peuples autochtones et des grands espaces verts, dont les Autochtones sont les principaux habitants. Henri Djombo avait, déjà, d’ailleurs, partagé cette vue, lors de son adresse, à l’ouverture du segment technique de la troisième édition. Il avait, en effet, souligné l’obligation de la prise en compte de la question des autochtones dans les stratégies et politiques nationales de développement durable. 

De son côté, la Banque mondiale a garanti son assistance au Congo, dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de gouvernance forestière. «Depuis quelques années, la Banque mondiale appuie le Congo dans son effort de réformes forestières. La Banque mondiale accompagne le Congo dans la réalisation de deux projets», a annoncé Sylvie Dossou, représentante de la Banque mondiale au Congo. Pour ce qui est de la gestion du F.i.p.a.c, Ahmad Allam-mi, secrétaire général de la C.e.e.a.c, a rassuré les participants sur l’apport de cette institution dans la bonne gouvernance du siège du F.i.p.a.c. «Le secrétariat général de la C.e.e.a.c va s’investir dans la gestion du site. Au sortir du Fipac, des services divers se mettront en marche pour la réalisation des conclusions de cette troisième édition», a-t-il indiqué. Le F.i.p.a.c reste, en tout cas, une importante plate-forme d’é-change sur les peuples autochtones et de l’économie verte.

La clôture de la troisième édition est intervenue, vendredi 7 mars, en début de soirée, sous le patronage du ministre Henri Djombo, qui a, au nom du président de la République, rendu publique une annonce qui a fait sensation: le gouvernement congolais va apporter son soutien à la C.e.e.a.c, dans la gestion du F.i.p.a.c. Une nouvelle accueillie avec espoir. 

Signalons que parmi les autorités congolaises, qui se sont rendues à Impfondo, il y a eu le ministre Jean-Jacques Bouya, le ministre d’Etat Firmin Ayessa, directeur de cabinet du président de la République, le ministre de la santé et de la population, François Ibovi, et le secrétaire général du P.c.t, Pierre Ngolo, qui sont arrivés le jour de clôture. Par ailleurs qu’une soirée culturelle, avec la prestation des artistes autochtones, avait eu lieu le jeudi 6 mars, en présence du chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso. 

Par Jrang An@go.

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