samedi 22 mars 2014

Processus électoral au Congo : Vers l’établissement d’une coopération avec l’O.i.f

Photo de circonstance

Dans le souci de voir se dérouler dans la paix, la transparence et l’équité, les élections locales devant se tenir cette année, sur la base des recommandations de la concertation politique nationale de Dolisie, le comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo a invité des experts de l’O.i.f (Organisation internationale de la francophonie), pour aider le Congo à asseoir un processus électoral garantissant la paix dans le pays.

La mission, composée de quatre experts de l’O.i.f, et conduite par Christophe Guilhou, directeur du département paix, démocratie et droits de l’homme de l’O.i.f, a fait la restitution de son rapport préliminaire de travail, mardi 18 mars 2014, dans la salle 315 du Ministère des affaires étrangères et de la coopération, à Brazzaville, lors d’une séance présidée par Marius Moua-    mbenga, commissaire général du comité de suivi, avec la participation des délégués des différentes composantes de la concertation politique nationale de Dolisie (Majorité, centre, opposition, administration publique, Conel, société civile) et des médias nationaux. Il s’agit d’identifier les secteurs et les domaines sur lesquels sera basée la coopération entre le Congo et l’O.i.f en matière électorale.

Du 30 novembre au 7 décembre 2013, à la demande du comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, une mission d’information et d’évaluation de l’O.i.f a séjour Brazzaville, pour identifier les difficultés majeures dans la mise en œuvre du processus électoral et déterminer les secteurs pour lesquels l’assistance de l’O.i.f peut être utile. Ainsi donc, leur attention a porté, notamment sur: 
- le contexte sociopolitique global; 
- le dispositif juridique des élections; 
- les institutions impliquées dans le processus électoral et leur collaboration; 
- l’Etat civil, la liste électorale et la protection des données à caractère personnel; 
- la capacité nationale au financement des élections; 
- la couverture médiatique des campagnes électorales et la régulation des médias en période électorale; 
- le contentieux électoral et la gestion des différends liés à l’organisation des élections. 

Conformément à leur mandat, les experts francophones ont rencontré l’ensemble des responsables d’institutions impliquées dans la préparation, l’organisation et le contrôle des élections, les acteurs politiques et de la société civile, les partenaires multilatéraux et bilatéraux (Pnud, Union européenne, etc.), de manière à recueillir les informations sur les conditions de préparation des élections locales.

Lors de la rencontre de mardi 18 mars dernier, le chef de mission et les experts ont fait la synthèse de leur rapport. Les participants ont réagi, pour apporter leurs contributions dont les experts ont pris note. Il faut dire que cette rencontre a permis aussi aux différentes composantes de poursuivre le dialogue. Les interventions étaient, parfois, houleuses. La majorité, par la voix d’André Ongagna, membre du secrétariat permanent du P.c.t, a réaffirmé son souhait de voir se réaliser les recommandations de Dolisie qui, malheureusement, ne sont pas accompagnées d’un calendrier de mise en œuvre. On ne peut pas donc accuser le gouvernement de mauvaise foi. Ces recommandations seront mises en œuvre, progressivement, a-t-il rassuré.

Christophe Guilhou a loué l’esprit de dialogue qui caractérise la classe politique congolaise. C’est un grand atout, pour avancer. En dehors de la constitution des listes électorales, le grand chantier reste la Conel. «Ce que nous suggérons, c’est de reformer, transformer la commission nationale d’organisation des élections, en une structure indépendante dotée de pouvoirs réels», a dit Christophe Guilhou. Leur attention s’est aussi portée sur les médias dont quelques responsables participaient à la rencontre. Il faut soutenir les médias, pilier important de la démocratie, pour qu’ils puissent accompagner le processus électoral, de manière équitable. L’experte Julie Godignon, qui travaille sur les médias dont la situation socio-professionnelle est préoccupante au Congo, a eu une rencontre avec quelques responsables des médias, pour enrichir son rapport.

Pour Marius Mouambenga, tout ce qui a été décidé à Dolisie doit se faire. «Nous avons déjà arrêté notre schéma, depuis Dolisie. La seule chose qui nous restait, avoir une programmation, avoir un chronogramme, pour la mise en œuvre d’un certain nombre de choses. Lorsque l’O.i.f posera son rapport final, même auparavant, nous allons essayer de faire, de nouveau, pression auprès de notre administration, pour que les choses qui méritent d’être faites, maintenant, qu’on entame le chantier, qu’on commence», a-t-il dit. 

Pour l’instant, on peut louer la démarche du comité de suivi, qui permet de décrisper un tant soit peu, le climat sur le processus électoral qui a commencé avec le recensement administratif spécial.

Par Jrang An@go.

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