samedi 18 août 2012

Italie : le Vatican s'émeut de la flambée des prix des denrées alimentaires

Le Saint-Siège souligne qu'il y a suffisamment à manger pour la planète si on voulait bien se donner les moyens d'une distribution équitable
Cliquez pour plus d'informations!C'est l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des agences spécialisées de l'ONU à Genève, Mgr Silvano Tomasi, qui a fait part cette semaine de la préoccupation de la hiérarchie catholique devant la flambée mondiale des prix des denrées alimentaires. Tout comme l'avait fait la FAO quelques jours auparavant, le Vatican a mis en garde lui aussi devant les graves conséquences qui résulteraient d'une indécision internationale devant la menace qui se profile. Une grave sécheresse affecte les principaux pays producteurs de céréales, États-Unis et Russie, et cela entraîne une envolée des cours du maïs et du blé.
Les principaux risques que Mgr Tomasi redoute, c'est surtout une répétition de la situation de la fin 2007. Cette année-là et l'année suivante, 2008, avaient été marquées par des émeutes en chaîne à travers l'Afrique et l'Asie, provoquées par la brutale flambée des prix. Or, dit le Vatican, les mêmes causes ne peuvent produire que les mêmes effets. Il est temps que la communauté internationale prenne les mesures qui pourraient apaiser et enrayer la situation. Une de ces mesures serait que la rencontre du G-20 convoquée le 27 août débouche effectivement en septembre sur un sommet mondial de l'urgence.
Pour le Vatican, la situation de pénurie actuelle est accentuée par la crise dont la planète n'est pas encore sortie. Déjà, les signes les plus inquiétants sont visibles dans les pays vulnérables. Mgr Tomasi cite par exemple des statistiques qui indiquent que 170 millions d'enfants souffrent aujourd'hui de rachitisme dans le monde du fait de la malnutrition. La sécheresse qui affecte les États-Unis, la Russie et l'Australie, principaux producteurs des denrées alimentaires les plus consommées dans les pays pauvres, est donc une vraie bombe à retardement. Spéculateurs et négociants ont déjà relevé les prix de 17%. Cette tendance n'est pas appelée à s'inverser de si tôt vu que la sécheresse actuelle est la plus sévère depuis soixante ans.
Cliquez pour plus d'informations!Les pays du Sahel accusent déjà un déficit alimentaire drastique même si, paradoxalement, de fortes pluies commencent à y tomber, noyant des récoltes insuffisantes. Les Nations unies évaluent à quelque 8 milliards de dollars la somme nécessaire pour couvrir les besoins alimentaires de pays comme le Niger, le Nord-Tchad, le Burkina Faso, la Somalie et le Sud-Soudan, relève-t-on au Vatican. Il y a urgence à agir. « L'Église catholique par sa doctrine sociale, le Pape avec ses incessants appels, réaffirment que le droit à l'alimentation, le droit à l'eau sont étroitement liés. On ne peut jouer ou spéculer par pur profit, ou par commodité économique sur des droits aussi vitaux. Il y a urgence à opérer une distribution équitable », souligne Mgr Tomasi.
Par Jrang An@go.                                                                Retrouvez-nous sur Google+

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