L'AFD, en partenariat avec le ministère français des Affaires étrangères et européennes et le comité technique « Foncier et Développement », a organisé une conférence sur les avancées, les enjeux et les défis à relever pour faire de la question foncière un levier du développement durable en Afrique

En effet, le contrôle de la terre n'a pas uniquement des enjeux de production agricole, puisqu'il existe des liens étroits entre l'accès équitable au foncier et la démocratie. De façon globale, une grande partie des ruraux n'a pas accès aux droits fonciers formels, soit une exclusion qui fragilise leur capacité à investir dans l'exploitation de leurs terres au profit des grandes exploitations. Pour Yolande Razafindrakoto, membre de l'observatoire foncier de Madagascar, les paysans sont vulnérables devant ces investisseurs et les gouvernements en Afrique ne sont pas prêts à pouvoir les sécuriser. Par conséquent, des communautés rurales autochtones ont été expropriées au profit de l'agro-industrie. Madagascar a perdu 3 millions d'hectares au profit d'une société sud-africaine spécialisée dans la production d'agro-carburant. Selon les estimations des experts, des chiffres allant de 60 à plus de 70% des titres fonciers sont acquis dans des conditions illégales. Au Brésil,environ 9 millions d'hectares, soit l'équivalent du Mexique, ont été appropriés de manière illégale.
Mais, quelles politiques foncières en Afrique ?

« Sans volonté politique, il n'y a pas de réforme foncière et il n'y a crise de gouvernance que lorsque les sphères communautaires et étatiques n'ont plus de dialogue », affirme Yolande Razafindrakoto. Pour elle, la politique foncière devrait tenir compte des politiques locales et communales uniformes et de la gestion coutumière qui disposent d'une influence considérable sur la gestion foncière. Pour l'ancien ministre malien de l'Administration territoriale et des collectivités locales, Ousmane Sy, l'une des solutions serait de donner plus de pouvoirs aux communautés, puisqu'elles sont plus regardantes sur ces questions. Ces facteurs pourront ainsi permettre aux ruraux de disposer de la terre de manière la plus absolue, sans pourtant tenir compte des conditions économiques et juridiques.
Par Jrang An@go.

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