L'Assemblée nationale actuelle achèvera son mandat dans quelques semaines au terme du processus électoral en cours. Elle compte 137 députés, dont 47 pour le Parti congolais du travail (PCT), 37 personnalités indépendantes, 11 pour l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), le même nombre pour le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI). Cette première fourchette raflait l'essentiel des sièges avec un total général de 106 élus.

Tout compte fait, la majorité présidentielle dominait largement l'hémicycle, puisque la presque totalité des 37 députés déclarés « indépendants » en faisait partie. D'autres élus issus de certains partis ici listés en étaient de fidèles partenaires.
À l'évidence les enjeux de la bataille qui se déroulera dans les urnes à partir du 15 juillet, date du premier tour des élections législatives, sont d'avance dessinés entre le pouvoir et l'opposition représentée principalement par l'Upads.
Pour le PCT, il s'agira de prendre date étant donné le préjugé « favorable » de l'arrivée vers lui des effectifs récoltés auprès de partis proches dissous durant son sixième congrès tenu l'année dernière. Le PCT a mis la barre très haut en positionnant ses candidats dans les 139 circonscriptions électorales de la future Assemblée.
Une démonstration de force certaine mais aussi une façon adroite de prendre autrui de court. Si, en effet, dans les discussions ouvertes avec ses alliés, il lui arrive de céder à certains quelques circonscriptions même sans avoir la certitude de les gagner, ce sera sa façon de leur témoigner sa solidarité. À quel ami ayant bénéficié d'une attention particulière ne demandera-t-on pas service le moment venu ? En son propre sein, on l'a vu, le PCT a établi des « combinazioni » inattendues dans plusieurs circonscriptions.
Comme pour dire que dans la période actuelle, le seul engagement qui vaille est celui de la cohésion. Celle-ci passe nécessairement par l'élimination de contractions secondaires entre dirigeants pour ne pas qu'elles deviennent principales.

Dans cette optique, il peut être intéressant de suivre les duels Upads-PCT, notamment à Nkayi, entre Jean Mouyabi et Émile Mabondzo ; à Loudima, entre Pascal Tsaty-Mabiala et Denise Ngoma ; à Sibiti 1 et 2, entre les candidats Upads Joseph Kignoumbi-Kia Mboungou, Martial de Paul Ikounga et leurs concurrents du PCT, Jean-Marie Nzinga Ondemba et Thierry Lézin Moungalla ; à Kingoué, entre Victor Tamba-Tamba et Jean Sibaly ; à Komono, entre Jean Itadi et Dieudonné Missié, à Louvakou entre Auguste Boussoukou et Pierre Michel Nguimbi, à Makabana, entre Dominique Nimi Madingou et Pierre Mabiala, enfin à Mabombo, entre Christophe Moukoueké et Marcel Kalla. C'est en premier lieu dans son fief que l'Upads gagnera ou perdra ces législatives.
Il sera aussi instructif de suivre le score que réalisera le candidat du PCT, Aimé Emmanuel Yoka, à Vindza, dans le Pool. À savoir que de toutes les candidatures dévoilées à ce jour, y compris, d'ailleurs, dans une période lointaine de l'histoire de la jeune démocratie congolaise, celle de l'actuel ministre de la Justice et des droits humains est la plus inédite. Tout originaire de la Cuvette qu'il est, Aimé Emmanuel Yoka est positionné par son parti dans le Pool. Le vieux parti tente de couper l'herbe sous le pied des autres mouvements politiques congolais toujours attablés là où ils ont vu le jour. Gageons que l'exemple du ministre Yoka fera tâche d'huile.
Par Jrang An@go.

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