jeudi 9 mai 2013

Économie forestière : du retard dans la mise en œuvre de l'APV/Flegt

Photo : Henri Djombo, Van Opstal et le comité conjoint de mise en œuvre de l'APV.

Le ministre de l'Économie forestière et du Développement durable, Henri Djombo, a certifié à la presse, en présence du chef de la délégation de l'Union européenne en République du Congo, Marcel Van Opstal, que le processus de fonctionnement de l'Accord de partenariat volontaire (APV) pour la réglementation forestière s'achemine normalement, malgré la difficulté liée au logiciel de traçabilité qui n'est pas prêt.

Affirmation faite à la suite de la signature entre les deux parties d'un document réitérant leur détermination à respecter les engagements pris sur l'application des réglementations forestières, de gouvernance et des échanges commerciaux (Flegt).

Henri Djombo a rassuré les différents médias qu'il n'y avait ni échec ni handicap dans le fonctionnement de l'APV/Flegt. Les deux parties avancent dans la mise en œuvre de l'accord, dans le respect strict des engagements pris.

Le couac intervenu avec la non disponibilité du logiciel de traçabilité n'enfreint en rien le processus amorcé depuis le 3 mars dernier, date à laquelle est entrée officiellement en application, l'accord. Mais pour le moment celui-ci n'est pas fonctionnel. « L'opérateur n'a pas pu remplir sa tâche telle que nous le voulions, le contrat a été annulé et cela provoque un retard. Il va falloir confier le travail à un autre opérateur afin qu'un logiciel de traçabilité soit mis sur pied pour que le processus Flegt soit fonctionnel le plus rapidement à l'horizon 2015 », a déclaré Van Opstal, paraphrasant Henri Djombo.

La traçabilité existe aussi à côté de la légalité

Afin que l'autorisation soit délivrée, tous les éléments doivent être réunis : certificat de légalité et aussi de traçabilité. Ce dernier montre que le bois est arrivé à tel ou tel port du monde, son origine, sa provenance. Il peut remonter les coordonnées géographiques, et même la souche où l'arbre a été abattu.

Ces informations sont importantes. Il est possible donc de contrôler, et ensuite de se rendre compte que finalement l'exploitation forestière est faite selon les règles de l'art. « Nous avons besoin de cette partie-là, même si la première est accomplie. Mais ce n'est pas pour autant que nos opérateurs doivent être pénalisés. Il y a le règlement européen sur le bois qui met face à face l'acheteur et le vendeur et le marché qui demande au vendeur de donner la preuve », a expliqué le ministre congolais.

Des effets induits contribuant à l'économie

En effet, l'APV a été mis en place face aux défis de l'exploitation illégale du bois et au commerce des produits dérivés, en vue de la gestion durable des écosystèmes forestiers. Aussi, l'accord permet au Congo de développer un dispositif de vérification de la légalité des activités d'abattage et de transformation des bois, avec l'appui de l'UE. Seuls les bois et produits dérivés, dont la légalité est vérifiée, devront désormais être mis sur le marché national et international. 

Déjà, en 1998, le Congo avait adopté une politique durable des forêts. Selon le ministre, cette disposition prévoyait des restrictions sur le marché mondial, à long terme. « Nous avons pris de l'avance avec l'aménagement durable des forêts, (...) pour garantir durablement la présence du bois congolais sur les marchés même les plus difficiles. Ceux qui ne comprennent pas que cette politique a des contraintes, vont payer le tribut le plus cher en ne la respectant pas », a-t-il souligné.

Argumentant sur l'importance du bois, l'orateur a signifié que le secteur rapportait près de 30 milliards de FCFA chaque année au Congo, après le pétrole. Le salaire représente à peu près un tiers du chiffre d'affaire du secteur forestier qui est de 400 milliards. Ces salaires ne vont pas au Trésor et ses retombées ne sont pas visibles.

II y a des effets induits insaisissables par les citoyens qui contribuent à l'économie. En revanche pour le pétrole, c'est 14 millions de tonnes de production annuelle. Le prix du baril de pétrole et de la tonne de bois n'est pas comparable. Le secteur forestier fournit le plus d'emplois, en seconde position après la fonction publique. « Ne nous limitons pas au rapport financier car le rapport économique est beaucoup plus important », a conclu Henri Djombo.

Par Jrang An@go.

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