mercredi 11 avril 2012

Droits de l'homme : le Consortium panafricain des droits de l'homme et de lutte contre la toxicomanie s'insurge contre la diffusion de chansons obscènes

Voilà l'essentiel de la communication faite ce jour à Pointe-Noire par Victor Kaya, président du bureau exécutif de l'organisation visant la protection, la défense et la promotion des droits de l'homme au Congo, en Afrique et dans le reste du monde
Cette communication s'adresse à tous les Congolais et plus particulièrement à l'autorité de régulation des médias ou Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) afin qu'il s'implique activement pour mettre fin aux chansons dites obscènes du genre « coupées-décalées », diffusées à longueur de journée sur les chaînes audiovisuelles. Car elles portent dangereusement atteinte à la pudeur au vu et au su des autorités compétentes et de tous.

Le Consortium panafricain des droits de l'homme et de lutte contre la toxicomanie (CPDHLCT) est membre à part entière de la société civile congolaise à compétence panafricaine. Il a observé sur le terrain au Congo-Brazzaville et dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, la dépravation des mœurs du fait des chansons obscènes diffusées sur toutes les chaînes de radiodiffusion et de télévision (en dehors des chaînes d'obédience chrétienne), dans les bars dancing, ainsi que la duplication et la vulgarisation des CD, DVD, cartes mémoires, clés USB et autres sans faire l'objet d'aucune attention par les autorités.

« Il est vraisemblable que le pluralisme médiatique suppose la prohibition de la censure, mais cette prohibition ne se rapporte pas au libertinage. Loin s'en faut, a déclaré le président du CPDHLCT, car les démocraties même les plus modernes, prescrivent qu'à côté des droits, figurent des restrictions, c'est-à-dire les limites de ce qu'il ne faut pas faire. Et selon Emmanuel Kant, ma liberté s'arrête là où commence celle d'autrui », a précisé Victor Kaya.

Pour le Consortium, la pratique que l'on observe depuis plus d'une décennie au Congo-Brazzaville, est que les œuvres musicales des sujets congolais et étrangers, reconnues sous le label de coupé-décalé, chansons obscènes voire impudiques, gangrènent les mentalités et aliènent la jeunesse. La population la plus vulnérable est la tranche d'âge oscillant entre 4 et 25 ans.  « Ces jeunes exposés à une culture obscène et dévergondée, ne peuvent malheureusement pas poursuivre de longues études », a-t-il poursuivi.

Sur la question des droits de la propriété intellectuelle, Victor Kaya répond : « Ces œuvres dont les auteurs jouissent certainement des droits de la propriété intellectuelle contenus dans la loi n°24/82 du 07/07/82, sont vraisemblablement protégées au Bureau congolais des droits d'auteur, et font l'objet des recouvrements, sauf preuve du contraire. Pourtant, poursuit l'orateur, la Déclaration universelle des droits de l'homme de décembre 1948 en ses articles n°1, 22, 27 et 29 (alinéas 2 et 3) dispose que dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi afin de satisfaire justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général. Force est de constater, a-t-il renchéri, que la Constitution congolaise du 20 janvier 2002, en ses articles 22, 43 et 44 stipule en substance que le droit à la culture et au respect de l'identité culturelle de chaque citoyen est garanti, et l'exercice de ce droit ne doit porter préjudice, ni à l'ordre public ni à autrui, ni à l'unité nationale », a-t-il conclu.

Avant son mot de fin, le président du Consortium a interpellé les autorités compétentes sur les proportions très inquiétantes que prend ce fléau, avec pour conséquences, la dépravation des mœurs, l'accélération d'une sexualité anarchique et de sa précocité impliquant les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées, la chute vertigineuse du taux des enfants scolarisés, la croissance du taux de chômage, faute de qualification professionnelle, pour ces enfants qui ont précocement fait mauvais usage du sexe.

Pour terminer, Victor Kaya pense que l'autorité de régulation des libertés de la communication, en étroite collaboration avec le ministère de la Culture, la force publique, le ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères, devraient prendre conscience de la plénitude de leurs responsabilités.
Faustin Akono

                              Par Jrang An@go. 

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