mercredi 7 décembre 2011

Ewo : des ouvrages de la municipalisation accélérée menacés par l'érosion


Photo 1- Dépôt d'ordure près du marché d'Ewo.    Photo 2 - Talus nouvellement gazonné menacé par l'érosion. Photo 3 - Une chaussée menacée d'ensablement. 
Tous les efforts consentis par l'État dans la modernisation, en temps record, de la ville d'Ewo, courent le risque d'être réduits à néant. Dans cette ville construite sur un terrain de vallées et de collines, les ouvrages de la municipalisation accélérée souffrent du fait des glissements de terrain, alors que par ailleurs l'insalubrité y est un sujet préoccupant
L'euphorie n'aura finalement duré qu'un peu moins de 2 mois pour les habitants du chef-lieu du département de la Cuvette Ouest. Après les festivités du 15 août et tous les travaux d'aménagement urbain réalisés dans cette ville nouvelle, le début des pluies dès la mi-septembre a rappelé à quel point le bien-être reste une quête infinie.
Les voiries réalisées à l'occasion de la municipalisation accélérée sont désormais à rude épreuve. Suite aux pluies diluviennes fréquentes dans cette région équatoriale, l'on constate des cratères sur les talus aux abords de la plupart des avenues. En certains endroits, les sables entraînés par le ravinement de terrains, envahissent les chaussées. Sans compter les ouvrages d'art, conduits d'eau et collecteurs artificiels, menacés par les mêmes phénomènes.
Cette menace inquiète d'autant plus que la communauté urbaine d'Ewo ne dispose à l'heure actuelle d'aucune structure viable, dédiée à l'entretien des voiries ou à l'assainissement de la cité. « Nous croyons que 2012 sera plus florissante, parce que nous aurons certainement un volet assainissement dans le budget de fonctionnement des villes naissantes ; le gouvernement y met un accent particulier », espère le maire de cette ville, Boniface Bangagnan.
En effet, face à la menace des érosions et des ordures, la ville ne tire son salut que grâce aux services de la Délégation générale des grands travaux (DGGT). En attendant la remise officielle des différents ouvrages récemment réalisés aux autorités urbaines, la DGGT emploie sur place des équipes qui s'activent à la réparation des ouvrages endommagés et à la stabilisation des sols. Notamment, en plantant des gazons sur les talus.
Le combat contre les ordures
Cependant, face aux dépôts sauvages d'ordures qui prolifèrent en plusieurs endroits de cette ville, notamment aux alentours du grand marché, aucune forme d'organisation ne semble exister. Des vendeuses disent participer de temps en temps à des collectes destinées au nettoyage du marché. Mais, personne ne semble être responsable de l'organisation des vendeurs pour lutter contre les dépôts de déchets près des étals. « Ils balaient, mais après ils déposent les ordures juste à côté. C'est ce qui provoque tous ces tas d'ordures », déplore une vendeuse. Comme plusieurs de ses collègues interrogées sur place, elle semble ne rien savoir des dirigeants ou du bureau du marché. À ce qu'il paraît, aucune interface n'existe actuellement pour donner suite à la question de la gestion des déchets produits par plus de 10 000 personnes qui vivent actuellement à Ewo. Cette ville est en pleine expansion, du fait notamment de l'exode venant des contrées intérieures de la Cuvette Ouest.
L'amélioration de l'offre d'électricité et d'eau desservies à la population est désormais, elle aussi, une des préoccupations quotidiennes des habitants. Et que dire des chantiers de la municipalisation accélérée, s'ils arriveront tous à terme, s'interrogent certains habitants et observateurs.

Pourtant, le maire de la ville, qui est convaincu d'une volonté objective de changement décelée du côté des autorités supérieures, se veut optimiste. « Même si l'hôtel de ville d'Ewo est inachevé, les travaux avancent normalement comme pour d'autres chantiers. De même que nous avons de réels espoirs d'amélioration dans la desserte en eau et électricité dès l'année prochaine », a martelé Boniface Bangagnan.

                                             Par Jrang An@go.

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