mardi 16 juillet 2013

9ème édition du Festival panafricain de musique à Brazzaville

Photo : le président Denis Sassou Nguesso (à l’extrême droite), Mme Irina Bokova (à sa droite) et Jean-Claude Gakosso (à l’extrême gauche).

Brazzaville, la capitale congolaise, est depuis le samedi 13 juillet 2013, le point focal des sonorités des rythmes traditionnels et modernes d’Afrique et de la diaspora, à l’occasion de la 9ème édition du Fespam (Festival panafricain de musique), organisée sous le thème: «Les musiques africaines, vecteur d’authenticité et facteur d’émergence».

La cérémonie d’ouverture officielle de cette grande fête panafricaine de la musique s’est déroulée au Stade Félix Eboué, à Poto-Poto, sous les auspices du chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, en présence de Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, Jean-Claude Gakosso, ministre de la culture et des arts, Hugues Ngouelondélé, député-maire de Brazzaville. 

La cérémonie d’ouverture a débuté aux environs de 18h30 par l’observation d’une minute de silence en mémoire de sept de nos compatriotes qui avaient perdu la vie dans une bousculade de triste mémoire, le 9 juillet 2011, qui avait entraîné l’annulation de la 8ème édition du Fespam par le chef de l’Etat. Le public, encore timide au début, avait à peine envahi la pelouse du Stade Félix Eboué où le comité directeur du Fespam a pris l’habitude d’organiser la plupart des grandes manifestations liées à cette grande fête de la musique africaine. Pour la 9ème édition, on a noté une forte mobilisation des agents de sécurité et de la force publique, pour canaliser la foule qui, au fil du temps, s’agrandissait, afin d’éviter ainsi de retomber dans les travers ayant conduit au drame accidentel de l’édition précédente. 

Après le mot de bienvenue du député-maire de Brazzaville, Hugues Ngouelondélé, Mme Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, a précisé que ce festival est le pouvoir de la culture à pouvoir rassembler. «La musique est beaucoup plus qu’une série de notes. La musique porte notre identité et la dignité des peuples d’Afrique, la fierté d’être Africains», a-t-elle déclaré. Toute en souhaitant longue vie au Fespam, elle a rassuré le président de la République que l’Unesco est et sera toujours aux côtés du Fespam, pour «libérer toute l’énergie de la culture, de la musique et de la jeunesse africaine».

Le ministre Jean-Claude Gakosso, en poète chevronné et dans un style qui le caractérise, a fait savoir qu’à travers le Fespam, Brazzaville célèbre la plus palpitante des rencontres fusionnelles de la jeunesse africaine autour de la musique. Il a saisi cette occasion pour rendre un vibrant hommage à Nelson Mandela. «Au moment où s’allument les feux de la rampe pour éclairer, d’une myriade de rayons lumineux, nos plus belles expressions artistiques; au moment où va se répandre, dans le ciel de Brazzaville, cité culturelle et sanctuaire des arts, s’il en est un, ici au cœur de l’Afrique, au moment où va se répandre la clameur de ces voix gorgées de soleil et où va se propager, à la manière d’une onde de choc,

l’écho de ces instruments de musique divers et variés que vont manier les plus talentueux de nos artistes, je vous suggère, humblement, d’ élever une pensée pieuse pour accompagner, dans son ultime combat, un homme arrivé au crépuscule de sa vie, un homme qui aurait pu, peut-être, être des nôtres, ce soir, s’il n’était cloué au lit par la maladie, un homme dont l’existence résume, à elle seule, les rêves de liberté et d’accomplissement de l’humanité toute entière. J’ai cité, bien-sûr, Nelson Mandela», a-t-il dit.En reconnaissance à ce héros de la lutte anti-apartheid, Jean-Claude Gakosso a signifié que le Fespam 2013 est dédié à l’Afrique du Sud. Parallèlement, la chanteuse Yvonne Chaka Chaka est élue la marraine de cette 9ème édition, «une artiste qui aura la charge et l’honneur de porter, pendant deux ans, les couleurs de notre festival».

 Inédit, le président de la République a procédé à la décoration d’un échantillon de deux artistes congolaises ayant bénéficié de distinctions honorifiques dans l’Ordre du dévouement congolais, au grade d’officier, dans le cadre du Grand-prix des lettres et des arts. En outre, quelques musiciens africains ont été également distingués de la médaille d’or. Il s’agit de Youlou Mabiala, Tabu Ley, Youssou Ndour, Manu Dibango, Pierre Akendengué, etc. Puis, le président de la République a ouvert, officiellement, le Fespam, en ces termes: «Je déclare ouverte la 9ème édition du Festival panafricain de musique».

Il était près de 19h30, lorsque le spectacle a commencé. Les artistes n’attendaient que ce coup d’envoi pour électriser les milliers des spectateurs, en majorité des jeunes et adolescents qui continuaient d’affluer au Stade Félix Eboué, certainement, attirés par l’impressionnant feu d’artifice qui a suivi la cérémonie d’ouverture. La fête venait de commencer et elle était belle.  Sur le podium géant dressé pour la circonstance, une trentaine de danseurs du groupe Jazz production ouvraient le bal, en mettant en relief, pour ce spectacle inaugural riche en couleurs, les chemins de l’espoir, au travers des sonorités et rythmes traditionnels de l’Afrique. Leur ont succédé, tour à tour, Yvonne Chaka Chaka (Afrique du Sud), Bana C-4  (Congolais de France), Werrason (R.d.c), Lucy Band (Ethiopie), Extra Musica (Congo) et P Square (Nigéria).

Chaque groupe, chaque artiste a apporté son message d’amour et d’espoir, enrichissant ainsi l’âme de l’humanité africaine. Notre confrère animateur de l’émission «Couleurs tropicales» sur R.f.i (Radio France International), Claudy Siar, était le présentateur de ce grand spectacle qui n’a pas laissé indifférents les artistes Mbilia Bel, Tshala Muana et Félix Wazekwa «Monstre d’amour» qui, pendant quelques minutes, sont montés sur scène, pour une exhibition de danse parfois même osée.

C’est très tard dans la nuit que le méga spectacle auquel a assisté le président de la République a pris fin, après le passage du groupe nigérian P Square, très réclamé par le public congolais qui s’est laissé emballer par leur coqueluche. Les policiers en nombre remarquable ont bien eu du mal à contenir la pression de la foule déchaînée. Les spectacles se sont poursuivis le dimanche et lundi, au Stade Félix Eboué et dans les autres sites retenus, à savoir: le centre sportif de Makélékélé et l’esplanade du C.n.r.t.v (Centre national de radio et télévision), à Nkombo.

Signalons qu’à la cérémonie d’ouverture, au Stade Eboué, étaient, également, présents, le président de l’assemblée nationale, les membres du gouvernement, quelques ministres en charge de la culture des pays membres de l’Union africaine, Dieudonné Moyongo, commissaire général du Fespam, les chefs de missions diplomatiques, les représentants des organisations internationales, les présidents des institutions constitutionnelles et de nombreuses délégations. 

Par Jrang An@go.

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