mardi 16 juillet 2013

La Commission nationale de désarmement et réinsertion poursuit la mise en œuvre du programme

Photo : les membres de la Conader.

La Conader (Commission nationale de désarmement et réinsertion) a tenu, jeudi 11 juillet 2013, au siège du Ministère des affaires étrangères et de la coopération, à Brazzaville, sa première session ordinaire de l’année en cours sous le patronage de Firmin Ayessa, ministre d’Etat, directeur de cabinet du chef de l’Etat, président de la Conader.

C’était l’occasion pour le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Norbert Dabira, de fixer les grandes lignes de sa vision de penser la réinsertion des ex-combattants. Aussi, a-t-il émis l’idée de la création prochaine des centres d’apprentissage des métiers, compatibles avec les besoins des entreprises et de la société.

La première session de la Conader a dégagé la nécessité de poursuivre, douze ans, après la fin des hostilités armées au Congo, la mise en œuvre du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion. «Bâtir l’avenir», tel est l’esprit qui a animé, au cours de cette session, les membres de la Conader, instance supérieur chargée d’orienter la politique du haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants, d’adopter les programmes d’activités, ainsi que toute mesure propre à faciliter la réinsertion des ex-combattants, de contrôler et de valider l’exécution du programme d’activités.

Pour le haut commissaire à la réinsertion des ex-combattants, cette session est l’occasion d’obtenir des membres de la commission le quitus de ses activités passées et la validation de celles à venir, afin de mener à bien ses missions. Après une décennie de mise en œuvre de la politique de démobilisation, désarmement et réinsertion, le haut-commissariat, avec l’appui du système des Nations unies, a travers la Banque mondiale, avait initié deux programmes, qui se sont achevés en 2009 et qui ont permis la prise en charge de plus de 30.000 ex-combattants. Il s’agit du D.d.r (Démobilisation, désarmement et réinsertion) et du P.n.d.d.r (Programme national de démobilisation, désarmement et réinsertion).

Douze ans après la fin des hostilités au Congo, il y a lieu de s’interroger s’il faut continuer à poursuivre la réinsertion des ex-combattants. A cette préoccupation, Norbert Dabira a répondu, simplement, par l’affirmative. Car, selon lui, la prise en charge psychologique de certaines couches de la population et l’aménagement environnemental des zones où se sont déroulées les hostilités armées dans notre pays posent encore problème. «La situation non encore résolue entièrement dans le département du Pool qui, selon l’index de classement établi par les Nations unies, demeure une zone rouge. Ce qui signifie que c’est une zone où il n’y a ni guerre, ni paix; et l’existence des groupes résiduels des ex-combattants n’ayant pas bénéficié, jusque-là, de la réinsertion socio-économique, sans oublier la grogne des ex-combattants mal réinsérés, constituent à suffisance, des preuves de la nécessité de la poursuite du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion dans notre pays», a-t-il fait savoir.

Fort de cela, le haut-commissaire a estimé que ce constat reste une réalité à ne pas  ignorer, d’autant plus que, tant dans le Pool que dans les autres départements du pays, «ces ex-combattants constituent une réserve d’individus facilement mobilisables par des personnes susceptibles de trouver des prétextes pour perturber la paix», a-t-il poursuivi.

A ce titre, Norbert Dabira pense qu’il faut finaliser le projet de réinsertion des 5000 ex-combattants autour du pasteur Ntumi. Car, «ces ex-combattants, pour des raisons que les membres de la Conader maîtrisent suffisamment, n’ont pas pu bénéficier de la réinsertion dans le cadre de la réalisation du P.n.d.d.r».Toutefois, il a fait part du désengagement du P.n.u.d de financer, comme prévu, à hauteur de 3 milliards sur les 4 milliards de francs Cfa arrêtés pour la réinsertion de ces 5000 ex-combattants. «Le P.n.u.d est revenu sur son engagement et a utilisé les fonds, naguère prévus pour ce projet dans d’autres programmes, notamment le programme conjoint des Nations unies pour la consolidation de la paix, la prévention des conflits et la sécurité humaine en République du Congo», a expliqué le haut commissaire. 

Malgré ce désengagement, Norbert Dabira reste confiant et a précisé que ce projet doit être mené à bon port. Parallèlement à cette activité, «il nous faut aussi prendre en considération les groupes résiduels des ex-combattants auto démobilisés, démobilisés et qui malheureusement pour des multiples raisons, n’ont pas été réinsérés socialement et économiquement dans les précédentes programmes». Conscient de ce désidérata, le haut commissaire a indiqué que l’ensemble de ces groupes résiduels des ex-combattants doivent être pris en compte pour éviter de créer des tensions inutiles. «Sans distinction, toutes les fractions des ex-combattants et dans tous les départements devront être recensés, identifiées et réinsérées», a-t-il expliqué.

En outre, Norbert Dabira a signifié qu’il faut, pour sa structure, aller jusqu’au bout de la réinsertion de ces ex-combattants, afin de les aider à sortir de la psychose, dans laquelle ils sont restés murés depuis des années. Aussi, soucieux du fait que 80% de ces ex-combattants réinsérés n’avaient pas de formation professionnelle avant leur enrôlement dans les milices, le haut-commissaire a suggéré la création, en partenariat avec le Ministère en charge de la formation professionnelle et qualifiante, des centres d’apprentissage des métiers, compatibles avec les besoins des entreprises et de la société.

L’objectif étant de développer l’employabilité des ex-combattants, de faciliter leur réinsertion professionnelle dans les secteurs formels et informels de la vie économique. Avec ces résultats, on peut dire que le ministre d’Etat Firmin Ayessa avait bien vue de considérer cette session comme un haut moment de responsabilité. «Elle devra déboucher sur les préconisations, dont la pertinence permettra à notre future opérationnalisation, le haut-commissaire de la réinsertion des ex-combattants, d’optimiser son action sur le terrain et de contribuer ainsi efficacement à l’œuvre permanente de pacification du Congo», a-t-il souligné.

Par Jrang An@go.

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