vendredi 23 mars 2012

Mali : des militaires renversent le président Amani Toumani Touré

Après avoir organisé un coup de force dans la nuit du 21 au 22 mars, qui a conduit à la chute du régime, les soldats mutins ont annoncé, très tôt ce matin, la suspension de toutes les institutions du pays
Dans une déclaration aux premières heures de la matinée aujourd'hui, le porte-parole du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État, lelieutenant Amadou Konaré, a annoncé que les mutins avaientmis fin au régime du président Amani Toumani Touré à cause de « l'incapacité » du gouvernement à mettre des moyens pour combattre la rébellion touarègue dans le Nord.

Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sonago, a pris la parole peu après pour signaler qu'un couvre-feu avait été décrété à compter du même jour, notamment de 0h00 à 6h00et ce, « jusqu'à nouvel ordre ». Il a justifié cela par le « manque de matériel adéquat pour la défense nationalemis à la disposition de l'armée pour lutter contre la rébellion » mais aussi par « l'incapacité du pouvoir à lutter contre le terrorisme ».
Les militaires qui revendiquent le pouvoir ont déclaré n'avoir aucune intention de le confisquer et se sont engagés à le rendre aux civils après des élections libres et transparentes.Des sources bien informées indiquent que plusieurs arrestations ont été opérées, dont le ministre des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, et le chef du département de l'Administration du territoire, Koufougouna Koné.

Selon des témoins, les militaires se contentaient, au début du putsch, de tirer en l'air pour revendiquer plus de moyens pour combattre les rebelles dans le Nord Mali et un changement radical dans le commandement des troupes sur place. La situation a pris une autre allure lorsque les insurgés ont investi la radiotélévision nationale et le palais présidentiel,après des échanges de tirs nourris avec la garde présidentielle, obligeant ainsi le président Amani Toumani Touré et ses hommes à quitter le palais présidentiel.

La situation au Mali suscite des réactions un peu partout. La France, ancienne puissance coloniale par exemple, a appelé au respect constitutionnel. « Nous avons condamné ce coup d'État militaire parce que nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles. Nous demandons le rétablissement de l'ordre constitutionnel. Des élections étaient programmées pour avril. Il faut qu'elles aient lieu le plus vite possible », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Washington, de son côté, a demandé au Mali de régler la crise politique par le dialogue et a « condamné tout recours à la violence ». Le département d'État américain a invité les Maliens, dans cette période cruciale, à « préserver la démocratie ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, quant à lui, appelé « au calme et à ce que les doléances soient résolues pacifiquement ».

Rappelons que le Mali est confronté depuis la mi-janvier à des attaques des rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad et d'autres groupes armés touaregs. Des hommes lourdement armés, qui ont combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, disent avoir déjà pris le contrôle de plusieurs villes du Nord du pays.
Nestor N'Gampoula

                             Par Jrang An@go.

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