jeudi 8 mars 2012

Tragédie de Mpila : le casse-tête de l'organisation des secours

Photo 1 : Un site de personnes déplacées.      Photo 2 : Le comité technique de santé en réunion d'évaluation.

Au quatrième jour de la situation d'urgence créée par l'incendie du dépôt de Mpila (quartier est de Brazzaville), la logistique et l'organisation restent difficiles à gérer au sein des équipes en charge des actions sanitaires et humanitaires


Le ministre congolais de la Santé a clôturé mercredi matin la première réunion journalière d'évaluation en invitant ses collaborateurs ainsi que les partenaires impliqués dans le comité technique de santé à optimiser « l'organisation et les informations pratiques », afin d'assurer les meilleurs services possible aux nombreux blessés de la tragédie de Mpila.

Georges Moyen et les partenaires impliqués dans les secours de santé se sont félicités de l'ouverture ce mercredi de l'hôpital de campagne envoyé par le Royaume du Maroc. « Il est bien organisé, avec toutes les spécialités chirurgicales et médicales, des services de laboratoire, de réanimation, un bloc opératoire et des médecins compétents qui vont être très utiles », a noté le professeur Claude Maylin, conseiller du chef de l'État congolais. Pourtant, à midi, les médecins marocains attendaient que soit donné le démarrage « officiel » de fonctionnement, alors qu'il avait été annoncé pour 9 heures.

Le manque de prise en charge psychologique et de structures de santé dans les sites a été relevé.

La distribution des vivres s'est avérée un casse-tête sur certains sites. Des familles ont reçu des aliments sans avoir les moyens de les cuisiner, et certaines personnes se sont plaintes d'un manque d'équité dans les distributions, y compris même dans les enregistrements devenus, selon eux, sujet de discriminations.

Par exemple, sur le site de la cathédrale Sacré-Cœur, plusieurs dizaines de personnes se sont disputé une tente dont la capacité d'accueil est de dix places. Visiblement, les équipes sont confrontées à l'urgence et ne disposent pas de tout le matériel nécessaire pour satisfaire les besoins de chacun.

« Il est important que les personnes hospitalisées aient accès à l'alimentation », a rappelé le représentant de l'OMS au Congo, Youssouf Gamatié. Il semble en effet que l'administration des repas aux malades ne soit pas encore bien organisée. À la mi-journée, le département des Affaires sociales et de l'action humanitaire avait entrepris une distribution de vivres « aux gardes-malades », alors que la coordination des actions de santé semble compter sur lui pour nourrir les patients.

Cependant, la solidarité à l'égard des Congolais sinistrés se poursuit. Entre ses réunions d'évaluation et de coordination du jour, le ministre de la Santé a reçu tour à tour son homologue gabonais, les directeurs généraux des sociétés Total E&P et de Chevron, ainsi que des organisations sud-africaines, irlandaises et allemandes annonçant tous des aides médicales aux victimes.

Le bilan provisoire de la catastrophe, rappelons-le, est aujourd'hui estimé à environ 200 morts, 1 300 blessés et 5 000 personnes sans-abri accueillies dans des sites ouverts par les autorités.
Thierry Noungou

                              Par Jrang An@go.

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