Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches
de Brazzaville, le préfet du département de Pointe-Noire, Alexandre Honoré
Paka, revient sur l'application, dans sa circonscription administrative, des
mesures prises par le gouvernement, sur la notion de paix et le respect des lois
de la République
Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Comment se porte
votre département ?
Alexandre Honoré Paka (AHP) : Notre
département se porte bien en ce début 2012, dans la mesure où les festivités
marquant la fin de l'année se sont bien déroulées et les citoyens vaquent
librement à leurs occupations. La quiétude, la paix et la tranquillité des
esprits règnent à Pointe-Noire. C'est d'ailleurs ce qu'a reconnu le consul
général de France, Patrice Servantie, lors de son discours à l'occasion de la
cérémonie des vœux, pour qui la présence massive de 3 500 Français résidant à
Pointe-Noire en témoigne.
LDB : Le gouvernement a déclaré 2012 Année de la santé
et de l'électricité pour tous. En tant que représentant de l'État à
Pointe-Noire, comment comptez-vous mettre en application ces
orientations ?
AHP : Le président de la République a pesé sa
décision. Ces dernières années, il a déjà pris de nombreuses mesures en matière
de santé, notamment la gratuité de la césarienne et de la vaccination des
enfants de 0 à 5 ans. Son initiative de faire de 2012 l'Année de la santé
rejoint cette préoccupation. Nous, en tant que représentants de l'État, nous ne
pouvons que l'accompagner en appliquant sur le terrain les différentes mesures.
Aujourd'hui, nous sommes à pied d'œuvre et attendons la mise en place de la
fonction publique territoriale. Avec les cadres de la Santé, nous avons prévu
d'importantes réunions au cours desquelles nous allons étudier ensemble comment
mettre en chantier ces orientations.
LDB : Comment le décret 2011-485 du
20 juillet interdisant la production, l'importation, la commercialisation et
l'utilisation des sacs, sachets et films en plastique a-t-il été accueilli dans
votre département ?
AHP : Cette décision a été accueillie
favorablement. Il faut reconnaître que l'usage des sachets en plastique
constituait une véritable nuisance pour l'environnement de la ville. Nous
accompagnons cette mesure, qui est entrée en vigueur depuis le 20 janvier, d'un
certain nombre des campagnes. Nous organisons, par exemple, le ramassage groupé
des sachets dans certaines grandes artères et dans certains quartiers de la
ville de Pointe-Noire. Notre objectif est de faire en sorte que les sachets
disparaissent totalement de la circulation. Cette décision est pour nous
salutaire et permettra à la ville de Pointe-Noire de retrouver son nom de
Ponton-la-Belle.
LDB : Le gouvernement a pris d'autres
mesures, comme la gratuité des pièces administratives, du dépôt des dossiers aux
différents examens d'État, etc. Sont-elles bien
appliquées ?
LDB : Pourtant, cette dernière semaine a été marquée
par une énième manifestation des élèves du lycée technique. À quoi était-elle
due ?
AHP. Les élèves du lycée technique
Poaty-Bernard ont été abusés. Ils ont manifesté leur mécontentement en venant
voir l'autorité préfectorale que je suis, pour que cette situation s'arrête.
Nous avons organisé une réunion avec les élèves et les administrateurs du lycée
technique Poaty-Bernard. Il s'agissait d'un contournement de la mesure par les
responsables de l'établissement, qui ne demandaient pas directement des frais de
dépôt de dossiers, mais exigeaient d'autres petites taxes : nous avons considéré
ces agissements comme déloyaux et nous avons demandé l'arrêt immédiat de ces
pratiques. Nous continuerons à conscientiser tous les acteurs qui tentent de ne
pas respecter ces mesures, afin qu'à terme, ils se conforment strictement aux
lois et règlements de la République.
LDB : Comment avez-vous vécu votre éviction de la tête
du Parti congolais du travail (PCT) dans le département de
Pointe-Noire ? Vous sentez-vous trahi et frustré ?
AHP : Depuis le dernier congrès du PCT, les
choses sont claires : plus de cumul. Les préfets que nous sommes, membres de la
direction politique de ce parti, n'avons à nous occuper que des questions
administratives. Je ne me suis pas senti trahi ni frustré ; bien au contraire,
je vais désormais me consacrer totalement à mes tâches administratives. En tout
état de cause, c'est une décision du congrès qui doit s'appliquer sur le
terrain.
LDB : Avez-vous un message pour les Ponténégrines et
Ponténégrins ?
AHP : Mon message porte sur la notion de paix
parce que, sans la paix, rien ne peut se faire. Tout ce qui s'est passé dans le
pays l'année dernière, notamment avec l'inauguration du premier tronçon de la
route Pointe-Noire-Dolisie et le lancement des travaux Dolisie-Brazzaville,
c'est grâce à la paix. S'il n'y avait pas la paix, nos partenaires chinois
n'auraient pas pu réaliser la grande œuvre de traverser le Mayombe. C'est
pourquoi nous devons maintenir et intérioriser ce concept pour comprendre que la
paix est synonyme de liberté. C'est cela qui construit le pays et nous ne dirons
jamais assez que c'est notre credo. Il y a aussi la question du respect des lois
de la République. Nul n'est censé ignorer la loi. Tout le monde doit se
soumettre à elle. Par exemple, le respect des heures d'ouverture et de fermeture
des bars-dancings, des débits de boisson et autres endroits occasionnant des
nuisances sonores, s'impose à tous, car la population doit pouvoir vivre dans un
climat apaisé et dans un environnement sain.
Propos recueillis par Bruno
Okokana
Par Jrang An@go.
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