La jeunesse a été longuement évoquée à l'occasion du
forum francophone préparatoire de Rio+20, le 8 février à Lyon, et lors de la
conférence de presse, où a été rappelée la responsabilité des pays occidentaux
dans la pollution de l'environnement
Les intervenants ont rappelé que si nous voulions vivre dans un
monde sain et durable, il était important de protéger l'environnement des
actions destructrices de l'homme et, en parallèle, de disposer d'une éthique de
responsabilité. Ils ont déploré les promesses non tenues en matière de
protection de l'environnement, et le laxisme envers les pollueurs. Ils ont
souhaité que soit appliqué le principe « pollueur-payeur » pour protéger la
planète de la convoitise des industriels occidentaux : une sorte de
dédommagement économique aux responsables des atteintes à l'environnement.
Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la
Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a insisté sur la dimension éducative,
« vitale et nécessaire », envers les jeunes pour la préservation de
l'environnement et le développement durable. Il a notamment évoqué des campagnes
de communication sur Internet et les réseaux sociaux.
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, berceau de la
Francophonie, a rappelé la place qui avait été accordée à la jeunesse lors du
forum international de janvier dernier, à Niamey, sur le thème « Jeunesse et
emplois verts ». Il s'agissait de mutualiser les expériences en vue d'apporter
une « contribution originale et inestimable » à la conférence de
Rio+20, qui se tiendra au Brésil, en juin prochain. Des propositions concrètes
ont été élaborées sur la solidarité internationale et intergénérationnelle,
visant la promotion et le développement des emplois accessibles aux couches
sociales les plus vulnérables et les plus touchées par le chômage : les jeunes.
Mahamadou Issoufou a souligné que cette initiative témoignait
de leur « sens de la responsabilité » et qu'ils étaient
« conscients que la dégradation de l'environnement [prenait] de
l'ampleur ». Il leur a promis son soutien. Outre cet engagement, il a
rappelé avoir inscrit dans son programme de gouvernance des actions destinées à
la promotion des jeunes, « fer de lance de tout développement ».
Le président congolais Denis Sassou N'Guesso, président en
exercice de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale et
porte-parole de l'Afrique à Rio+20, a relevé qu'aucun changement significatif ne
pouvait se faire sans la jeunesse, principale concernée par l'avenir du monde et
de la planète, « flambeau de la justice et du partage ». Selon lui, le
développement durable appelle un changement de comportement face au changement
climatique, à la perte de la biodiversité et à toutes les autres menaces. Il a
regretté que peu de promesses aient été tenues, mais a salué la prise de
conscience « que la planète est en danger ».
Il a appelé à la transformation des mentalités par les jeunes,
à l'école et au sein des familles, pour sauvegarder la planète propre et
« favoriser un nouvel humanisme permettant à tous les habitants de la terre
de se nourrir, de se vêtir, d'être en bonne santé », souhaitant la
reconnaissance de chacun envers la terre « qui nous offre notre
nourriture ». « Les enfants et les adolescents doivent le comprendre
dès leur plus jeune âge », a-t-il insisté, pour éviter que ne disparaisse
toute « trace de civilisation ». Si « le progrès a réussi à
améliorer le bien-être, le frein a été oublié », a-t-il regretté, avant
d'appeler à se ressaisir.
Il a cité l'exemple du Congo, où une directive impose d'avoir
dans chaque école un jardin pour initier les jeunes « à s'occuper et à
respecter la nature », et a promis de faire entrer l'environnement dans
l'enseignement. Il a lancé un appel aux jeunes à la vigilance, à la lucidité, au
courage, à de nouveaux comportements et à une « nouvelle culture ». « Il
faut que les jeunes gens aient le courage d'aller à l'idéal et de comprendre le
réel », a-t-il souligné. Il a également évoqué le programme national de
reboisement et de reforestation, qui prévoit, sur une période de dix ans, un
million d'hectares de plantations forestières au Congo.
Denis Sassou N'Guesso s'est félicité que la bonne nouvelle
vienne de l'Afrique, « en première ligne vers les chemins nouveaux »,
notamment le bassin du Congo, qui a abrité le premier sommet des trois plus
grands bassins du monde en juin 2011. Selon lui, Rio est une occasion
supplémentaire de permettre à l'humanité de placer le développement durable au
cœur des priorités de l'Afrique, « unie et parlant d'une seule voix ».
Il a plaidé pour des soutiens financiers et matériels de la communauté
internationale.
Par Jrang An@go.
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