En marge de leurs activités officielles, les auteurs
américains en séjour au Congo ont animé à la villa Washington, un atelier
d'écriture destiné aux jeunes Congolais de la fondation Calissa
Ikama
Cette formation qui s'inscrit dans le cadre du projet de la
fondation, est un élément catalyseur pour tous les jeunes, dont le but ultime
est d'amener ces jeunes à produire des œuvres littéraires. « Ce programme
devrait avoir comme point de chute, la production d'un magazine littéraire.
Quand les enfants écrivent, ils sont lus par les autres enfants du même âge. Le
fait de les amener à écrire est donc une manière de les préparer à avoir un
lectorat futur », a déclaré l'un des responsables de la fondation
Calissa Ikama.
Ce programme, qui a commencé avec les écrivains américains,
devrait se poursuivre dans les différents centres utilisés par la fondation,
dont certains installés dans les établissements scolaires et d'autres au niveau
du siège de la fondation.
Pour Hunt Laird, écrivain américain, formateur, romancier,
traducteur et critique, cette formation a été une expérience très forte.
« Nous avons parlé des ateliers d'écriture, un système très répandu aux
États-Unis qui n'existe pas encore au Congo ni en Europe. Nous sommes donc venus
modeler ce système. Cela a été une expérience incroyable et j'ai trouvé des
jeunes talentueux avec lesquels nous avons écrit des poèmes
extraordinaires », a-t-il indiqué.
Hilary Ngounda, 15 ans, élève en classe de 3e au
collège Clé, voue une passion pour le roman. Elle pense que cet atelier est le
bienvenu, parce qu'il permet à chaque enfant de développer ses qualités, de
vivre sa passion et de réussir à écrire un livre et surtout, de finir celui de
Calissa Ikama. « Nous sommes en train de
nous préparer pour le concours « Sur les traces de Calissa Ikama ».
C'est une fille qui a exceptionnellement écrit à l'âge de 13 ans. J'ai 15 ans
aujourd'hui et compte faire à peu près ce qu'elle a fait si ce n'est plus. En
lisant Calissa Ikama, j'ai été transporté vers d'autres mondes. Mon rêve est de
gagner ce concours puis d'écrire un roman par la suite », a-t-elle
avoué.
Carlo le Pacha Kinzenzé, 20 ans, étudiant en 2e
année à la faculté de droit de l'université Marien-Ngouabi, partage cet avis. Il
s'est dit très motivé par ce genre d'initiatives qui permettent
aux jeunes écrivains en herbe de pouvoir développer leurs talents mais aussi
d'être en contact avec des personnes ayant déjà écrit et peuvent les aider dans
cette perspective. « Je m'intéresse à beaucoup de genres, précisément la
poésie, pour laquelle le poète est une personne qui exprime un monde indécis que
d'autres ne perçoivent pas. S'agissant de Calissa Ikama, elle était une jeune
fille passionnée par la littérature, qui est un bel exemple pour moi ; vu l'âge
auquel elle a publié son roman, elle a poussé beaucoup de jeunes à faire comme
elle », a expliqué Carlo le Pacha Kinzenzé.
Ces jeunes apprenants ont écrit des textes qui ont ébloui les
formateurs. C'est le cas de Princilia Ibara-Bouanga, 16 ans, qui a écrit un
texte sur la nature, dans lequel, elle montre l'ingratitude de l'homme :
« Chaque fois que j'observe la nature je suis inspirée ; chaque fois que
j'observe la nature je pleure, car je suis triste quand je vois l'homme détruire
cette nature ; chaque fois que j'observe la nature je me sens ingrate, car, elle
m'a donné son air et moi je suis incapable de la récompenser après tout ce
qu'elle a fait et continue de faire pour moi. »
Gertie Yandoua, 17 ans, témoigne : « J'adore la lecture,
c'est pour moi un autre monde, lire m'épanouit, me détend, me fait voyager dans
un univers propre à moi, me met en contact avec ceux que j'aime ; j'adore la
musique parce qu'elle éveille en moi des sensations très fortes qui me font
oublier mes angoisses et me donnent de l'espoir et du courage. »
Notons que cette formation a une connotation avec le concours
« Jeunes talents sur les traces de Calissa Ikama ». Huit jeunes ont fait l'objet
d'une exposition qui s'est déplacée dans les écoles. Et la majorité des jeunes a
adhéré au projet à partir de cette exposition.
Par Jrang An@go.
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