mercredi 29 février 2012

Énergie : la SNE invitée à être plus performante

Photo : Henri Ossebi lors de cette rencontre. 


Les dissensions qui prévalent au sein du staff dirigeant de la Société nationale d'électricité (SNE) ainsi que l'état de psychose dans lequel vivent les travailleurs, ont rendu la structure inefficace 

Le ministre de l'Énergie et de l'Hydraulique, Henri Ossebi, a épinglé ces maux au cours d'un échange ce mardi 28 février, entre l'administration et quelques partenaires sociaux. Ceux-ci ont déploré la gestion clanique des compétences.

« Le pays possède trop de courant mais la SNE, au cœur du système de la distribution, n'arrive pas à satisfaire la population », a relevé l'orateur. « Le manque de dialogue entre cadres se présente comme une des faiblesses dans le management de l'entreprise », a-t-il ajouté.

Henri Ossebi a également critiqué la structure quant à sa réactivité. « Les consommateurs ont besoin d'intervention ponctuelle », a-t-il précisé. À cet effet, il a recommandé la mise à disposition d'une équipe légère proche des zones de délestage. Ces agents pourraient intervenir à l'aide de motos estampillées pour leur diligence. « La moto est le minimum adapté à ce besoin comme procédure d'urgence. Les coûts seront supportés par l'entreprise. Dans dix jours, je voudrais avoir des résultats sur le suivi », a-t-il prévenu.

Le chef du département a souligné la nécessité d'un quadrillage des quartiers pour une couverture optimale de proximité par des agents de la SNE. « Ceux-ci devront surveiller tous les transformateurs afin d'éviter le tripotage par des jeunes malveillants ou par des collègues excellant dans les branchements illicites », a-t-il indiqué.

Le ministre a déploré la dégradation du climat de la SNE et a prescrit que soient instaurés dans un court délai, des fondamentaux tel le sport du travail. Cette discipline réunirait tous les travailleurs quelque soit leur condition. Ainsi, Henri Ossebi a-t-il dégagé un certain nombre d'urgences à effectuer avant avril, mais des évaluations de ces mesures seront faites. « On doit remettre de l'ordre dans notre secteur. L'eau et l'électricité doivent être disciplinées. Nous sommes dans une dynamique de coaching. Il est possible que nous n'atteignions pas tous les objectifs mais nous pouvons alléger la situation actuelle », a conclu Henri Ossebi. 

Cette rencontre fait suite à la descente qu'avait effectuée le ministre dans les différents sites de la SNE en janvier dernier, ainsi qu'à la concertation sur l'éclairage public au début du mois en cours. Pour les participants, cette rencontre a été l'occasion de donner une impulsion à de nouvelles orientations susceptibles de changer les méthodes de travail.

                             Par Jrang An@go.

Université : Didier Galebaye et Michel Emile Mankessi obtiennent la mention très honorable lors de leur soutenance de thèses de doctorat

Photo 1 : Didier Galebaye, posant avec les membres du jury.    Photo 2 : L'impétrant Michel Émile Mankessi.

Cette double soutenance s'est déroulée dans la salle de conférences de la bibliothèque universitaire

Le jury international présidé par Elie Ngoma-Binda, professeur ordinaire à l'université de Kinshasa en RDC, avec pour membres les enseignants de l'université Marien-Ngouabi du Congo, en l'occurrence Charles Zacharie Bowao (professeur titulaire), Jean-Luc Aka-Evy (professeur titulaire) et Jean-Pierre Missié (maître de conférences Cames), ont après délibération, donné la mention très honorable, à Didier Galebaye, qui a soutenu sur le thème « Le projet de philosophie de la rigueur : avantage historique, actualité et devenir ».

L'impétrant a déclaré que sa thèse était une enquête philosophique pour montrer l'intérêt de la rigueur. « S'il faut commencer à examiner la rigueur dans les esprits pour que cela passe dans le langage, dans le comportement de la vie quotidienne que nous avons ; parce qu'il n'y a pas la rigueur, il n'y aura pas la culture du mérite dans la société, il y aura le mensonge, l'hypocrisie, la démagogie, et l'on ne tiendra pas parole. Donc ma thèse porte en termes simples et clairs, sur l'intérêt de la rigueur dans la société pour que les sociétés puissent s'organiser dans les différentes directions », a déclaré Didier Galebaye.

Et d'ajouter que sa soutenance était riche de consécration, montrant de la part des chercheurs enseignants, le chemin à suivre, ainsi qu'aux jeunes qui viennent d'arriver. « Les membres du jury m'ont fait beaucoup d'observations que j'ai pris en compte. L'intérêt des soutenances, c'est pour apprendre aux cadres à être modestes. Je suis heureux parce que cela a été un engagement intellectuel. Lorsqu'on fait aboutir un petit projet comme ça, cela fait du bien, surtout qu'il s'agit d'intégrer la classe de ceux qui ont le droit de parler au nom du savoir. Pour moi qui ai choisi le métier de chercheur, je ne peux être plus heureux qu'aujourd'hui », a-t-il poursuivi.


Michel Émile Mankessi, a soutenu quant à lui sur le thème « Citoyenneté et République dans la pensée politique de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ». Il a également obtenu la mention très honorable. L'objectif général de sa thèse était la réflexion de l'examen des droits humains, en dialoguant avec Jean-Jacques Rousseau afin de valoriser une éthique, une moyenne sur le respect et la dignité de la personne humaine. L'impétrant a utilisé Rousseau comme prétexte pour traiter la question du droit de l'homme. Car en fait, il a trouvé que dans son corpus politique, il y avait des solutions intéressantes pour améliorer la situation politique contemporaine.

Parlant de l'apport de sa thèse à l'humanité, Michel Émile Mankessi a déclaré : « Quand je présente un outil pour que la société congolaise et par-delà la société africaine tout entière puisse se réfléchir pour fonder le droit, cela devient un outil de travail non seulement pour les scientifiques mais pour tous ceux qui s'intéressent à l'amélioration des institutions pour le bien-être de l'homme. »

« Je me sens heureux, parce que cette soutenance me fait participer aux banquets des âmes saintes, donc le symposium béni où il faut penser à l'avenir de la science. Je deviens à partir d'aujourd'hui, un chercheur qui va en permanence réfléchir sur les problèmes qui se posent dans notre société. Au-delà de cette soutenance, je deviens aussi un acteur des droits de l'homme, des droits humains, un philosophe de l'humanité », a-t-il précisé.

                              Par Jrang An@go.

dimanche 26 février 2012

Hygiène publique et promotion de la santé : les délégués de Mvou-Mvou réinstallés

Photo 1 : Mireille Mabika, Paul Moussima et Julien Imboua.   Photo 2 : Les participants au séminaire.


Ils ont été présentés aux responsables et leaders des quartiers de cet arrondissement 2 du département de Pointe-Noire au cours du séminaire organisé le 23 février par le Centre de l'hygiène publique et de la promotion de la santé

Ce séminaire d'échange et de sensibilisation, qui entre dans le cadre du programme d'action en vue de la redynamisation de ce centre, a porté sur la problématique de l'eau et de la salubrité. C'est sur cet aspect que se focalise son action cette année en raison des épidémies qui ont bousculé la ville, occasionnées par la mauvaise qualité de l'eau et l'insalubrité qui règne dans certains quartiers.

Le plan d'action de ce centre, qui entend reprendre ses missions traditionnelles (la prophylaxie des maladies contagieuses, les enquêtes épidémiologiques et le contrôle et l'organisation des vaccins obligatoires aux frontières...), a été mis en place après une identification des déchets (ordures ménagères, cadavres de chien, poubelles non entretenues) et un diagnostic du travail à accomplir. Une étude sur sa qualité de l'eau de consommation (qui concerne les sources d'approvisionnement telles que les forages et les puits aménagés...) et le conditionnement est en cours. Il est donc question de prévenir les épidémies ainsi que d'autres maladies au moyen de l'application des mesures d'hygiène et de l'assainissement du milieu.


Il s'agira donc, pour les trois délégués qui constituent l'équipe, de travailler de façon permanente avec les leaders et les responsables des quartiers qui sont des partenaires du centre qu'ils vont représenter jusqu'au 31 décembre de l'année en cours. Les délégués ont pour mission de parler des programmes que l'État met à la disposition des populations, tels que les vaccins et les consultations prénatales, de veiller à la bonne qualité de vie des populations en fonction de ce qu'elles ont, d'identifier les problèmes d'assainissement de chaque quartier et de regarder avec la population comment les résoudre. Le centre, en partenariat avec l'Unicef, représenté par Mireille Mabika du bureau de Pointe-Noire, regardera comment les accompagner dans les opérations d'assainissement. « La population doit réfléchir et faire des propositions aux délégués qui nous rendront compte. Nous sommes tous interpellés et avons l'obligation de bien gérer nos déchets », a exhorté Justin Imboua, médecin-chef du Centre de l'hygiène publique et de la promotion de la santé de Pointe-Noire et Kouilou. Ces délégués iront vers les populations, feront des rapports au centre et rendront compte aux populations.

L'occasion a permis à Mme Mabika de partager avec les participants son expérience en matière d'assainissement dans certains quartiers des arrondissements 3 Tié- Tié et 4 Loandjili, qui ont pu bénéficier de kits d'hygiène de l'Unicef ainsi que de formations, dont celle relative à la gestion des déchets ménagers, médicaux et industriels.
 
Le séminaire de Mvou-Mvou, qui a connu la présence de Paul Moussissa, directeur du cabinet, représentant le maire, succède à celui de Loandjili. Deux autres sont prévus à Tié-Tié et à Lumumba.
Lucie Prisca Condhet

                             Par Jrang An@go.

Oscars de la presse 2011 : quinze journalistes primés et trois prix d'excellence décernés

Les professionnels de la communication, qui se sont démarqués tout au long de l'année 2011, ont été distingués le 23 février à Brazzaville au cours d'une soirée de gala des oscars de la presse congolaise 2011

Outre les journalistes, des personnalités ont été primées pour leur soutien et leur contribution à la liberté d'expression dont jouit la presse congolaise. La huitième édition a été rehaussée par la présence de la conseillère en communication du chef de l'État, Claudia Lemboumba Sassou Nguesso, et de plusieurs personnalités.

Adrien Wayi-Lewi, président du Réseau panafricain des journalistes (RPJ), a rendu hommage à deux confrères décédés récemment : Mamita de Télé 7 de la RDC, et Fulbert Kimina Makoumbou, journaliste sportif congolais du bihebdomadaire La Semaine africaine, qui a reçu un prix d'honneur à titre posthume.

À l'ouverture de l'évènement, Adrien Wayi Lewi a invité la presse nationale à s'élever davantage sur l'échelle mondiale, parce qu'elle est suivie attentivement par les Congolais de la diaspora : « Nous partageons, tous ou presque, la conviction selon laquelle la presse congolaise a de l'avenir. Cependant, elle a également des urgences et le public a ses attentes. Avec les montées satellitaires de certains médias, il est plus qu'impératif que nos prestations soient à la hauteur des attentes du public, de plus en plus planétaire. Voilà l'intérêt de cette belle soirée d'émulation. »

Présentée par Médard Milandou et Adrienne Gogo Koubaka, journalistes à Radio-Congo, la cérémonie a été agrémentée par deux orchestres de la capitale, SOS Salsa et Saint Patrick Azan'O.

Une délégation de journalistes de treize pays d'Afrique a participé à la soirée de gala des oscars de la presse congolaise. Ils étaient venus de la République démocratique du Congo, du Bénin, du mali, du Rwanda, de Madagascar, du Niger, du Cameroun, du Sénégal, du Tchad, de la République centrafricaine et de la Guinée-Conakry ainsi que de la Guinée équatoriale.
 
Au cours de la soirée, un diplôme d'honneur a été attribué au chef de l'État pour sa promesse selon laquelle « aucun journaliste au Congo ne sera emprisonné pour ses opinions ». « En effet sous sa gouvernance, notre nation est l'un des rares pays au monde ne figurant pas dans la liste noire des pays qui entravent la liberté d'expression », a souligné le président du RPJ.

Quant au prix d'honneur il a été discerné au délégué général aux Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya, sponsor officiel de l'édition qui bénéficiera désormais du soutien de la DGGT. L'annonce a été faite par le professeur Placide Moudoudou, assistant du ministre délégué général qui représentait l'institution.

Le clou de la soirée a été la nomination des lauréats de la huitième édition, distingués selon trois catégories : presse écrite, radio et télévision. Les oscars de la presse congolaise, initiés depuis 1995, consacrent chaque année les professionnels des médias qui excellent dans leur domaine.

Catégorie presse écrite :
Meilleure revue d'entreprise : la revue Reflet, direction générale des Grands Travaux.
Meilleur journaliste chroniqueur : Émile Gankama, Les Dépêches de Brazzaville.
Meilleure publication : Vision pour demain, de Mfoumou Fylla de Saint-Eudes.

Catégorie radio :
Meilleur animateur de programme : Jean Richard Mouyeni, Radio-Congo.
Meilleur correspondant de presse : Blaise Ebika, Radio-Congo Ouesso.
Meilleure présentatrice du journal en kituba : Christine Mathe, Radio-Congo.
Meilleur présentateur du journal en lingala : Félix Bowaka.
Meilleur présentateur du journal en français : Madila Pandi Niangui, Radio-Congo.

Catégorie télévision:
Meilleur animateur de programme : Roland Patrick Awe, Top TV.
Meilleur présentateur du journal en lingala : Péguy Nianga, DRTV.
Meilleur présentateur du journal en français : Yolaine Yot, DRTV ex æquo avec Archi Ignoumba de MNTV.
Meilleur reportage télé : À Benghazi en Libye par Mad André Ondélé, presse présidentielle.
Meilleure émission grand public : Chemin d'avenir, Jean-Claude Kakou.

                             Par Jrang An@go. 

jeudi 23 février 2012

Diplomatie : trois nouveaux ambassadeurs présentent leurs lettres de créance au président de la République

Photo 1 : L'ambassadrice du Sénégal et Denis Sassou N'Guesso.  Photo 2 : Le nouvel ambassadeur du Japon et le chef de l'État.   Photo 3 : L'ambassadeur de Malte et Denis Sassou N'Guesso. 


Kane Batoura Niang du Sénégal, Yoshimasa Tominaga du Japon et Philippe d'Alverny de l'ordre souverain de Malte, ont été reçus tour à tour, le 23 février, par le chef de l'État Denis Sassou N'Guesso

Ces trois diplomates ont pris l'engagement de renforcer les relations entre leurs pays respectifs et le Congo dans des domaines variés.
 
L'ambassadrice du Sénégal a indiqué à sa sortie d'audience, que son pays était déterminé à redynamiser l'axe Dakar-Brazzaville pour l'intérêt des deux parties. « Le Sénégal et le Congo ont beaucoup de choses en partage, notamment le combat pour l'unité de l'Afrique. Nous avons à la tête de nos deux États des présidents qui sont fondamentalement panafricanistes. C'est dire que nous avons besoin d'unir les forces de l'Afrique autour de l'essentiel », a déclaré Kane Batoura Niang. Et d'ajouter que la vision du président Abdoulaye Wade était de raffermir la coopération bilatérale après un temps mort du fait des guerres que le Congo avait connus. 


Le nouvel ambassadeur du Japon a, pour sa part, assuré que les autorités nippones souhaitaient renforcer l'amitié qui existe entre les deux pays. « Je ne ménagerai aucun effort pour développer la coopération bilatérale. Nous avons déjà ficelé quelques projets. Ils portent entre autres sur les domaines de la pêche, de la scolarisation mais aussi du secteur de l'aide alimentaire », a précisé Yoshimasa Tominaga. 


À son tour, le diplomate maltais s'est exprimé à sa sortie d'audience. Il a indiqué que son pays menait depuis de nombreuses années « une diplomatie humanitaire » et espérait de ce fait, selon les moyens dont il dispose, engager d'importantes actions dans ce cadre au Congo. « Notre mission est immense et elle est tributaire de la générosité des bénévoles et des donateurs dans le monde entier. Pour ce qui me concerne, j'entends intervenir personnellement en vue de la concrétisation des objectifs que nous pourrons fixer en fonction de nos possibilités », a déclaré Philippe d'AlvernyConcluant son propos, il a souhaité que des « relations exemplaires » s'installent entre l'Ordre de Malte et le Congo. 

                              Par Jrang An@go.

Littérature : les jeunes de la fondation Calissa Ikama bénéficient de la formation d'écrivains américains

Photo 1 : Un des ateliers de littérature.      Photo 2 : Les encadreurs et les apprenants.


En marge de leurs activités officielles, les auteurs américains en séjour au Congo ont animé à la villa Washington, un atelier d'écriture destiné aux jeunes Congolais de la fondation Calissa Ikama

Cette formation qui s'inscrit dans le cadre du projet de la fondation, est un élément catalyseur pour tous les jeunes, dont le but ultime est d'amener ces jeunes à produire des œuvres littéraires. « Ce programme devrait avoir comme point de chute, la production d'un magazine littéraire. Quand les enfants écrivent, ils sont lus par les autres enfants du même âge. Le fait de les amener à écrire est donc une manière de les préparer à avoir un lectorat futur », a déclaré l'un des responsables de la fondation Calissa Ikama.

Ce programme, qui a commencé avec les écrivains américains, devrait se poursuivre dans les différents centres utilisés par la fondation, dont certains installés dans les établissements scolaires et d'autres au niveau du siège de la fondation.

Pour Hunt Laird, écrivain américain, formateur, romancier, traducteur et critique, cette formation a été une expérience très forte. « Nous avons parlé des ateliers d'écriture, un système très répandu aux États-Unis qui n'existe pas encore au Congo ni en Europe. Nous sommes donc venus modeler ce système. Cela a été une expérience incroyable et j'ai trouvé des jeunes talentueux avec lesquels nous avons écrit des poèmes extraordinaires », a-t-il indiqué.

Hilary Ngounda, 15 ans, élève en classe de 3e au collège Clé, voue une passion pour le roman. Elle pense que cet atelier est le bienvenu, parce qu'il permet à chaque enfant de développer ses qualités, de vivre sa passion et de réussir à écrire un livre et surtout, de finir celui de Calissa Ikama. « Nous sommes en train de nous préparer pour le concours « Sur les traces de Calissa Ikama ». C'est une fille qui a exceptionnellement écrit à l'âge de 13 ans. J'ai 15 ans aujourd'hui et compte faire à peu près ce qu'elle a fait si ce n'est plus. En lisant Calissa Ikama, j'ai été transporté vers d'autres mondes. Mon rêve est de gagner ce concours puis d'écrire un roman par la suite », a-t-elle avoué.


Carlo le Pacha Kinzenzé, 20 ans, étudiant en 2e année à la faculté de droit de l'université Marien-Ngouabi, partage cet avis. Il s'est dit très motivé par ce genre d'initiatives qui permettent aux jeunes écrivains en herbe de pouvoir développer leurs talents mais aussi d'être en contact avec des personnes ayant déjà écrit et peuvent les aider dans cette perspective. « Je m'intéresse à beaucoup de genres, précisément la poésie, pour laquelle le poète est une personne qui exprime un monde indécis que d'autres ne perçoivent pas. S'agissant de Calissa Ikama, elle était une jeune fille passionnée par la littérature, qui est un bel exemple pour moi ; vu l'âge auquel elle a publié son roman, elle a poussé beaucoup de jeunes à faire comme elle », a expliqué Carlo le Pacha Kinzenzé.

Ces jeunes apprenants ont écrit des textes qui ont ébloui les formateurs. C'est le cas de Princilia Ibara-Bouanga, 16 ans, qui a écrit un texte sur la nature, dans lequel, elle montre l'ingratitude de l'homme : « Chaque fois que j'observe la nature je suis inspirée ; chaque fois que j'observe la nature je pleure, car je suis triste quand je vois l'homme détruire cette nature ; chaque fois que j'observe la nature je me sens ingrate, car, elle m'a donné son air et moi je suis incapable de la récompenser après tout ce qu'elle a fait et continue de faire pour moi. »

Gertie Yandoua, 17 ans, témoigne : « J'adore la lecture, c'est pour moi un autre monde, lire m'épanouit, me détend, me fait voyager dans un univers propre à moi, me met en contact avec ceux que j'aime ; j'adore la musique parce qu'elle éveille en moi des sensations très fortes qui me font oublier mes angoisses et me donnent de l'espoir et du courage. »

Notons que cette formation a une connotation avec le concours « Jeunes talents sur les traces de Calissa Ikama ». Huit jeunes ont fait l'objet d'une exposition qui s'est déplacée dans les écoles. Et la majorité des jeunes a adhéré au projet à partir de cette exposition.

                              Par Jrang An@go.

Coopération : Brazzaville abrite la 11e assemblée générale ordinaire de la Cospeco

Photo : Hugues Ngouélondélé et André Kimbuta à l'ouverture des assises.  


La rencontre vise notamment l'élaboration d'un nouveau programme d'activités de collaboration entre les deux capitales les plus proches au monde

Les travaux de la 11e assemblée générale de la Commission spéciale de coopération Kinshasa-Brazzaville (Cospeco), qui se sont ouverts le 23 février à l'hôtel de ville de Brazzaville, s'achèvent demain. La cérémonie de lancement était présidée par le président actuel de cette instance, le député maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondélé, assisté de son vice-président, le gouverneur de la ville provinciale de Kinshasa, André Kimbuta.

Ouvrant les travaux, le président du conseil municipal et départemental de Brazzaville a invité les experts des deux villes à faire preuve de sagacité dans l'élaboration d'un programme biennal d'activités, adapté aux attentes des deux parties, et dont la mise en œuvre devra s'effectuer au cours de cette mandature. « La Cospeco ne saurait se réduire en une simple plateforme de rencontres entre les experts des deux villes », a prévenu Hugues Ngouélondélé.

Il a également rappelé que les assises de Brazzaville s'inscrivaient dans le cadre du prolongement de la 10e assemblée générale tenue en mai dernier à Kinshasa, sanctionnée par sa désignation à la tête de cette structure. Hugues Ngouélondélé a, par ailleurs, salué la volonté du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, et de son homologue de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, pour la confiance qu'ils portent à la politique de jumelage entre Kinshasa et Brazzaville. Enfin, il s'est félicité de la « brillante élection » du gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, à l'issue des élections législatives du 28 novembre 2011.

                              Par Jrang An@go.

Santé : le projet qualité des produits sanguins lancé à Pointe-Noire

Photo 1 : La tribune officielle lors du lancement du projet qualité du sang.     Photo 2 : Amelia Ondia Bokilo, directrice générale du Centre national de transfusion sanguine, expliquant le projet à l'auditoire.


Amelia Ondia Bokilo, directrice générale du Centre national de transfusion sanguine, a lancé le 22 février à l'hôpital général Adolphe-Sicé de Pointe-Noire, le projet qualité du Centre interdépartemental de transfusion sanguine. Un projet qui bénéficie du partenariat de Plasmaprime, une société de conseil et de formation spécialisée dans le domaine de la transfusion sanguine

Initié par le gouvernement congolais avec l'appui de différents partenaires, le projet qualité des produits sanguins va durer trois ans flexibles. Son but est de faire acquérir aux différents centres de transfusion sanguine du pays, des nouvelles connaissances en la matière afin de rehausser le niveau actuel des prestations de services dans les centres. Apporter les informations nécessaires en vue d'une bonne pratique de transfusion, permet d'assurer une formation adéquate des agents et de les initier aux outils modernes de l'informatique. « En constatant les différents écarts par rapport à la conformité et aux normes internationales, notre démarche consiste à lever toutes ces non conformités relevées dans les centres de Pointe-Noire, Brazzaville et dans les autres centres du pays », a indiqué Amelia Ondia Bokilo.


Ce projet sera exécuté en trois ans minimum, en fonction de la motivation des équipes constituées et des moyens affectés pour son aboutissement, sans oublier les écueils éventuels rencontrés tout au long du parcours. « Au Congo, il n'y a aucun cadre réglementaire qui fixe les compétences d'une personne habilitée à valider l'acte transfusionnel, sauf pour la qualification du sang où il est clairement dit que le sang doit être sécurisé. Pour ce qui est des ressources humaines, il y a aujourd'hui des textes réglementaires qui nous permettent de fixer les fonctions et qualités des techniciens du Centre national de transfusion sanguine, qui sont parmi les mieux formés du pays. Ce sont des techniciens supérieurs de laboratoire formés par la faculté des sciences de la santé. Avec les médecins du centre, ils vont bénéficier de cette formation supplémentaire pour améliorer leur rendement », a-t-elle ajouté.

Selon Arnaud Nguyen-Hong, directeur général de Plasmaprime, les innombrables non conformités rendent la tâche difficile. « Nous devons travailler davantage et trouver des solutions à ces non conformités afin de surmonter ces obstacles et d'arriver à la certification », a-t-il prévenu. En partageant l'expérience sénégalaise, Madieye Gueye, directeur de Plasmaprime Sénégal, a insisté sur la nécessité d'avoir un technicien ou un biologiste pour certifier le sang. « Il faut un personnel qualifié, compétent et formé, pour décider en toute responsabilité sur la conformité du produit. Au Sénégal, les actes de biologie médicale sont validés par un biologiste qui peut être un pharmacien ou un chirurgien nanti d'une certaine qualification et capable de valider les analyses », a affirmé Madieye Gueye.
 
La société Plasmaprime qui va accompagner les agents des centres de transfusion sanguine pendant trois ans, a entre autres objectifs : assurer la sécurité optimale des produits sanguins issus des dons de sang nationaux ; et accroître le nombre de dons bénévoles et volontaires collectés. Cette société forme également les personnels des pays partenaires aux bonnes pratiques de transfusion sanguine.
Hervé Brice Mampouya

                              Par Jrang An@go.

Échanges culturels : les écrivains américains apprécient la littérature congolaise

Photo : écrivains congolais, américains et étudiants ayant participé aux ateliers d'écriture



La littérature congolaise a donné la preuve de sa vigueur au cours des ateliers d'écriture qui se sont déroulés du 20 au 22 février à Brazzaville
Une séance d'échanges détendus a clôturé ces journées dans les jardins du ministère de la Culture et des Arts. Les écrivains américains Annie Finch, Laird Hunt, Sheryl St. Germain, Christopher Merril et Natasa Durovcova ont eu l'occasion de se faire découvrir et de rencontrer les écrivains congolais dont ils apprécient le talent.

Parmi ces derniers, on a noté la présence d'Émile Gankama, Gérard Yongo, Jean-François Obémbé, Martial de Paul Ikounga, Eugénie Opou, Raoul Nkassa, Léopold Pindy Mamansono, Parfaite Mfouo, Sauve Gérard Ngoma-Malanda, et le responsable des Éditions Hemar, le professeur Mukala Kadima Nzuzi.

L'auteur de La ville aux âmes ivres, Émile Gankama, constatant l'universalité de la littérature, a regretté les problèmes d'édition en Afrique, et particulièrement au Congo, où sommeillent de nombreux ouvrages. « J'espère que la rencontre d'aujourd'hui sera l'occasion de mettre un pont entre les États-Unis et le Congo. Si nous ne sommes pas traduits en anglais, il n'est pas évident de nous lire aux États-Unis », a-t-il déclaré.

Pour la coordonnatrice de ces ateliers, Natasa Durovcova, il s'agit d'une orientation que doit prendre le ministère des Affaires étrangères. « La culture américaine est mal représentée dans le monde. On nous a demandé d'aller à la rencontre du monde littéraire extérieur, et nous sommes venus vous entendre. Nous sommes convaincus qu'il y a beaucoup de talents dans la littérature congolaise. Nous allons maintenir le contact avec les écrivains congolais, pour promouvoir la littérature congolaise dans la littérature mondiale », a poursuivi l'éditrice américaine.

« J'espère que l'ambassade des États-Unis continuera à promouvoir les échanges culturels entre les deux pays », a souhaité le conseiller aux affaires publiques de l'ambassade des États-Unis, Wesley Jeffers. Une démarche appréciée par les étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université Marien-Ngouabi de Brazzaville qui ont participé aux ateliers. Pour Cleve Ledin Doumangoayi, étudiant en littérature et langue française, cette expérience a été enrichissante. « Nous ne faisons rien de semblable à la fac. Aujourd'hui, nous réalisons qu'écrire est une bonne chose », a-t-il estimé.

Rappelons que l'ambassade des États-Unis, en partenariat avec les ministères congolais de la Culture et des Arts, de l'Éducation civique et de la Jeunesse, est à l'origine de ces ateliers d'écriture. Une expérience dont il faut tirer profit, a souhaité la directrice générale du Livre et de la Lecture publique, Emma Mireille Opa. « Nous souhaitons que ces rencontres se fassent dans l'ensemble de notre pays afin d'affermir l'essor de la littérature et de la culture », a-t-elle conclu.

                             Par Jrang An@go.

mercredi 22 février 2012

Fiscalité : une plus grande transparence dans la gestion des flux intra-groupe pour augmenter les recettes de l'Administration

Un séminaire destiné aux cadres de l'Administration fiscale s'est tenu du 20 au 22 février à Brazzaville
La formation, animée par un expert venu de France, avait pour objectif de mettre en pratique l'une des recommandations de la loi de finances exercice 2012, qui insiste sur la transparence dans la gestion fiscale.

Plusieurs thèmes ont été débattus pour rendre l'Administration fiscale plus efficace afin d'arrimer le Congo aux exigences du commerce mondial, qui se réalise à 50% en « intra-groupe » et donne lieu à une facturation interne appelée « prix de transfert ». Parmi les thèmes développés, on peut notamment citer les modalités de fixation des prix, l'Administration face à un dossier de prix de transfert, les accords préalables de prix, les éléments constitutifs des prix de transfert, les prix et leur détermination en pleine concurrence.

« Ce séminaire devrait faire changer les choses au Congo. Nous avons essayé de donner les outils nécessaires qui permettront désormais aux participants de travailler efficacement et d'augmenter les recettes fiscales », a assuré Massaly Arona, formateur du cabinet-conseil Tower Consulting, basé en France. Il s'est, par ailleurs, félicité des nouvelles dispositions fiscales congolaises, qui exigent de toutes les entreprises qu'elles payent leur impôt avant de pouvoir transférer ailleurs les bénéfices réalisés au Congo.
 
Seuls les agents de Brazzaville et de Pointe-Noire ont bénéficié de cette formation, la première du genre après l'adoption par le Parlement, le 29 décembre 2011, de la loi de finances 2012. Ils ont souhaité que cette initiative se pérennise et qu'elle soit élargie à tous les départements du Congo.
 
La clôture des travaux a été patronnée par le directeur général des Impôts et des droits indirects, Antoine Ngakosso. Selon lui, la fiscalité congolaise ne peut se relever que si les vérificateurs sont bien formés. Il a souhaité que tous les thèmes abordés fassent l'objet d'un « Guide des transferts » afin de rendre le personnel plus performant sur le terrain. C'est dans cette optique qu'il a également envisagé que le prochain séminaire, qui interviendra prochainement, porte sur la comptabilité informatique.
 
« Désormais, les entreprises évoluant dans les secteurs du pétrole, de la téléphonie mobile et les autres secteurs sont contraintes de justifier dans le détail leurs flux intra-groupe selon les techniques et les procédures fiscales complexes qui sont édictées par notre législation fiscale. C'est pourquoi ce séminaire de formation s'est attaché à inculquer des concepts jusqu'ici méconnus de l'Administration fiscale congolaise », a souligné Antoine Ngakosso. 

                               Par Jrang An@go.

Réseau panafricain des journalistes : le rôle des médias au centre des journées scientifiques à Brazzaville

« Le rôle des médias dans la gouvernance démocratique en Afrique » est le thème retenu pour les premières rencontres du Réseau panafricain des journalistes, ouvertes par le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, Jacques Banangadzala

Le réseau tient ses assises du 22 au 25 février, en prélude à la cérémonie des Oscars de la presse congolaise. Participent à cette rencontre le représentant de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation la science et la culture (Unesco) au Congo, Abdouramane Diallo ; le conseiller du ministre de la Communication, Ludovic Miyouna ; les représentants des pays membres du réseau (le Sénégal, le Tchad, le Cameroun, le Rwanda, le Gabon, la Guinée Conakry, la République démocratique du Congo et le Congo, pays hôte), ainsi que d'autres responsables.

Lors de la première journée, le directeur général de Radio Nostalgie au Gabon, Jean-Pascal Ndong, et le président des journées scientifiques, Guy Noël Sam'Ovhey Panquima, ont pris la parole.

Jean-Pascal Ndong a axé sa communication sur la responsabilité des gouvernants, des patrons de groupes de presse, la société civile, les instances de régulations et les journalistes eux-mêmes. Selon lui, il est important que les gouvernants accordent des fonds à la presse écrite. Le journaliste doit se sentir libre dans l'exercice de sa profession et bénéficier d'une bonne rémunération. Il a, par ailleurs, souligné le manque de médiation de la part des instances de régulation et le nombre insuffisant d'émissions portant sur des sujets touchant au quotidien.

Lors de la séance de questions/réponses, les interventions se sont focalisées sur l'indépendance économique des journalistes en Afrique, la question des subventions de l'État et la responsabilité des médias publics et privés dans la restitution des faits. 

Pour Jean-Pascal Ndong et Guy Noël Sam'Ovhey Panquima, la faiblesse économique de l'Afrique ne doit pas être un obstacle à un travail de journalisme sérieux. Le « quatrième pouvoir » qui leur est attribué ne se décrète pas : il n'est pas inscrit dans des textes mais il est moral et peut s'exercer. Selon eux, les professionnels de l'information doivent dissocier journalisme et propagande. L'appartenance aux médias publics et privés n'a rien à voir avec le traitement de l'information, car les lois et la déontologie du journalisme sont les mêmes.

Notons qu'à l'ouverture des travaux, le président du Réseau panafricain des journalistes, Adrien Wayi Lewy, a dressé le bilan de l'année écoulée et a indiqué que 2012 serait consacrée au développement des contacts avec d'autres confrères.

Le représentant de l'Unesco au Congo, Abdouramane Diallo, a, pour sa part, dégagé les priorités pour l'organisation de l'information et de la communication : la promotion de la liberté d'expression et d'information ainsi que le développement des capacités de communication et d'information pour assurer l'accès universel au savoir.

                               Par Jrang An@go.

Paris : séminaire sur la réduction des coûts des transferts d'argent des migrants

Bercy, siège du ministère français de l'Économie et des Finances, a abrité la conférence le 21 février en présence de personnalités et d'institutions concernées par le sujet

Faciliter les transferts, réduire leurs coûts et optimiser leur impact sur le développement des pays d'origine ont été les points centraux du séminaire organisé par le Fonds africain de développement, le ministère français de l'Immigration et l'Agence française de développement (AFD). Près de deux cents personnalités venues de la Zone franc et du Maghreb y ont pris part, aux côtés de Henri de Raincourt, ministre français chargé de la Coopération ; de Kamal Elkheshen, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) ; Stéphane Fratacci, secrétaire général à l'Immigration et à l'intégration au ministère français de l'Intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration ; Delphine d'Amarzit, chef de service des affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor français.

Henri de Raincourt a commencé par rappeler que la France a tenu les engagements pris lors du sommet du G20 en novembre 2011, précisant que le gouvernement français était « parfaitement mobilisé sur toutes ces questions ». Tout comme le vice-président de la BAD, il a montré l'importance des flux d'argent privé des diasporas vers leurs pays d'origine, qui permettent de soutenir la croissance des pays en développement. « Au même titre que l'aide au développement et les investissements directs étrangers, ils contribuent à renforcer la capacité d'épargne et d'investissement des pays bénéficiaires », a-t-il souligné, précisant que plus de 30 milliards d'euros avaient été transférés en 2010. C'est une source de financement extrêmement importante pour les pays africains, spécialement en période de crise. C'est également la deuxième source de recettes étrangères et, pour favoriser le développement de ces pays, il faudrait réduire le coût des transferts, ce qui permettrait aux familles de bénéficier de 2 milliards d'euros supplémentaires.

Stéphane Fratacci a montré l'enjeu de la réduction des coûts qui serait de « maximiser l'impact positif sur le développement. Le ministère français contribue à accompagner le développement des pays d'origine et à encourager au départ des migrants qui le souhaitent vers les pays d'origine. » Dans cette optique, a été mis au point un « programme solidaire » soutenant les migrants porteurs de projets économiques « à dimension locale » visant à créer des richesses dans les pays d'origine. Le ministère de l'Immigration propose trois axes pour réduire les coûts de transfert : développer les opérations qui encouragent la concurrence entre organismes de transferts d'argents via un nouveau site Internet permettant une comparaison de prix ; créer un fonds fiduciaire « migrations et développement » doté de près de 6 millions d'euros pour soutenir, notamment, la réforme du cadre réglementaire en matière de transferts d'argents internationaux ; favoriser l'émergence de produits financiers innovants, qui aident à l'investissement productif, à la création d'entreprises, à la construction de structures d'utilité publique et à l'organisation de séminaires.

Delphine Amarzit a ajouté que « les migrants ont la capacité de puiser dans leurs poches pour subvenir aux besoins de leurs familles lorsque l'État devient défaillant ». Elle a pris pour exemple la diaspora comorienne qui, en 2009, « a su compenser les insuffisances de l'État dans le paiement des salaires des fonctionnaires ».

Le rapport « Réduire les coûts des transferts d'argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone franc », préparé par l'association Épargne sans frontière et cofinancé par la BAD et l'AFD, a été présenté à l'issue du séminaire. Les propositions du rapport portent sur l'amélioration de la bi-bancarisation dans les pays de résidence et les pays d'origine, la mise au point de produits financiers innovants, le soutien aux nouvelles technologies de paiement dématérialisé et l'adaptation des cadres réglementaires et législatifs.
Carmen Féviliyé
Pour en savoir plus : www.afd.fr

                               Par Jrang An@go.

Mali : suspense sur la tenue de l'élection présidentielle le 29 avril

Le report des élections générales prévues le 29 avril commence à être évoqué par certains leaders politiques maliens

La situation de tension, notamment dans le nord du pays, compromet l'organisation du scrutin. De plus, le fichier électoral fait l'objet de contestations par une grande partie de l'opposition.

Comme au Sénégal, le report des élections risque de créer un vide constitutionnel, le mandat du président actuel, Amadou Toumani Touré, prenant fin le 8 juin 2012. La Constitution malienne a prévu la vacance du pouvoir uniquement lorsque le président est empêché de façon temporaire de remplir ses fonctions ou lorsqu'il y existe un empêchement absolu ou définitif, incluant la mort. Dans ce cas, il revient au président de l'Assemblée nationale d'assurer l'intérim de la présidence et d'organiser l'élection d'un nouveau président dans les quarante jours. Le cas de figure d'un report du scrutin présidentiel n'est pas prévu et serait inédit. Si tel était le cas, il reviendrait alors à la classe politique malienne de trouver un accord consensuel et inventif pour éviter la prolongation du mandat du président sortant.
 
Le projet d'une grande conférence sur la sécurité a été évoqué récemment, lors du mini-sommet de l'Union africaine (UA) au Bénin. Elle réunirait les chefs d'État des pays riverains de la bande sahélienne et pourrait être élargie à l'UA et à l'Union européenne.

L'urgence est d'obtenir un cessez-le-feu au nord du Mali entre les rebelles touaregs et l'armée malienne avant la mi-mars pour que se tienne l'élection présidentielle du 29 avril. Une délégation des pays de la sous-région est présente sur le terrain pour discuter avec tous les acteurs impliqués. Le président en exercice de l'UA, Thomas Yayi Boni, a confirmé la tenue prochaine d'une conférence pour trouver une solution à l'insécurité dans l'espace Sahara-Sahel en général et plus particulièrement pour « consolider l'État malien dans son intégrité ».

L'ex-membre de la rébellion du 23 mai, Mahmoud Ag Aghali, président du bureau politique du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a appelé la communauté internationale à faire pression sur le Mali pour accorder à l'Azawad son indépendance. Il nie toute accointance avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Donnez-nous l'indépendance et vous verrez : ce sera la fin d'Aqmi, des enlèvements d'Occidentaux et du trafic de drogue », a-t-il déclaré.

L'élection du 29 avril dépendra peut-être beaucoup plus de la qualité des négociations sur le terrain avec les Touaregs, d'une part, et l'opposition, d'autre part, que d'une grande conférence régionale. 

                               Par Jrang An@go.

mardi 21 février 2012

Roman : Je la voulais lointaine par Gaston-Paul Effa, Éditions Actes Sud

Photo : La couverture de Je la voulais lointaine de Gaston-Paul Effa.


Roman d'apprentissage, Je la voulais lointaine est le neuvième roman de l'écrivain camerounais Gaston-Paul Effa. Un très beau récit qui raconte le parcours d'Obama, petit-fils de féticheur qui quitte l'Afrique pour poursuivre des études littéraires à Strasbourg


Avant son départ, le jeune Obama se voit confié un sac totémique par son grand-père qui voyait en lui son successeur : « Je t'annonce que tu es officiellement propriétaire de ce sac [...] Ce sac te fera passer les barrages sans problèmes. Tu ne révéleras ce secret à personne sous peine de le voir disparaître. » Le sac sera très vite enterré au pied d'un arbre.

En France, Obama réussit son intégration dans la société européenne, fait de brillantes études et devient professeur de philosophie. Loin de son Afrique natale, il épouse une femme blanche, tenant son pays et son continent à distance : « L'Afrique était derrière moi, je la voulais lointaine. » Cependant un évènement viendra bouleverser ce train de vie, rappelant Obama à ses origines africaines. Cette terre nourricière qu'il n'aura cessé de fuir le réclamait désormais. Habité par un sentiment d'inaccomplissement de la promesse faite, autrefois, à son grand-père il décide de rentrer en Afrique accomplir son destin.

L'écriture de ce livre est un récit inspiré du cheminement de l'auteur. Il l'explique dans un entretien avec l'écrivain Abdourahman Wabéri : « Longtemps, j'ai mis l'Afrique à distance, comme si célébrer les ciels d'Europe faisait de moi un autre homme. Depuis, j'ai compris qu'il s'agit simplement de vivre en homme, en assumant ses différences et ses contradictions. »

Je la voulais lointaine, un très beau roman à découvrir. 
Meryll Mezath


                              Par Jrang An@go.

Poésie : centenaire de la naissance de Léon-Gontran Damas

Photo : Léon-Gontran Damas et Aimé Césaire.



L'année 2012 marque la commémoration du centenaire de la naissance du poète guyanais Léon-Gontran Damas, l'un des grands hommes du siècle dernier. Père fondateur avec Césaire et Senghor du mouvement de la négritude, Damas s'est également illustré dans le combat pour la défense des droits des peuples noirs dans le monde et pour la reconnaissance des cultures africaines.
 
Le 28 mars 1912, le Martinico-Guyanais Léon-Gontran Damas voit le jour à Cayenne dans une fratrie de quatre enfants. Sa mère, Marie-Aline, martiniquaise, métisse amérindienne noire, décède en 1931. Damas est alors élevé par sa tante paternelle, Gabrielle Damas, qu'il appellera affectueusement dans ses récits « Man Gabi ».

Après une scolarité en Martinique où il rencontre Aimé Césaire qui deviendra l'un de ses proches amis, Damas va en métropole suivre des cours de droit, de russe et de japonais. Il y retrouve Césaire. Les deux compères rencontrent le Sénégalais Léopold Sédar Senghor avec lequel ils rédigeront en 1935 le premier numéro de la revue L'Étudiant noir consacré à la promotion d'une conscience noire.

Contrairement à ses deux amis, dont les pensées sont connues, il existe très peu de documents sur les particularités de sa vision de la négritude. Pourtant, selon de nombreux chercheurs, Damas est le tout premier des trois penseurs et poètes - Damas, Césaire, Senghor - à avoir publié dans le sens de l'idée de la négritude. De plus, les particularités de son écriture, poétiquement et politiquement rageuses, sont des constituants faisant du mouvement de la négritude un mouvement révolutionnaire entier. La publication en 1937 de son premier recueil de poèmes, Pigments, signe certainement l'arrivée d'un poète humaniste à l'écoute de son époque et de ses contemporains. En 1939, l'ouvrage sera interdit au motif d'atteinte à la sécurité de l'État français.

Que peut-on, 34 ans après sa disparition, retenir de l'œuvre de ce poète nègre resté longtemps dans l'ombre de ses frères ? En Guyane et en France, de nombreuses initiatives seront organisées en 2012 pour honorer sa mémoire et célébrer son œuvre littéraire. Citons la conférence-lecture prévue à Paris le 24 février au Tarmac, qui accueille Daniel Maximin autour du thème « Léon-Gontran Damas : feu sombre toujours... ». Plus tard, le 10 mars, le public est convié à la rencontre animée par Valérie Marin La Meslée sur le thème « Conscience universelle » en présence de Daniel Maximin.
Meryll Mezath 

                              Par Jrang An@go.

Santé : plaidoyer pour l'allaitement maternel précoce et exclusif

Photo : Farida Koud, une jeune maman allaitant affectueusement son bébé.   


Le ministère de la Santé et de la Population a lancé le 20 février à Brazzaville, une campagne de sensibilisation sur les bienfaits de l'allaitement maternel précoce et exclusif pour la santé et la réduction de la morbidité des enfants

Une réunion de sensibilisation des acteurs des confessions religieuses et des médias appelés au renfort de cette opération, s'est tenue sous la supervision du directeur général de la santé, Alexis Elira Dokékias. Le programme est appuyé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dont la représentante au Congo, Marianne Flash, a participé à cette séance.

« L'allaitement maternel précoce et exclusif est important puisqu'il préserve la santé et la vie de l'enfant, tout en enrichissant l'affection entre le nouveau-né et sa mère », a martelé le directeur général de la santé. Le professeur Elira Dokékias qui a ressassé l'évolution de la question au Congo, estime qu'il est urgent aujourd'hui de relayer ce message de l'allaitement maternel.

L'évolution de la société et certaines contraintes inhérentes ont quelque peu dérouté la pratique de l'allaitement. « Des mères choisissent de plus en plus de prendre des laits artificiels ou de nourrir les enfants dans des internats à cause de leurs obligations professionnelles. Cela entraîne souvent des contagions chez certains enfants qui sont ainsi exposés à des diarrhées, des constipations, etc. Alors que le lait maternel ne s'achète pas, est riche en eau, en glucides, en protéines et en plusieurs sels minéraux », a soutenu Elira Dokékias. Le VIH/sida a également semé le doute ces dernières années, or il ne représente plus un risque pour l'enfant d'une mère qui s'est fait dépister, même étant sous antirétroviraux.
Aussi, souhaite-t-il que l'État et les sociétés privées prennent en compte la possibilité pour les nouvelles mères d'allaiter leurs bébés, en adaptant une législation claire, « préservant à chaque enfant qui naît au Congo ce moment important de tendresse qu'est l'allaitement ».

Par ailleurs, la représentante de l'Unicef au Congo a invité les représentants des médias et des confessions religieuses, associés à cette campagne de sensibilisation, à ne pas se limiter (pour le cas des journalistes) non pas à un message ponctuel sur le sujet, mais surtout « à une action perpétuelle et pérenne en faveur de la lutte contre la malnutrition par la promotion de l'allaitement maternel précoce et exclusif », a rappelé Marianne Flash. Soutenant cette approche, des parents d'enfants ont témoigné de la bonne santé de leurs progénitures nourries exclusivement au lait maternel jusqu'à six mois au moins. Farida Koud (notre photo), une mère qui a témoigné de l'excellente santé de ses deux enfants, dont un bébé de trois mois, illustre parfaitement cette campagne de sensibilisation à l'allaitement maternel. « Comme son frère aîné, il ne prendra que le lait maternel jusqu'à ses six mois », a-t-elle indiqué.

Pour les autorités nationales de la Santé, les communautés devraient s'impliquer à vulgariser les meilleures pratiques favorisant une meilleure santé de la population, à l'instar de l'allaitement maternel, en cette année 2012 dédiée à la santé par le chef de l'État, Denis Sassou N'Guesso.
Thierry Noungou

                               Par Jrang An@go.

Enseignement : les membres du gouvernement des enfants et leurs encadreurs formés aux principes EAEAF

Représentant six établissements scolaires de Brazzaville, ils ont reçu une formation sur l'approche « École amie des enfants, amie des filles » (EAEAF)


La formation, qui a eu lieu le week-end dernier, et qui était organisée par le ministère de l'Enseignement secondaire chargé de l'Alphabétisation, s'inscrit dans l'optique d'une stratégie initiée en 2004 par le gouvernement congolais en collaboration avec les institutions internationales, destinée à impliquer les enfants du pays dans la maîtrise de leurs droits en matière éducative. Cette stratégie fonctionne à travers l'installation de gouvernements et de clubs d'enfants au sein des écoles congolaises, pour un meilleur suivi des questions liées à leurs droits, à l'environnement et à l'hygiène.

Selon les organisateurs, la formation permettra également d'assurer le bon fonctionnement des écoles congolaises pour l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement, notamment celui de l'Éducation pour tous.

Ainsi, durant deux jours, les participants ont appris les principes fondateurs de l'approche « École amie des enfants, amie des filles », le rôle d'une constitution, le fonctionnement des gouvernements des enfants et la problématique du respect des droits de l'enfant dans les écoles. « Cette politique constitue une stratégie nécessaire pour éduquer les enfants aux règles citoyennes, souvent négligées. Elle mérite d'être consolidée et intériorisée dans les différentes écoles du pays. Car, fondée sur la réalisation du droit de l'enfant, la méthode valorise aussi les liens existant entre l'école et la communauté », a précisé le directeur de la coopération, également coordonnateur du programme éducation de base et égalité de genre, Bruno Mazonga.

                              Par Jrang An@go.

Éducation civique : le ministre de tutelle patronne la cérémonie de levée des couleurs au sein de son département

Photo 1 : Les membres du cabinet assistant à la cérémonie de levée des couleurs.    Photo 2 : Les couleurs nationales levées.  


L'acte posé par le ministre Anatole Collinet Makosso aux premières heures de la matinée de ce 20 février à la direction générale de la jeunesse, s'inscrit dans le cadre de la directive qu'il a adressée tout récemment à toutes les administrations congolaises de procéder aux levées des couleurs

La levée des couleurs est un acte civique et le devoir qu'elle impose à chaque citoyen est un devoir de dignité et de responsabilité. C'est pourquoi, constatant que le drapeau national, symbole de liberté et de souveraineté d'un pays et d'un peuple, fait malheureusement encore l'objet d'indifférence, de négligences et même de mépris de la part de certains Congolais, le ministre de l'Éducation civique et de la Jeunesse, Anatole Collinet Makosso, a adressé récemment une directive à toutes les administrations de lever dorénavant les couleurs. Afin de montrer l'exemple, il a procédé ce jour à la cérémonie de levée des couleurs. Cet acte est l'émanation d'une volonté d'unité nationale, de patriotisme et de civisme.

« À l'aise, tenez-vous, droit. » C'est la phrase prononcée par l'animateur, avant que deux jeunes éclairs n'accomplissent l'acte de levée des couleurs devant le ministre de tutelle. Il a été ensuite entamé l'hymne national La Congolaise, avant que le ministre Anatole Collinet Makosso ne prenne la parole pour son mot de circonstance. « Dorénavant, chaque lundi matin, on devra se retrouver pour lever les couleurs nationales. Que partout où il y a des administrations publiques, des édifices publics même au niveau de nos ambassades, cette directive soit respectée. Et en premier lieu, je compte sur vous cadres du ministère de l'Éducation civique et de la jeunesse, pour le respect de cette directive », a-t-il indiqué.



« En effet, la levée des couleurs nationales n'est pas un acte banal, ni moins contraignant tel que l'a souligné le ministre. C'est un acte qui restaure les valeurs civiques et morales que les Congolais ont perdu. Elle renforce la foi en la République et raffermit les liens. Il sied toutefois de souligner que les couleurs nationales symbolisent l'identité d'une nation, son âme. Et le respect de toutes les valeurs commence par le respect des symboles de la République », a-t-il signifié. Et de poursuivre : « C'est pourquoi, dès cet instant, les parents, doivent se montrer exemplaires, s'ils veulent bien enseigner le respect des symboles de la République à leurs enfants. Car la meilleure façon de donner l'enseignement c'est de prêcher par l'exemple. À titre illustratif, il est difficile pour un père qui ne sait dire bonjour à ses enfants, d'obtenir de ces derniers un bonjour chaque matin. »

Le ministre a demandé à tous les agents de son département, en particulier, et à tous les Congolais, en général, d'avoir l'habitude de chanter l'hymne national, afin de le maîtriser : « Lorsque vous allez lire tout le texte de notre hymne, vous allez vous rendre compte que le premier couplet célèbre la liberté ; le deuxième prêche notre union, car sans union nous ne pourrons pas vivre. Et l'unité ne doit pas être un slogan, ni moins des vains mots. Cette unité doit être vécue partout, au travail, parce que si vous ne vivez pas cette unité au travail, vous ne vous aimerez pas et vous passerez votre temps au travail à vous faire des crocs en jambe, à médire les uns sur les autres et c'est le travail qui en prendra un coup. Enfin, le refrain de notre hymne, prêche notre devise ; cette devise qui nous ramène à l'unité qui nous exhorte au travail. Ce refrain prêche aussi le progrès, scientifique, technique, mais aussi le progrès moral, parce que le tout se passe dans la tête, notamment par le changement des comportements. »

Enfin, il a déploré le fait que de nos jours, les chauffeurs ne respectent plus les cortèges funèbres. Nombreux sont ces chauffeurs qui dépassent les cortèges funèbres, alors que, par le passé, cela ne se faisait pas. Tout cela arrive parce que l'on n'enseigne plus rien aux Congolais en ce qui concerne l'éducation civique. « Il est donc impérieux que les Congolais reprennent l'habitude de connaître toutes ces petites choses afin de les mettre en pratique », a conclu Anatole Collinet Makosso.
Bruno Okokana 

                                Par Jrang An@go.

lundi 20 février 2012

PROGRAMME - 2012, l'année de la santé

Le Pr Claude Maylin, cancérologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, est conseiller médical du président de la République. Il présente pour les lecteurs des Dépêches de Brazzaville le projet de rénovation du système congolais de santé.

Depuis quinze ans, le Congo Brazzaville a entrepris progressivement, étape par étape, des progrès dans de nombreux secteurs. La première étape a été de rétablir la paix civile grâce à la détermination et à la sagesse des responsables du pays.

La deuxième a été l'ouverture d'une politique de municipalisation des douze départements pour bâtir les établissements institutionnels nécessaires au fonctionnement de l'État. Parallèlement, une politique de grands travaux a été mise en place : routes, aéroports, communications et électrification du pays, avec notamment la construction du barrage hydraulique d'Imboulou et la centrale thermique au gaz de Pointe-Noire ainsi que les réseaux électriques.

Cette électrification du pays est essentielle pour le développement de son économie, pour l'amélioration des conditions sociales. Plus particulièrement, l'électrification du pays et l'accès à l'eau courante devraient permettre d'améliorer de manière efficace le fonctionnement des hôpitaux. La troisième étape a permis une amélioration très sensible de la situation économique du pays grâce au règlement de la dette du Congo et à la stabilisation haute du prix du pétrole.

Dès lors, des moyens financiers vont être investis dans le social et notamment le secteur santé. 2012 est donc aujourd'hui l'année de la Santé. À ce titre, un audit du système de santé, fait par le gouvernement, a permis de cibler les points faibles et le niveau insuffisant dans le domaine de l'information du public, de la prévention des fléaux, des soins et de son financement. À partir de ce bilan, un programme ambitieux a été mis en place pour les trois prochaines années. Sous l'égide du président de la République, plusieurs ministères sont impliqués : Santé- population, Économie-finances, Plan, Famille, Recherche et enseignement, Environnement et développement durable, Humanitaire.

Sept objectifs ont été sélectionnés


Premier objectif : éradiquer la pauvreté et la faim
-L'incidence de la pauvreté est passée de 70 % en 1990 à 50 % en 2010. En clair, un Congolais sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté fixé à 544 F CFA par personne adulte et par jour. La lutte contre cette pauvreté est renforcée par une relance économique estimée à 4 % par an.

-La malnutrition touche plus particulièrement les populations des campagnes, les enfants, les femmes enceintes et les personnes du 3e âge. C'est la raison pour laquelle l'autosuffisance alimentaire visant à développer l'agriculture dans les campagnes et les forêts, avec notamment des efforts pour l'élevage, la pêche et les cultures diverses, constitue une priorité pour le gouvernement.

Deuxième objectif : assurer l'éducation primaire pour tous
La lutte pour l'alphabétisation et la scolarisation s'est améliorée, passant de 72 % en 2005 à 90 % en 1990. Le développement des écoles, lycées et université pour une population jeune est un axe essentiel de développement durable du pays.


Troisième objectif : promouvoir l'équité et l'autonomisation des femmes
Le ratio filles-garçons dans l'enseignement primaire est passé de 0.90 en 1990 à 0.93 en 2008. Parallèlement, l'effectif des femmes dans la fonction publique et dans la vie politique du pays s'est sensiblement amélioré passant de 32 % en 2004 à 40 % en 2010.


Quatrième objectif : réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans et améliorer la santé maternelle

La situation sanitaire des enfants de moins de 5 ans au Congo est préoccupante. Le taux de mortalité est passé de 100 décès pour 1 000 en 1990 à 112 décès en 2005.
L'accessibilité aux soins, la qualité des soins et le support financier du gouvernement sont essentiels dans ce domaine. Par exemple, le programme de vaccination rougeole - poliomyélite est gratuit.
Parallèlement, le taux de mortalité maternel est inquiétant. La lutte pour l'amélioration des soins obstétricaux : hémorragie, infection, VIH, paludisme, tuberculose constitue également un souci et une priorité pour le gouvernement.


Cinquième objectif : lutter contre le VIH /sida, le paludisme, le cancer et autres fléaux
Dans ce domaine, l'aide gouvernementale ainsi que les aides internationales ont permis de s'attaquer à une situation préoccupante.
La prévalence pour le sida était de 4,2 % en 2003, elle est de 3.2 en 2009 avec un objectif à 2 % en 2015. La lutte contre le sida est basée sur la prévention avec l'éducation du public, la gratuité des préservatifs et la gratuité des traitements antiviraux qu'il convient de réaliser pour tous sans discrimination.
Le même combat a été mené pour lutter contre le paludisme. 60 % des motifs de consultation, au Congo, sont liés au paludisme. Là aussi la lutte contre le paludisme repose sur les axes de prévention et d'éducation de la population : règles d'hygiène, moustiquaires mais aussi gratuité des traitements anti-paludéens.


La tuberculose est un problème majeur de santé public avec une prévalence estimée à 449 pour 100 000 habitants avec 10 000 nouveaux cas par an. Là aussi des mesures ont été prises : prévention avec vaccination par le BCG, éducation du public et accès aux traitements anti-tuberculeux.
Ces trois fléaux ne doivent pas faire oublier les autres risques fréquents de maladies. Là aussi, la prévention, l'éducation du public et l'accès aux traitements sont une ambition de santé publique dont on connaît les difficultés dans plusieurs domaines : cancer, maladies cardio-vasculaires, diabète.


Sixième objectif : améliorer le statut des soignants.
C'est un fait connu de tous au Congo que les médecins, infirmières, techniciens et administratifs ont des salaires inadéquats par rapport aux responsabilités qu'ils exercent. C'est la raison pour laquelle le salaire de ces fonctionnaires dans les hôpitaux publics a été augmenté de 50 %. Un meilleur statut juridique et une amélioration des salaires devraient permettre, d'une part, de stabiliser ces soignants dans les hôpitaux et, d'autre part, de ramener dans le pays les médecins congolais travaillant en Europe, notamment en France. Effectivement, aujourd'hui, le Congo manque cruellement de médecins.


Des coopérations sont faites avec des médecins chinois, cubains et français. À ce titre, au côté de la coopération Sud-Sud, des coopérations médicales entre le Congo et la France doivent être renforcées.
Il existe un projet de formation des personnels de santé géré par l'ambassade de France, l'Agence française de développement et l'Assistance publique hôpitaux de Paris.


Septième objectif : financer le programme de santé 2012
L'autofinancement par le gouvernement a bénéficié d'un budget d'investissement sur trois ans de 92 221 milliards FCFA (soit 140 millions d'euros). Ce budget supplémentaire a pour but d'améliorer le système sanitaire congolais dans plusieurs domaines : amélioration de la gouvernance, amélioration des standards et guide thérapeutique, amélioration de la couverture sanitaire, réhabilitation et maintenance des équipements, planification de la gestion des ressources humaines de la Santé, réduction de l'inégalité à l'accès aux soins, amélioration de la qualité des prestations, gestion des médicaments et lutte contre les faux médicaments, gestion des auxiliaires de santé, lutte contre les fléaux, gestion des urgences et catastrophes.

Parallèlement à ce soutien gouvernemental, le Congo bénéficie d'une aide publique internationale non négligeable. De plus, il est important que le Congo améliore son système de retraite et surtout la Caisse nationale de sécurité sociale qui ne couvre actuellement que 15 % de la population. Enfin, dans ce cadre financier, la lutte contre la corruption demeure un objectif difficile mais incontournable.

ConclusionPour les prochaines années, l'action du Congo -Brazzaville permet des espoirs d'amélioration dans de nombreux domaines et notamment dans le domaine de la Santé.
Ce programme Santé 2012, pour un plan à trois ans, doit être mené avec rigueur, transparence, détermination et optimisme.
Pr Claude Maylin


                              Par Jrang An@go.

Chonique Ohada - Quelle fiscalité pour certains pays de la zone Ohada ?

Nombreux sommes-nous à nous questionner sur la fiscalité appliquée en Afrique, notamment en zone Ohada. La fiscalité est l'élément central en matière d'affaires car il permet à un entrepreneur de se déterminer sur le choix de la structure de la société qu'il souhaite mettre en place. Il permet également de déterminer les investisseurs étrangers qui s'intéressent notamment aux avantages fiscaux accordés par les Etats en contrepartie de leurs investissements. Avec Grégoire Heber-Suffrin, éditeur, nous présentons, de manière succincte, la fiscalité appliquée aux entreprises implantées au Congo, au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, en République Centrafricaine et au Tchad, dont les règles fiscales sont relativement similaires.

Les entreprises qui s'y implantent sont soumises à l'impôt sur le bénéfice des sociétés, à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), aux impôts fonciers, à la patente (ou taxe professionnelle) ainsi qu'à différents impôts selon la nature de l'activité exercée.

L'impôt sur les sociétés (IS)

L'IS est un impôt calculé sur les bénéfices enregistrés par les entreprises au cours de l'exercice écoulé. Il est l'équivalent pour les entreprises de l'impôt sur le revenu des particuliers. Les taux varient selon les pays, de 30 à 40% du bénéfice imposable et ne peut être inférieur à 1% du chiffre d'affaires de l'entreprise (Congo : 34%, Cameroun : 38,5%, Gabon, 35%, Guinée Equatoriale 35%, Centrafrique 30%, Tchad 40%). Les revenus versés aux actionnaires sont également retenus à hauteur de 10 à 20% selon les pays.
Le patrimoine des entreprises est lui aussi assujetti à la patente selon l'activité de la société. Des impôts fonciers s'appliquent également sur les terrains bâtis ou non et sur les immeubles des entreprises, selon leur nature et leur localisation géographique.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La TVA est un impôt touchant presque tous les biens et services consommés ou utilisés. Elle est collectée par les entreprises et intégralement supportée par l'acheteur final. Les transactions économiques ont longtemps été taxées par des impôts pénalisants. Depuis une quinzaine d'années, les six pays ont adopté la TVA, un mécanisme moderne de taxation. Sous réserve des exonérations fixées souverainement par les différents Etats, la TVA frappe toutes les ventes et prestations réalisées à titre onéreux, ainsi que les importations. En contrepartie la TVA sur les acquisitions de biens et services est déduite de la TVA due au titre du chiffre d'affaires réalisé. Les taux de TVA varient de 15 à 20% selon les pays (Congo : 5,25 et 18,9%, Cameroun : 19,25%, Gabon : 10 et 18%, Guinée Equatoriale : 6 et 15%, Centrafrique : 19%, Tchad : 18%). Les biens de première nécessité sont généralement exonérés ou soumis à des taux réduits, les produits de luxe soumis à des droits supplémentaires. Afin de ne pas être pénalisées, les entreprises qui exportent bénéficient d'une déduction de la taxe.

Les salaires

Les rémunérations versées aux salariés des entreprises font l'objet de retenue à la source mensuelle, au titre des cotisations sociales, des taxes et contributions diverses sur les salaires mais également au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). La retenue à la source est un système de recouvrement de l'impôt et de prélèvements sociaux assuré par une entité pour le compte de l'administration qui en est bénéficiaire. L'imposition des salaires tient compte des charges de familles du salarié. Le personnel étranger est passible de l'impôt sur les revenus après 183 jours de présence dans l'année (14 jours au Congo).

Fiscalité pétrolière et autres

L'Afrique centrale dispose de ressources pétrolières, minières et forestières. Les Etats ont donc adopté des régimes spécifiques d'imposition. Par rapport aux recettes pétrolières, la plupart des concessions d'exploitations qui faisaient l'objet de conventions fiscales, ont été progressivement transformées en contrats de partage de production qui, aujourd'hui, constituent la norme internationale pour l'exploitation des hydrocarbures. Dans le contrat de partage de production, la notion de fiscalité s'efface au profit d'un partage économique de la production entre le contractant et l'Etat, dont les taux, déterminés dans les contrats, varient selon, notamment, la nature et la difficulté d'accès aux gisements. La part perçue par l'Etat dans ces contrats est ainsi réputé « couvrir » l'impôt sur les sociétés des compagnies pétrolières.

Les sous-traitants pétroliers disposant d'un établissement stable dans les pays de l'Afrique centrale sont taxés forfaitairement sur la base d'un taux, variable selon les pays, applicable au chiffre d'affaires (Congo : 7,7%, Cameroun : 15%, Gabon : 8,3%, Guinée Equatoriale : 6,25%)

L'incitation aux investissements

Les chartes d'investissement prévoient des régimes d'exonérations fiscales pour plusieurs années selon la taille, les moyens et les secteurs d'investissement. Elles prévoient également des garanties sur la pérennité de l'investissement étranger ou national. D'autres régimes organisent des réductions d'impôts en cas de réinvestissement des bénéfices, de fusions de sociétés etc. 

                              Par Jrang An@go.