Le président du Rassemblement des jeunes patriotes
(RJP), parti de l'opposition, a donné son point de vue au cours d'une conférence
de presse qu'il a animée le 4 janvier à Brazzaville
Réagissant au message de fin d'année du président de la
République, Paul Marie Mpouelé s'est dit pessimiste quant à l'amélioration des
conditions de vie des fonctionnaires et des étudiants à travers l'augmentation
des 10% du Salaire minimum interprofessionnel garanti, des allocutions
familiales qui passeront à 5000 FCFA et les 50% de la bourse cette année. Selon
lui, le chef de l'État a annoncé ces mesures « sans pourtant donner la date
d'application parce que le budget 2012 qui vient d'être adopté ne fait pas
mention de cela ».
« Malgré ces annonces, la vie de la population est exposée,
entre autres, aux maladies à cause du manque de soins alimentaires, à
l'ignorance faute d'écoles et de formation, au chômage faute d'emplois, aux
attaques bactériologiques et épidémiologiques faute d'eau potable, d'électricité
ainsi que de conditions hygiéniques élémentaires », a-t-il soutenu.
Sur le plan politique, le président du RJP a indiqué que le
chef de l'État avait fait allusion aux élections transparentes sans dire un seul
mot sur le dialogue politique d'Ewo qu'il qualifie de « supercherie et de
complot permanent contre les dirigeants de l'opposition démocratique ».
S'agissant de la concertation politique qui s'est tenue du 15
au 17 décembre à Ewo, dans la Cuvette-Ouest, Paul-Marie Mpouelé a relevé que le
Front des partis de l'opposition congolaise (FPOC) qui réclamait cette rencontre
depuis plusieurs années, ne s'attendait pas à une communication du ministre de
l'Intérieur et de la décentralisation. « Pour nous le dialogue n'aura
véritablement de sens que lorsque cela se passera entre deux interlocuteurs qui
sont d'accord pour discuter sur un sujet donné », a-t-il critiqué,
s'appuyant sur la mise en place d'une commission préparatoire du dialogue,
permettant d'évaluer un certain nombre de points à discuter et de réfléchir sur
le lieu de la concertation ainsi que sur le quota des participants.
Quant à certains de leurs camarades qui parlent d'une avancée
significative réalisée à Ewo, surtout concernant le remplacement des préfets,
sous-préfets et administrateurs maires, par d'autres fonctionnaires, l'orateur a
souligné qu'il était encore judicieux de garder les premiers qui sont nommés par
décret présidentiel au lieu des simples agents qui seront nommés par
arrêté.
« Le nœud du problème est la maîtrise du corps électoral,
chose impossible depuis 2002. Le gouvernement avait besoin de réunir quelques
leaders de l'opposition pour avaliser la supercherie, le passage en force. Et,
nous nous sommes dit que c'était un piège. Chaque fois que nous avons tenté de
maîtriser le corps électoral, cela n'avait pas été bien fait », a-t-il
martelé, ajoutant que certains participants regretteront le fait d'être tombés
dans le piège du gouvernement.
Interrogé sur le sort réservé aux membres du FPOC ayant
effectué le déplacement d'Ewo, le conférencier a déclaré que s'il y avait un
débat à faire cela ne pourrait avoir lieu qu'à l'intérieur de leur plate-forme
politique. Pour leur éventuel départ, Paul-Marie Mpouelé a souligné qu'ils
étaient libres de quitter le front s'ils constataient que les principes qui
étaient les leurs ne coïncident plus avec la vision actuelle du
groupement.
Par Jrang An@go.
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