Les deux parties espèrent qu'une issue à la crise sera trouvée,
malgré l'échec d'une première rencontre le 12 janvier. Il s'agit certainement
d'une rencontre de la dernière chance pour le gouvernement en place, qui devra
tout faire pour éviter que le mouvement ne s'étende à la production pétrolière.
Le principal syndicat nigérian du secteur pétrolier, la Pengassan (Petroleum and
Natural Gas Senior Staff Association of Nigeria), a déjà appelé à l'arrêt
complet de la production à partir de dimanche minuit, si ces négociations
échouaient.
Le gouvernement Jonathan, déjà fortement fragilisé par les
attaques du groupe islamiste Boko Haram (quelque 140 morts sont à déplorer dans
les attaques antichrétiennes revendiquées par la secte depuis le 25 décembre
2011), est déterminé à ramener la paix dans le pays. Des dizaines de milliers de
personnes ont participé à des manifestations depuis le début de cette semaine et
des heurts avec la police ont fait plusieurs morts.
D'après des responsables officiels et des économistes
nigérians, le Nigeria devrait réaliser 8 milliards de dollars (6,3 milliards
d'euros) d'économies avec la suppression de la subvention sur le carburant.
L'objectif des autorités nigérianes, qui ont décidé du doublement du prix de
l'essence, est de financer des infrastructures, mais aussi des programmes axés
sur la santé et l'éducation. Le prix de l'essence est donc passé depuis le
1er janvier de 0,3 euro à 0,66 euro, en raison de la suppression par
le gouvernement des subventions aux carburants.
Pour plusieurs observateurs de la situation au Nigeria, marquée
par une grève dont les conséquences s'étendent à d'autres pays de la sous-région
comme le Cameroun et le Niger, la majorité de la population nigériane est trop
pauvre pour payer le carburant à ce prix. Selon la Banque mondiale, dans ce pays
le plus peuplé d'Afrique (160 millions d'habitants), 70 % de la population
vivent avec moins de 2 dollars par jour, et 50 millions des jeunes sont sans
emploi.
Le pétrole est vital pour le pays, qui est le plus gros
producteur de brut d'Afrique devant l'Angola avec près de 2,4 millions de barils
par jour ; il représente 90 % des exportations nationales.
Par Jrang An@go.
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