dimanche 15 janvier 2012

Grève générale au Nigeria : reprise des négociations entre les syndicats et le gouvernement

Après cinq jours de grève générale, les responsables syndicaux qui ont décidé de suspendre pour le week-end les manifestions contre la hausse du prix de carburant, reprennent samedi 14 janvier les négociations avec les autorités gouvernementales


Les deux parties espèrent qu'une issue à la crise sera trouvée, malgré l'échec d'une première rencontre le 12 janvier. Il s'agit certainement d'une rencontre de la dernière chance pour le gouvernement en place, qui devra tout faire pour éviter que le mouvement ne s'étende à la production pétrolière. Le principal syndicat nigérian du secteur pétrolier, la Pengassan (Petroleum and Natural Gas Senior Staff Association of Nigeria), a déjà appelé à l'arrêt complet de la production à partir de dimanche minuit, si ces négociations échouaient.
 
Le gouvernement Jonathan, déjà fortement fragilisé par les attaques du groupe islamiste Boko Haram (quelque 140 morts sont à déplorer dans les attaques antichrétiennes revendiquées par la secte depuis le 25 décembre 2011), est déterminé à ramener la paix dans le pays. Des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations depuis le début de cette semaine et des heurts avec la police ont fait plusieurs morts.
 
D'après des responsables officiels et des économistes nigérians, le Nigeria devrait réaliser 8 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros) d'économies avec la suppression de la subvention sur le carburant. L'objectif des autorités nigérianes, qui ont décidé du doublement du prix de l'essence, est de financer des infrastructures, mais aussi des programmes axés sur la santé et l'éducation. Le prix de l'essence est donc passé depuis le 1er janvier de 0,3 euro à 0,66 euro, en raison de la suppression par le gouvernement des subventions aux carburants.
 
Pour plusieurs observateurs de la situation au Nigeria, marquée par une grève dont les conséquences s'étendent à d'autres pays de la sous-région comme le Cameroun et le Niger, la majorité de la population nigériane est trop pauvre pour payer le carburant à ce prix. Selon la Banque mondiale, dans ce pays le plus peuplé d'Afrique (160 millions d'habitants), 70 % de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour, et 50 millions des jeunes sont sans emploi.
 
Le pétrole est vital pour le pays, qui est le plus gros producteur de brut d'Afrique devant l'Angola avec près de 2,4 millions de barils par jour ; il représente 90 % des exportations nationales. 

                                  Par Jrang An@go.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire