mardi 3 janvier 2012

Réveillon d'armes 2011 : le chef de l'État dénonce les hommes en uniforme à la « main tendue »

Photo 1 : Le chef d'état-major général des FAC dresse le bilan de la force publique pour l'an 2011.
Photo 2 : Le général de division Charles Richard Mondjo remet un présent au chef de l'État.


Le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, a déploré le 31 décembre 2011 à Brazzaville, le comportement des agents de la force de l'ordre enclins aux pourboires sans réellement faire leur travail

Les rites et traditions au sein de la force publique ont été une fois de plus cristallisés ce 31 décembre 2011 à l'occasion du réveillon d'armes. L'occasion était toute indiquée pour le chef de l'État, chef suprême des armées, Denis Sassou N'Guesso, de donner des nouvelles orientations et directives devant servir de feuille de route pour l'action collective de la force publique pour cette année 2012 et de dénoncer les hommes en uniforme « à la main tendue ».

En effet, le chef suprême des armées, dans son adresse, s'est indigné du comportement des hommes en uniforme qui organisent des rackets et tendent des mains aux usagers : « Il doit être définitivement établi qu'il y a des actes qu'un officier digne de ce nom ne peut pas poser dans la société. Les militaires, les gendarmes, les policiers, dans leurs rapports avec le peuple, même dans leurs rapports internes, doivent s'interdire certains comportements parce que les lois et règlements s'imposent à eux. Il est inconcevable qu'un détachement de l'armée, de la gendarmerie ou de la police en mission, tende sur une voie publique, un bout de bambou, un bout de bois pour arrêter la circulation et organiser les rackets. Tout comme, il est inconcevable le fait pour un policier ou un gendarme à un carrefour, d'adresser un propos à un usager et de lui tendre la main. »
Le chef suprême des armées a tout de même reconnu les efforts importants qui ont été déployés au cours de ces dix dernières années, en dépit des périodes difficiles que le pays a connues. Ces efforts ont été ressentis au niveau de la réforme, de la réorganisation, de la construction d'infrastructures et de la mise en place d'équipements de formation à tous les niveaux.
 
« Mais il reste tout au long de ce processus, une question lancinante : celle de l'homme qui est au centre de tout ; l'homme dans sa formation professionnelle, dans son éthique, dans la morale. Parce qu'on ne peut pas acquérir tous les équipements, tout comme on ne peut pas mettre en place toutes les infrastructures, tant que l'on n'aura pas placé l'homme au centre de tout, surtout lorsqu'il s'agit de la force publique », a déclaré le président de la République. Il doit obéir à un ensemble de règles, de lois. Et la première règle est la discipline. « Car il n'existe pas d'armées indisciplinées qui remportent des victoires », a-t-il poursuivi. La discipline est la force principale des armées. Donc le respect des lois et des règlements. L'homme discipliné, formé, est celui qui atteint un niveau de professionnalisme élevé. Sans cette formation, il sera difficile d'atteindre des objectifs fixés.


Et d'ajouter : « Le militaire, à plus forte raison l'officier, doit d'abord avoir une certaine tenue, un certain maintien dans la caserne comme à l'extérieur. Ce sont toutes ces vertus, tous ces comportements, toute cette organisation qui distingue la force publique du reste des autres secteurs de l'appareil de l'État. Nous ne pouvons pas parler de modernisation et de montée en puissance de la force publique sans que les forces morales ne soient au centre. Je vous invite donc à prendre en compte cette dimension essentielle pour que la question de la discipline, de la morale, de l'éthique au sein de la force publique, soit au centre de notre action. Dès lors, nous pouvons être assurés d'aller toujours de l'avant et d'atteindre tous nos objectifs. Je sais que nous le pouvons, et les faits l'ont montré. Je peux donc vous faire confiance. »

Les objectifs fixés en 2011 ont été atteints

Auparavant, le chef d'état-major général des Forces armées congolaises (FAC), le général de division Charles Richard Mondjo, a dressé au nom de toute la force publique, le bilan de l'année 2011 qui a été marqué par deux moments particuliers. Il s'agit de la célébration du cinquantenaire de la création des FAC et de la gendarmerie nationale, ainsi que de l'élaboration du projet de loi d'orientation et de programmation de la force publique. Ces deux moments ont servi de catalyseurs pour s'approprier et mettre en exécution les très hautes instructions dictées, le 31 décembre 2010. « En référence à ces instructions particulières nous pouvons affirmer que le niveau de réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés à cet effet est satisfaisant, au regard des résultats obtenus lors des différentes conférences d'évaluation », a rappelé le général de division.
 
Le chef d'état-major général des FAC a rappelé que la sécurité des personnes et des biens était demeurée l'axe d'effort principal des composantes de la force publique. Le déroulement serein et sécurisé des festivités marquant le cinquante-et-unième anniversaire de l'indépendance de la République du Congo à Ewo dans le département de la Cuvette-Ouest, la poursuite des opérations en cours dans les départements de la Bouenza, de Brazzaville, des Plateaux, de la Cuvette, de la Likouala et du Pool, ponctué par une manœuvre école à Brazzaville et un exercice interarmées de fin d'année d'instruction dans le Pool, en sont une illustration.


S'agissant de la police, le général de division Charles Richard Mondjo a indiqué qu'après la publication des textes fixant les missions, l'organisation et le fonctionnement de la police nationale et les statuts de leurs personnels, il sied de dire que sa réforme a été engagée afin de redorer son image auprès de la population et améliorer l'exercice de la fonction administrative et financière au sein de cette institution. La formation des personnels, la réorganisation des unités spécialisées, la mise en place des modules psychologiques dans certains commissariats-pilotes de police et la poursuite des efforts d'acquisition et de réhabilitation des équipements et infrastructures, procèdent de cette dynamique.
 
Enfin, le chef d'état-major général des FAC a indiqué que l'action de la force publique en 2012 recherchera prioritairement à : consolider l'existant en personnels et matériels ; conduire des études et mettre en œuvre des actions nécessaires à une maîtrise des pré- requis d'une bonne gestion et programmation des politiques sectorielles retenues dans le projet de la loi de programmation ; respecter les engagements extérieurs dans le cadre de la sécurité collective et de la coopération militaire, avec particulièrement la contribution à la mise en place du centre régional de sécurité maritime pour l'Afrique centrale à Pointe-Noire et l'organisation au Congo de la prochaine manœuvre majeure de la Ceeac, Fomac 2014. Cette perspective 2012 s'inscrira dans un contexte international et national non linéaire.
 
Signalons par ailleurs qu'un bloc en cristal symbolisant le monument de la défense nationale a été remis au chef de l'État par le chef d'état-major général des FAC. 

                                            Par Jrang An@go.

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