Photo 2 : Le général de division Charles Richard Mondjo remet un présent au chef de l'État.
Le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, a
déploré le 31 décembre 2011 à Brazzaville, le comportement des agents de la
force de l'ordre enclins aux pourboires sans réellement faire leur
travail
Les rites et traditions au sein de la force publique ont été
une fois de plus cristallisés ce 31 décembre 2011 à l'occasion du réveillon
d'armes. L'occasion était toute indiquée pour le chef de l'État, chef suprême
des armées, Denis Sassou N'Guesso, de donner des nouvelles orientations et
directives devant servir de feuille de route pour l'action collective de la
force publique pour cette année 2012 et de dénoncer les hommes en uniforme
« à la main tendue ».
En effet, le chef suprême des armées, dans son adresse, s'est
indigné du comportement des hommes en uniforme qui organisent des rackets et
tendent des mains aux usagers : « Il doit être définitivement établi qu'il y
a des actes qu'un officier digne de ce nom ne peut pas poser dans la société.
Les militaires, les gendarmes, les policiers, dans leurs rapports avec le
peuple, même dans leurs rapports internes, doivent s'interdire certains
comportements parce que les lois et règlements s'imposent à eux. Il est
inconcevable qu'un détachement de l'armée, de la gendarmerie ou de la police en
mission, tende sur une voie publique, un bout de bambou, un bout de bois pour
arrêter la circulation et organiser les rackets. Tout comme, il est inconcevable
le fait pour un policier ou un gendarme à un carrefour, d'adresser un propos à
un usager et de lui tendre la main. »
Le chef suprême des armées a tout de même reconnu les efforts
importants qui ont été déployés au cours de ces dix dernières années, en dépit
des périodes difficiles que le pays a connues. Ces efforts ont été ressentis au
niveau de la réforme, de la réorganisation, de la construction d'infrastructures
et de la mise en place d'équipements de formation à tous les niveaux.
« Mais il reste tout au long de ce processus, une question
lancinante : celle de l'homme qui est au centre de tout ; l'homme dans sa
formation professionnelle, dans son éthique, dans la morale. Parce qu'on ne peut
pas acquérir tous les équipements, tout comme on ne peut pas mettre en place
toutes les infrastructures, tant que l'on n'aura pas placé l'homme au centre de
tout, surtout lorsqu'il s'agit de la force publique », a déclaré le
président de la République. Il doit obéir à un ensemble de règles, de lois. Et
la première règle est la discipline. « Car il n'existe pas d'armées
indisciplinées qui remportent des victoires », a-t-il poursuivi. La
discipline est la force principale des armées. Donc le respect des lois et des
règlements. L'homme discipliné, formé, est celui qui atteint un niveau de
professionnalisme élevé. Sans cette formation, il sera difficile d'atteindre des
objectifs fixés.
Et d'ajouter : « Le militaire, à plus forte raison
l'officier, doit d'abord avoir une certaine tenue, un certain maintien dans la
caserne comme à l'extérieur. Ce sont toutes ces vertus, tous ces comportements,
toute cette organisation qui distingue la force publique du reste des autres
secteurs de l'appareil de l'État. Nous ne pouvons pas parler de modernisation et
de montée en puissance de la force publique sans que les forces morales ne
soient au centre. Je vous invite donc à prendre en compte cette dimension
essentielle pour que la question de la discipline, de la morale, de l'éthique au
sein de la force publique, soit au centre de notre action. Dès lors, nous
pouvons être assurés d'aller toujours de l'avant et d'atteindre tous nos
objectifs. Je sais que nous le pouvons, et les faits l'ont montré. Je peux donc
vous faire confiance. »
Les objectifs fixés en 2011 ont été atteints
Auparavant, le chef d'état-major général des Forces armées
congolaises (FAC), le général de division Charles Richard Mondjo, a dressé au
nom de toute la force publique, le bilan de l'année 2011 qui a été marqué par
deux moments particuliers. Il s'agit de la célébration du cinquantenaire de la
création des FAC et de la gendarmerie nationale, ainsi que de l'élaboration du
projet de loi d'orientation et de programmation de la force publique. Ces deux
moments ont servi de catalyseurs pour s'approprier et mettre en exécution les
très hautes instructions dictées, le 31 décembre 2010. « En référence à ces
instructions particulières nous pouvons affirmer que le niveau de réalisation
des objectifs que nous nous sommes fixés à cet effet est satisfaisant, au regard
des résultats obtenus lors des différentes conférences d'évaluation », a
rappelé le général de division.
Le chef d'état-major général des FAC a
rappelé que la sécurité des personnes et des biens était demeurée l'axe d'effort
principal des composantes de la force publique. Le déroulement serein et
sécurisé des festivités marquant le cinquante-et-unième anniversaire de
l'indépendance de la République du Congo à Ewo dans le département de la
Cuvette-Ouest, la poursuite des opérations en cours dans les départements de la
Bouenza, de Brazzaville, des Plateaux, de la Cuvette, de la Likouala et du Pool,
ponctué par une manœuvre école à Brazzaville et un exercice interarmées de fin
d'année d'instruction dans le Pool, en sont une illustration.
S'agissant de la police, le général de division Charles Richard
Mondjo a indiqué qu'après la publication des textes fixant les missions,
l'organisation et le fonctionnement de la police nationale et les statuts de
leurs personnels, il sied de dire que sa réforme a été engagée afin de redorer
son image auprès de la population et améliorer l'exercice de la fonction
administrative et financière au sein de cette institution. La formation des
personnels, la réorganisation des unités spécialisées, la mise en place des
modules psychologiques dans certains commissariats-pilotes de police et la
poursuite des efforts d'acquisition et de réhabilitation des équipements et
infrastructures, procèdent de cette dynamique.
Enfin, le chef d'état-major général des FAC a indiqué que
l'action de la force publique en 2012 recherchera prioritairement à : consolider
l'existant en personnels et matériels ; conduire des études et mettre en œuvre
des actions nécessaires à une maîtrise des pré- requis d'une bonne gestion et
programmation des politiques sectorielles retenues dans le projet de la loi de
programmation ; respecter les engagements extérieurs dans le cadre de la
sécurité collective et de la coopération militaire, avec particulièrement la
contribution à la mise en place du centre régional de sécurité maritime pour
l'Afrique centrale à Pointe-Noire et l'organisation au Congo de la prochaine
manœuvre majeure de la Ceeac, Fomac 2014. Cette perspective 2012 s'inscrira dans
un contexte international et national non linéaire.
Signalons par ailleurs qu'un bloc en cristal symbolisant le
monument de la défense nationale a été remis au chef de l'État par le chef
d'état-major général des FAC.
Par Jrang An@go.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire