Le dix-huitième sommet de l'Union africaine (UA), qui s'est
ouvert le 23 janvier à Addis-Abeba (Éthiopie) et réunit le comité des
représentants permanents, se tient cette année sur le thème : « Promouvoir le
commerce intra-africain ».
Une problématique autour de laquelle les dirigeants
africains évoqueront sans doute une nouvelle fois les enjeux de l'intégration
continentale qui passe, on le suppose, par le renforcement des ensembles
sous-régionaux à travers la construction d'infrastructures de communication et
la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens à l'intérieur
du continent.
Les chefs d'État, qui se réuniront à leur tour les 29 et
30 janvier, associeront à ce thème principal l'élection des membres de la
Commission de l'union, à commencer par le président et le vice-président. Deux
candidats sont en lice pour la présidence : le Gabonais Jean Ping, président
sortant, et la Sud-Africaine Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma, actuelle ministre
de l'Intérieur de ce pays. Pas d'enjeux en revanche pour le poste de
vice-président du fait que son titulaire, Erastus J.O. Mwencha Kin, de
nationalité kenyane, n'a pas de concurrent.
La situation est bien différente pour l'élection par le Conseil
exécutif de l'UA des huit commissaires respectivement en charge de la paix et de
la sécurité ; des affaires politiques ; des infrastructures et de l'énergie ;
des affaires sociales ; des ressources humaines, science et technologie ; du
commerce et industrie ; de l'économie rurale et de l'agriculture ; et enfin, des
affaires économiques. Vingt-cinq candidatures ont en effet été retenues pour ces
fonctions.
Le sommet d'Addis-Abeba élira également dix membres du Conseil
de paix et de sécurité de l'union. Cette instance est composée de quinze
membres, dont cinq sont élus pour un mandat de trois ans (pour assurer la
continuité de l'institution), et les dix autres pour dix ans. Ici également, en
dehors des pays bénéficiant d'un mandat de trois ans (Guinée équatoriale, Kenya,
Libye, Zimbabwe et Nigeria), treize autres sont candidats. On note l'Égypte, la
Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, la
Tanzanie, l'Ouganda, le Congo, le Cameroun, l'Angola et le Lesotho.
Outre ce programme établi, les chefs d'État se pencheront
certainement sur les crises qui secouent plusieurs pays et des régions entières
du continent. On pourrait citer, à titre d'exemple, les violences en cours
actuellement au Nigeria, la situation en Somalie, les tensions entre le Soudan
et le Soudan du Sud, l'instabilité en Libye, la montée des violences au Burundi
et même au Rwanda, les attaques terroristes imputées à Al-Qaïda au Maghreb, la
résurgence des rébellions au Mali. Ils pourront dans le même temps évoquer les
élections en République démocratique du Congo et dans d'autres pays, à l'origine
de tensions entre pouvoirs et opposition.
Le sommet d'Addis-Abeba accueillera aussi les nouveaux
dirigeants issus du Printemps arabe, en particulier ceux de la Libye, de
l'Égypte et de la Tunisie. Il consacrera comme à l'accoutumée l'élection du
nouveau président de l'organisation parmi les chefs d'État présents. Après
l'Afrique centrale et le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema
M'Bazogo, ce sera au tour de l'Afrique de l'Ouest de prendre la relève pour les
douze prochains mois. Le Congo sera représenté à ces assises par le président de
la République, Denis Sassou N'Guesso, qui quittera Brazzaville le
28 janvier.
Par Jrang An@go
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